9
8
our soigner lepatient,
le remettredebout et…
l’aider àquitter sa chambre
auplus vite. Et aussi pour
répondre auxbesoins dupersonnel.
Bien sûr, le terme évoque la chambre
connectée, les bras multimédia,
comme au Centre de revalidation
d’Esneux (lire ci-contre), ou les
fauteuils-lits électriques, comme au
CHU de Lille. Mais pour Geneviève
Christiaens, Adjointe à la Direction
Médicale et Médecin-coordinateur
de l’hygiène hospitalière du CHU,
«
la chambre du futur doit avant
tout répondre aux besoins des pa-
tients et du personnel soignant
».
Dès le 15 avril, elle sera donc l’objet
des réflexions approfondies au sein
du comité «
Cap 7
» constitué parmi
les 32 axes du plan stratégique CAP
2020 du CHU de Liège. Composé de
deux médecins de chaque discipline
et de représentants du personnel in-
firmier, du personnel technique et
de la direction médicale, «
il ne ré-
inventera certainement pas la roue,
mais il devrait aboutir à la défini-
tion d’une chambre idéale, qui soit
commune à tous les services de soins
« normaux
»
de toutes les implan-
tations du CHU»
, explique le Dr
Christiaens. «
A titre d’exemple, sur
le site du Sart Tilman, il est actuel-
lement impossible, pour le personnel
soignant, d’entrer dans la salle de
bain si un patient a besoin d’aide
pour prendre une douche. Et les
chambres à 4 lits de Notre-Dame des
Bruyères ne sont, quant à elles, pas
équipées de salle de bain du tout ! Il
y a aussi l’aspect sécurité : il n’y a pas
de coffre-fort où laisser ses objets de
valeur. Enfin, on pourrait envisager
d’offrir l’accès au Wifi, ou de placer
deux télévisions dans les chambres à
deux lits, par exemple. En retenant
que nous sommes un hôpital public,
pas un hôtel 4 étoiles, et que le but
est de remettre le patient sur pied au
plus vite.
»
DES BESOINS DIFFÉRENTS
SELON LES SERVICES
Ni le budget, ni la date de début
des travaux n’ont encore été définis :
«
Définir le budget en fonction des
besoins qui auront été pointés nous
semble plus logique
», sourit Gene-
viève Christiaens. «
On peut en outre
supposer que certains sous-groupes
du comité mettront en évidence des
besoins très spécifiques, notamment
en maternité, en pédiatrie, aux
soins intensifs, dans l’unité stérile
ou au service des grands brûlés.
»
Figureront évidemment en tête de
liste, les services qui n’ont jamais
été restaurés. «
Esneux a été réno-
vé récemment et dispose déjà de
chambres ultra-modernes adaptées
aux patients de longue durée que le
site accueille. Mais le CHU de Liège
a encore des projets de développe-
ment dans lesquels les nouvelles
chambres seront les bienvenues.
»
La chambre du futur y trouvera im-
manquablement sa place.
F.Si.ÉVOLUTION DES SERVICES
La chambre du
futur
,
idéale
et fonctionnelle
LA CHAMBRE DU FUTUR, PROJET ÉCONOMIQUE
POUR LE «PÔLE SANTÉ WALLON»
La chambre d’hôpital du futur pourrait avoir la forme de cette
«
concept-room
», créée par le «
ClubSanté
», une trentaine d’entrepre-
neurs français de la filière santé du Nord-Pas-de-Calais, et le CHRU
de Lille. Ils ont créé une chambre d’hôpital automatisée, connectée,
ultra confortable presque «
comme à la maison
» (le Grand Hôpital
de Charleroi en a acquis quelques –unes). Objectifs : répondre à la
demande d’autonomie des patients, de faciliter le travail des soignants
et, grâce aux innovations technologiques, diminuer l’appel au per-
sonnel. Exemples d’innovation : le grand écran multifonctions, le lit
«
3 en 1
», lit, chaise roulante et fauteuil. Voilà un projet concret qui
pourrait être développé par les entreprises wallonnes du secteur de la
santé. Et pourquoi pas une « chambre du futur wallonne », via le Pole
Santé wallon ?
Un véritable espace de vie qui
répond à la demanded’autonomie
des patients et soutient les
soignants grâce à des innovations
technologiques.
© G.H.D.C.
L
’aventure de Tmm
Groupe au Centre de
revalidation d’Esneux
a commencé en 2010 :
il s’agissait d’installer, sur un
bras articulé, des terminaux
multimédia qui permettent
à des patients polytrauma-
tisés de se distraire et de
communiquer.
«
Le service de revalidation
accueille des personnes ayant subi
un accident de la route, un trau-
matisme, un accident vasculaire
cérébral ou toute autre patholo-
gie
», explique David Servais, édu-
cateur. «
Le problème était que ces
personnes n’avaient pas accès à la
radio, à la télé, à Internet ou, sim-
plement, à l’appel infirmier. Il fal-
lait trouver un dispositif qui offre
de l’autonomie aux patients qui ont
de lourdes pathologies. La solution
du bras multimédia a été trouvée
pour nous permettre de fournir un
confort hôtelier à ces patients, mais
aussi de pouvoir nous adapter aux
différentes pathologies.
»
Le bras articulé a constitué un
défi pour la société française
Tmm Groupe, avant tout spéciali-
sée dans les solutions logicielles à
destination des établissements de
soins et de santé. Ses pôles «
hos-
pitality, e-santé et médico-social
»
équipent plus de 500 établisse-
ments de soins européens, pour un
total de 273.155 patients-usagers.
«
Pour répondre aux besoins du
service d’Esneux, nous avons
dû faire évoluer le middleware
de la solution MultiMed
»,
explique Arnault Thouret, PDG
du groupe. «
Il s’agissait d’appor-
ter des solutions technologiques
pouvant s’appliquer à tout type
de pathologie locomotrice et per-
mettant une totale autonomie
du patient dans son utilisation.
Ce nouveau développement est
le fruit de centaines d’heures de
Recherche et Développement et
a abouti à la réalisation d’une
solution unique et évolutive.
»
L’équipe de Tmm Groupe a vécu
un challenge autant humain que
numérique pour «
découvrir et
comprendre ce domaine très spé-
cifique qu’est la revalidation, afin
de dépasser le plus rapidement
possible le champ de son do-
maine de compétences, la tech-
nologie numérique, pour adpater
la solution logicielle aux spécifi-
cités d’usage de chaque patient et
de son handicap.
» Le résultat : un
logiciel «
tolérant
» qui gère les
erreurs des utilisateurs, peut in-
teragir avec d’autres dispositifs et
ouvre un accès intuitif à la radio,
à Internet, aux jeux, à la commu-
nication avec la famille… et au
monde extérieur.»
F.Si.
FOURNISSEUR DU MOIS
TMM GROUPE
ET LE BRAS MULTIMÉDIA DES
PATIENTS POLYTRAUMATISÉS
Esneux dispose déjà d’une chambre «hyper-connectée»
©M.M.