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l a fallu la crised’épilepsiede
l’actrice italienne SvevaAlviti sur
leplateauduGrand Journal de
Canal +, le jeudi 5 janvier 2017,
pour que cettepathologie fasse la
Unedes quotidiens.Margot Lamy,
18ans, avait quant à elle choisi
d’en faire le sujet de son travail de
maîtrise l’annéedernière. Extrait
d’un travail de vulgarisationéclai-
ré, pourmieux savoir quoi faire…
et quoi penser.
Les images de Sveva Alviti s'effon-
drant de son tabouret ont fait le tour
du monde. Celles des personnes pré-
sentes sur le plateau, désemparées, aus-
si. «Longtemps appelée «haut mal» ou
ncore «mal sacré», l’épilepsie, de nos
ours, effraie encore et suscite toujours
as mal de questions», constate Margot
18 ans).
«L’ignorance et les idées fausses
sur cette maladie entraînent peur et pré-
jugés. L’épilepsie est encore mal comprise
par le public. Cependant, cette patho-
logie neurologique est progressivement
sortie du registre de la malédiction et de
la possession. Elle a quitté aussi le do-
maine des maladies neuropsychiatriques
pour devenir, en ce début du 21e siècle,
le problème neurologique le plus courant
après la migraine. Cette maladie touche
les personnes des deux sexes quel que soit
leur niveau d’intelligence, leur milieu so-
cial ou encore leur race. N’importe qui
peut en être affecté. Toutefois, ses causes,
ses symptômes et les traitements possibles
sont tellement divers qu’il est nécessaire
de parler DES épilepsies. Il est important
de garder à l’esprit que les personnes qui
en sont affectées le sont de différentes ma-
nières. Il en va de même pour les «crises»
qui varient grandement d’une personne à
l’autre, de même que leur influence sur la
qualité de vie des malades et sur celle de
leur famille.»
UNE SORTE
DE COURT-CIRCUIT
De ce travail de 36 pages, on retiendra
les «principes généraux» de la mala-
die:
«Les crises épileptiques résultent
d’un fonctionnement excessif de certains
neurones, ce qui provoque des décharges
anormales d’influx nerveux: cette acti-
vité anormale persiste tant que les neu-
SENSIBILISATION
ÉPILEPSIES: LES MOTS
DOSSIER SANTÉ
romédiateurs excitateurs l’emportent
sur les neuromédiateurs inhibiteurs. Les
neurones sont les cellules de base du cer-
veau. Ils communiquent entre eux grâce
à l’échange de signaux chimiques, appe-
lés neuromédiateurs ou neurotransmet-
teurs. Ces neuromédiateurs ont pour rôle
d’aller se fixer sur des récepteurs qui leurs
sont spécifiques et qui sont présents sur
les neurones. Ils vont soit déclencher un
influx nerveux (on parlera de neuromé-
diateur excitateur), soit empêcher l’influx
nerveux (on parlera de neuromédiateur
inhibiteur). Dans le fonctionnement nor-
mal du cerveau, les neurones vont, soit
être parcourus par un influx nerveux
initié par les neuromédiateurs excita-
teurs, soit au contraire être au repos sous
l’action des neuromédiateurs inhibiteurs.
Lors d’une crise épileptique, certains neu-
rones fonctionnent donc de manière ex-
cessive: c’est une sorte de court-circuit.»
QUE FAIRE ENCAS
DE CRISE ?
«Comme les crises varient d’une personne
à l’autre, l’attitude à adopter variera selon
les cas»
, préciseMargot.
«Il est important
de savoir qu’il est impossible de stopper
une crise qui est déjà déclenchée. Faisons
d’abord un sort à cette crainte collective
selon laquelle le patient pourrait avaler sa
langue. C’est une idée fausse: le patient,
qui salive beaucoup durant la crise, peut
présenter des troubles de déglutition et
avaler de travers, mais il est impossible
qu’il avale sa langue»
.
«Il faut dégager un espace autour de la
personne et enlever tout objet susceptible
de la blesser ; surtout ne rien mettre entre
les dents de la personne: elle pourrait se
luxer la mâchoire, se casser des dents,
avoir un réflexe de vomissement ; proté-
ger la tête avec, par exemple, la main, un
coussin ou un vêtement mis en boule ; ne
pas déplacer, ni tenter de soulever la per-
sonne durant le déroulement de la crise,
sauf si elle se trouve en danger; ne pas non
Photos issues de captures d'écran TV