5
ans le domaine de l’oncolo-
gie, mais également dans
dans d’autres disciplines,
il n’est pas toujours simple
de concilier les contraintesmaté-
rielles liées au fonctionnement
d’une unité de soins et le souci des
médecins d’exercer leurmission
avec l’humanité et le professionna-
lisme requis. Le regroupement des
patients en chambre double fait
partie de ces contraintes problé-
matiques.
La protection de la vie privée du pa-
tient et de son intimité est un droit
inscrit avec clarté dans la loi belge
(article 10 de la loi du 22 février 2002
relative aux droits du patient). Celle-ci
prévoit explicitement que le droit au
respect de la vie privée vaut
«lors de
toute intervention du praticien profes-
sionnel, notamment en ce qui concerne
les informations liées à sa santé»
et,
concernant l’intimité du patient, que
«seules les personnes dont la présence
est justifiée dans le cadre de services
dispensés par un praticien professionnel
peuvent assister aux soins, examens et
traitements.»
L’ANNONCE DUDIAGNOSTIC,
UNE ÉTAPE PARTICULIÈREMENT
DÉLICATE ENCHAMBRE DOUBLE
Lorsque deux patients partagent la
même chambre, il est bien évident que
ce n’est pas le petit rideau que l’infir-
mière tire pudiquement entre les lits à
l’heure de la toilette qui peut suffire à
garantir le respect des droits élémen-
taires du patient en matière d’intimité
et de vie privée. L’annonce du dia-
gnostic ou d’une mauvaise nouvelle
liée à l’évolution du traitement est
certainement à cet égard l’une des si-
tuations les plus délicates à gérer pour
le personnel soignant. Non seulement
la présence d’un autre patient rend de
telles annonces encore plus difficiles à
vivre pour le patient concerné, mais
un profond malaise peut également
gagner le voisin de chambre, quand ce
n’est pas un sentiment d’angoisse dès
lors qu’il est lui-même confronté à la
même maladie, comme c’est souvent
le cas dans les salles d’hospitalisa-
tion des services d’oncologie. Si l’on
comprend aisément la démarche des
patients qui, à la suite de tels cas de
figure, introduisent une plainte auprès
OMMENT ASSURER LA DISCRÉTION
N CHAMBRE DOUBLE?
PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE
DES CHAMBRES INDIVIDUELLES
DANS LE FUTUR HÔPITAL DE JOUR
DE L’INSTITUT DE CANCÉROLOGIE
Compte tenu de cette difficulté récurrente, l’augmentation des chambres particu-
lières dans les services les plus concernés – dont le Service d’oncologie – fait partie
des priorités pour les années à venir. D’ailleurs, si l’espace ne manquait pas si cruel-
lement, ce serait chose faite depuis longtemps… Cette même préoccupation a na-
turellement guidé l’institution au moment de concevoir l’agencement du nouveau
bâtiment consacré à la prise en charge ambulatoire des patients oncologiques, ac-
tuellement en cours de construction. L’hôpital de jour qui y sera hébergé sera donc
composé en grande majorité de chambres individuelles.
Les brefs séjours qu’y font les patients pour recevoir leurs traitements sont en effet
l’occasion, pour un certain nombre d’entre eux, de rencontrer l’infirmière de liaison
ou la psychologue et les préoccupations évoquées lors de tels entretiens sont presque
toujours du ressort de l’intime et du secret médical.
Le déménagement d’une série de services dans le nouveau bâtiment autorisera
par ailleurs un certain redéploiement des unités de soins qui demeureront dans le
bâtiment central, ce qui devrait permettre de transformer une partie des chambres
à deux lits en chambres particulières.
des médiateurs hospitaliers, les solu-
tions n’en demeurent pas moins com-
pliquées à mettre en œuvre en toutes
circonstances. Certes, les recomman-
dations de la médiatrice hospitalière
du CHU de Liège à l’attention des
équipes soignantes du Service d’on-
cologie vont dans le sens d’une atten-
tion particulière à réserver au besoin
d’intimité des patients et des proches
qui les accompagnent lors de certaines
prises en charge nécessitant la séréni-
té, voire même un certain recueille-
ment. Il leur est rappelé qu’en fonction
de l’état psychologique du patient,
le moment choisi peut avoir autan
d’importance que les mots employés
Enfin, idéalement, le service doi
pourvoir disposer d’un espace suffi-
samment accueillant permettant de
s’entretenir confidentiellement avec le
patient. Mais, lorsqu’au moment vou-
lu, il n’est pas possible de trouver de
local à la fois adéquat et disponible, ou
lorsque l’état du patient ne lui perme
pas de se déplacer – ni même d’être
déplacé –, lemédecin n’a guère d’autr
choix, hélas, que de se résoudre à déli-
vrer son message dans la chambre, e
dépit de la présence d’un tiers.
Lorsque deux patients partagent la même chambre, la discrétion est parfois difficile.