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CANCER : SIX RAISONS D’ÊTRE OPTIMISTE!

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CERTAINS CANCERS

ENVISAGEABLES

COMME DES MALADIES

CHRONIQUES

Tel est notamment le cas des cancers

hormono-sensibles (qui touchent

presque exclusivement le sein et la

prostate). Non seulement ces cancers

peuvent répondre très longtemps à

un traitement antihormonal (jusque

dix ans et plus), mais on est égale-

ment parvenu à concevoir des mé-

dicaments permettant de contrer

les mécanismes de résistance que

finit par présenter la tumeur. Don-

nés en complément du traitement

antihormonal, ces médicaments

rendent la tumeur à nouveau sen-

sible au traitement, avec pour effet

d’en prolonger le bénéfice pour en-

core quelques temps. Les thérapies

ciblées permettent à certains patients

de suivre un traitement à long terme,

en parallèle d'autres types de trai-

tements systémiques, qui peuvent

prolonger la survie de plusieursmois,

voire années. Certains cancers héma-

tologiques (qui touchent les organes

liquides comme le sang et la lymphe)

sont parfois traités comme des ma-

ladies chroniques. Le myélome, par

exemple, reste une maladie incurable

mais peut entrer dans une longue

phase «dormante» à la suite d'un

premier traitement, le traitement

des résurgences successives débou-

chant chaque fois sur des périodes de

rémissionmoins longues.

Les traitements ciblés et l’immuno-

thérapie ne sont pas sans effets secon-

daires, néanmoins ceux-ci sont sou-

vent nettement moins handicapants

pour le patient. Cela s’explique par le

fait qu’à l’inverse des chimiothérapies,

ils ne reposent pas sur l’administra-

tion de produits toxiques qui s’at-

taquent indifféremment aux cellules

tumorales et aux cellules saines de

l’organisme. C’est pourquoi, avec ce

type de traitements, on n’observe que

très rarement la sensation de fatigue

continuelle, la perte des cheveux, les

nausées ou la diminution du taux de

globules blancs et l’important risque

d’infection, effets dont se plaignent

généralement les patients sous chimio-

thérapie. Pour ces mêmes raisons,

ils font rarement obstacle à la reprise

par le patient de ses activités profes-

sionnelles ou sociales. Certains traite-

ments ciblés se distinguent enfin des

traitements systémiques classiques par

un mode d’administration bien plus

confortable, puisqu’il s’agit presque

toujours de comprimés à prendre par

voie orale, sans nécessité de se rendre

à l’hôpital ni même d’interrompre ses

occupations quotidiennes.

Face à des pathologies cancéreuses complexes, on ne compte plus aujourd’hui les

différents spécialistes appelés au chevet du patient. Si la pluridisciplinarité ainsi

exigée constitue indéniablement une garantie de qualité pour le patient, aussi bien

quant à la fiabilité du diagnostic qu’à l’efficacité du traitement, elle peut également

avoir pour conséquence de multiplier les examens et les consultations avec pour

conséquence un surcroît de fatigue et de stress pour le patient. Conscient de ce

problème, la plupart des centres de traitements du cancer veillent aujourd’hui à

concevoir des parcours de soin dans lesquels les consultations sont regroupées et les

délais comprimés afin d’économiser aumaximum le temps et l’énergie du patient.

L’Institut de cancérologie du CHU de Liège a décidé d’élargir cette démarche

au-delà de la dimension strictement thérapeutique. L’ambition est d’offrir à chaque

patient, dès le diagnostic, la prise en charge la plus globale, en évaluant ses besoins

de façon systématique, autant sur le plan physiologique que sur le plan psycholo-

gique, afin de lui proposer, parallèlement au traitement, tous les soins de support

pouvant améliorer sa qualité de vie.

DES TRAITEMENTS

MOINS

ÉPROUVANTS

UNE PRISE ENCHARGE INTÉGRÉE

PLUSHUMAINE PRIVILÉGIANT

LAQUALITÉ DE VIE

POURQUOI LE 4 FÉVRIER?

Le 4 février 2000, s’est tenu à Paris le premier sommet mondial contre le

cancer, à l’issue duquel a été signée la Charte de Paris contre le cancer. Ce

texte, élaboré en 1999 à l’initiative du Pr David Khayat par une quinzaine des

plus grands cancérologues mondiaux, n’avait pas seulement pour ambition

d’alerter l'opinion publique et les gouvernements quant aux ravages provo-

qués par la maladie; il propose un éventail d’actions que les États signataires

doivent s’engager à mettre en œuvre pour combattre le cancer. Le 4 février

2000, ce texte fondateur a été signé conjointement par le président français

Jacques Chirac et le directeur général de l'UNESCO, Kōichirō Matsuura.

C'est en souvenir de cette signature initiale de la Charte de Paris contre le

cancer que la date du 4 février a été retenue pour devenir la Journée mondiale

contre le cancer. Aujourd’hui, quinze pays ont adhéré à la Charte de Paris.

CONTRER

LES MÉCANISMES

DE RÉSISTANCE