Il y a vingt ans, on ne pouvait prétendre
soigner avec unminimumd’efficacité que
fort peu de cancers une fois que ceux-ci
étaient parvenus à un stade métastatique
(c’est-à-dire qui s'est propagé à une autre
partie du corps, parfois distante). Au-
jourd’hui, ce ne sont que quelques cancers
pour lesquels aucun traitement systé-
mique ne peut être proposé avec un réel
espoir de survie à moyen terme. Ceux-ci
se comptent sur les doigts d’une main et
apparaissent dès lors comme «l’exception
qui confirme la règle». Parce qu’on com-
prend aujourd’hui nettement mieux leur
biologie particulière, un certain nombre
de cancers peuvent désormais faire l’objet
de traitements spécifiques se soldant par
un allongement significatif de l’espérance
de vie des patients. C’est notamment le cas
du mélanome, mais aussi du cancer du
rein et du cancer du poumon.
2
JOURNÉE MONDIALE CONTRE LE
LE 4 FÉVRIER
EN BELGIQUE, IL FAUT TOUJOURS LE RAPPELER, UN HOMME SUR TROIS ET UNE
FEMME SUR QUATRE DÉVELOPPERONT UN CANCER. CHAQUE ANNÉE, PLUS DE
70 000 BELGES ENTENDENT LES MOTS «VOUS AVEZ UN CANCER». LE 4 FÉVRIER
EST MONDIALEMENT LA DATE OFFICIELLE DÉDIÉE AUX ACTEURS DE LA LUTTE
CONTRE LE CANCER, QU’ILS SOIENT PATIENTS, SOIGNANTS OU CHERCHEURS.
S’il y a un domaine dans lequel la
recherche a énormément progressé
en moins de dix ans, c’est la compré-
hension des différentes anomalies
cellulaires qui peuvent permettre aux
tumeurs de se développer et de métas-
taser. On a ainsi pu établir toute une
série de sous-groupes de cancers pour
un même organe touché et développer
pour plusieurs d’entre eux des médi-
caments spécifiquement dirigés contre
ces cibles tumorales et épargnant dès
lors les cellules saines de l’organisme.
Ainsi, certains cancers du sein pré-
sentant un oncogène particulier (c’est-
à-dire une composante favorisant la
prolifération des cellules tumorales)
appelé HER2, sont désormais traités
en combinant la chimiothérapie avec
l’administration d’un anticorps mo-
noclonal dirigé contre cet oncogène.
Peuvent également être cités les théra-
pies ciblées visant les mutations dites
«EGFR» dans certains cancers dupou-
mon ou encore les traitements visant à
empêcher le processus de formation de
nouveaux vaisseaux sanguins (appelé
angiogenèse), nécessaire à la croissance
de certaines tumeurs, notamment celle
du rein.
DES TRAITEMENTS
« INTELLIGENTS »
QUI
CIBLENTUNIQUEMENT
LES CELLULES TUMORALES
L’IMMUNOTHÉRAPIE ET SON « EFFETDE PLATEAU »
DES « CASDÉSESPÉRÉS » DE PLUS ENPLUS RARES
Le 4 février, c’est la journée mondiale contre le
cancer. En Belgique,
il faut toujours le rappeler,
un homme sur trois et une femme sur quatre
développerontuncancer
.Chaqueannée,plusde
70.000 Belges entendent les mots "Vous avez un
cancer". Nous sommes tous concernés. Heureu-
sement, il y a des raisons d’être optimistes. C’est
sur ces raisons d’optimisme que «Le Patient» se
penche aujourd’hui. De plus en plus de cancers
peuvent être guéris grâce aux avancées de la re-
chercheetleCHUdeLiègeconstruitunInstitutde
Cancérologiequiseratotalementaxésurlepatient.
Le 8 février, c’est la journée internationale de
l’épilepsie.C’estuneconditionneurologiqueavec
laquelle la personne doit apprendre à vivre. Ety-
mologiquement, «épilepsie» veut dire «prendre
par surprise». «Le Patient» a décidé de prendre
ses lecteurs «par surprise» en donnant la parole à
une étudiante de rhétorique (Collège Saint-Louis
– Liège) qui a fait un travail remarquable de sen-
sibilisation à l’épilepsie. Bravo à elle. Et appel à
d’autres travaux de même qualité !
Enfin, le 31 janvier, l’Euregio ouvre à Liège un
colloque sur «Le vieillissement actif». Chaque
régionconstituantedel’Eurégioviendraexpliquer
les actions qu’ellemène pour favoriser le côté par-
ticipatif des seniors dans les communes. C’est le
Pr Eric Salmon, chef de la clinique de lamémoire
au CHU de Liège, qui expliquera ce qui est fait à
Liège pour avancer vers des communes «seniors
admis». «Laparticipationsociale,c’estlemeilleur
moyenpourlesseniorsdetravaillerleurmémoire»
explique-t-il. Lire «Le Patient» aussi mais cela ne
suffit pas. Bonne lecture.
La rédaction
Editeur responsable :
Sudpresse - Pierre Leerschool
Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur
Rédaction :
• Frédérique Siccard
• Jenifer Devresse
• France Lausier
• Rémi Taiasoul
• Vinciane Pinte
• Georges Larbuisson
Coordination :
• Rosaria Crapanzano
Photographies :
• Michel Houet
• Michel Mathys
Mise en page :
• Sudpresse Creative
Impression :
• Rossel Printing
LE CANCER :
SOYONS
OPTIMISTES !
EDITO
Viker lontins, tot l’monde vout bin,
Mins nin avou’ne banse di mèhins.
Vivre longtemps, chacun le souhaite
Mais sans trop de problèmes de santé.
Extrait de «
Li Walon dès Docteûrs
»
de P.H. Thomsin
La chimiothérapie classique a long-
temps constitué le seul traitement
accessible aux patients atteints d’un
cancer métastatique, avec, pour cer-
tains cancers, un taux de réponse au
traitement extrêmement faible et, en
toute hypothèse, presqu’aucun espoir
de survie à plus d’un an. Aujourd’hui,
non seulement certains patients
peuvent bénéficier de traitements ci-
blés allongeant considérablement leur
espérance de vie, mais une autre ca-
tégorie de traitements a vu le jour et
va, elle, jusqu’à offrir un réel espoir de
guérison ; il s’agit de l’immunothéra-
pie. Celle-ci consiste à stimuler le sys-
tème de défense immunitaire de l’orga-
nisme afin qu’il lutte lui-même contre
la prolifération et la survie des cellules
tumorales. C’est dans lemélanome que
l’immunothérapie produit les résultats
les plus spectaculaires. Les courbes de
survie montrent en effet que, passé un
certain délai sans rechute, les patients
traités ne font plus l’objet d’aucune
récidive. Bien qu’on n’ait pas le même
recul, on observe aussi des résultats in-
téressants dans le cancer du poumon
où l’immunothérapie peut prémunir
des rechutes pendant un à deux ans et
avec une progression tumorale moins
rapide lors de la récidive.
CETTE JOURNÉE EST L’OCCASION DE CÉLÉBRER LES NOMBREUSES AVANCÉES
DE LA MÉDECINE ET L’ESPOIR CROISSANT QU’ELLES SUSCITENT !