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Eric Salmon est neuro-
logue et chef de la clinique
de la mémoire au CHU de
Liège. Il participe aux travaux
eurégionaux sur la thématique des
seniors et surtout les difficultés de
mémoire et la dépression qui les
guette.
Le titre de son exposé lors du colloque de
Liège ? «Démence: perspective démogra-
phique et effets sur les communes», en
insistant sur les possibilités de prévention
des conséquences et d’adaptation des
conduites. Le projet de l’Eurégio Meuse-
Rhin vise en effet à créer, dans le cadre de
la programmation «Santé mentale», des
communes encore plus accueillantes pour
lesseniors.Trentecommunes del’Eurégio
ont été choisies enBelgique, enAllemagne
etauxPays-Basdansceprogramme. Pour
la province de Liège, il s’agit de Liège, Ver-
viers, Thimister et Plombières.
«Lathématiquen’estpasneuve»
,expliquele
Pr. Eric Salmon.
«En 2002, l’OMS insistait
déjà sur lanécessité de promouvoir ce qu’on
appelle en Anglais «Active Aging», traduit
enFrançaisparle«Vieillissementparticipa-
tif»oule«Vieillissementactif».L’objectifest
clairement de maintenir le plus longtemps
possible les seniors intégrés dans une vie
économique et sociale normale et de ren-
forcer les systèmes d’aide aux citoyens âgés
dans toutes les communes. Il faut créer des
«Communes amies des seniors». C’est ce que
nous allons promouvoir lors de ce colloque
avec le partage d’expériences de diverses
villes et communes de l’Eurégio».
C’est quoi une commune «amies des
seniors»? C’est une commune qui pro-
meut auprès de sa population la com-
préhension des phénomènes de vieil-
lissement, qui favorise la participation
active des personnes, qui réfléchit de
manière proactive à la sécurité des se-
niors confrontés aux questions de santé
mentale, essentiellement aux problèmes
du vieillissement normal et pathologique
A LIEGE - COLLOQUE EUREGIONAL
DES SENIORS
ACTIFS
COLLOQUE GRATUIT À LIÈGE
(CITÉ MIROIR) LE 31 JANVIER
euPrevent est un programme de stimulation de la santé qui réunit des institutions
de santé de l’Eurégio. Lamission de euPrevent est d’améliorer la qualité de la vie des
citoyens dans l’Eurégio. L’amélioration recherchée de la qualité de la vie est réalisée
au travers de cinq lignes de programmes.
1. TOXICOMANIE
La collaboration transfrontalière dans le domaine de la”Toxicomanie” est axée sur
la diminution du comportement à risque chez les enfants et les jeunes adultes.
2. LE SURPOIDS
La collaboration porte sur les conséquences importantes du surpoids sur la qualité
de la vie et les préjudices économiques. Surtout dirigée vers les enfants et les jeunes
adultes.
3. LES MALADIES INFECTIEUSES
La collaboration est axée sur l’harmonisation de la politique des antibiotiques pour
combattre les agents pathogènes multirésistants.
4. LA SANTÉ MENTALE
La plus grande proportion de seniors engendre des problèmes de santé complémen-
taires comme la dépression chez les seniors ou les problèmes de mémoire.
5. SANTÉ ENVIRONNEMENT
Les pollutions de l’air ou de l’eau ne s’arrêtent pas aux frontières et la collaboration
entre les partenaires de l’Eurégio est nécessaire.
de la mémoire et des dépressions que
ceux-ci génèrent.
«De multiples expé-
riences sont mises en place dans les dif-
férentes communes de l’Eurégio, au-delà
des frontières des Etats. L’idée du col-
loque de Liège est de les réunir et de les
partager puis de mettre à disposition des
communes des «buffets d’activités» dans
lesquels elles peuvent choisir les actions
qui leur conviennent»
.
Cesactivitéssonttrèsdiversesetrelèventde
la facilitéd’intégration, de l’aideparticipa-
tive, de la sensibilisation générale par l’in-
formation, de l’encadrement des relations
sociales, de la promotion de l’éducation
physique,… Ce sont des actions simples
(jouer aux cartes, tenir un agenda,…),
aussi liées aux cultures régionales.
«D’où
l’importanced’optimiserdessolutionsloca-
lement. C’est localement que s’organisent
les relations sociales et garder les contacts
sociaux, c’est ce qui va faire travailler notre
mémoire»
.
Un travail dans lequel les proches ont aussi
ungrand rôle à jouer:
«Les proches doivent
euxaussiadapterleurcomportement.Sinon,
on s’énerve pour rien, on finit par s’écrier:
«Mais je t’ai déjà expliqué vingt fois com-
ment allumer le décodeur !», ce qui ne fait
qu’aggraver inutilement le problème. Eh
bien non, répéter ne sert à rien, ni dix fois,
ni cent fois, il faut donc trouver autre chose.
Il existe des techniques pour contourner la
difficulté, jouer sur des associations séman-
tiques, trouver des analogies, exploiter des
compétences mieux préservées, comme la
mémoirelointaineoucelledesprocédures.Siune nouvelle infirmière se présente endisant
qu’elles’appelleAstrid,ellerisquededevoirle
répétersouventenvain.Maissielleditqu’elle
a le même prénom que l’épouse du roi Léo-
poldIII, ça peutmarcher beaucoupmieux»
.
Voilà les thèmes de ce colloque que l’Eure-
gio organise à Liège, avec le CHU. Il est
ouvert à tous, aux communes et aux asso-
ciations, aux citoyens. C’est gratuit mais
il faut s’inscrire.
R.T.
Pr. Eric Salmon
Le programme «Santémentale des Seniors» tient colloque à Liège
le 31 janvier de 14 à 17 h à la CitéMiroir.
La participation est gratuitemais il faut s’inscrire.
www.euprevent.eu/subscriptions/add/28/Toutes les communications bénéficieront d’une traduction simultanée.
COLLOQUE
DE L’EURÉGIO À LIÈGE
LE 31JANVIER
(CITÉ MIROIR):
PARTAGER
LES EXPÉRIENCES
POUR AIDER
LES COMMUNES
À DEVENIR
«AMIES DES SENIORS»