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13 LE CAS DE LA MÉDIATRICE| CAS CONCRETS Contact : mediation.hospitaliere@chuliege.be UN PATIENT CAROLINE DOPPAGNE Médiatrice Quand la médiation hospitalière fait appel à la médiation culturelle RÉPONSE DE LA MÉDIATRICE : Lorsque j’eus à traiter ce dossier, il y a presque 10 ans, il m’a évoqué les écrits de l’anthropologue Edouard T. HALL, et ce qu’il exprime dans son ouvrage Au-delà de la culture (S1979), à savoir que « ce que l’homme choisit de percevoir, consciemment ou inconsciemment, est ce qui donne signification et structure à son univers ». Dans une pareille situation, nous étions face à des univers de cultures di‡érentes, la famille de ce patient habitant dans plusieurs pays, dont un sur un autre continent. Edouard T. HALL souligne dans son livre que « chaque culture n’est pas seulement un ensemble intégré, mais possède ses propres règles d’apprentissage. Celles-ci sont renforcées par des modèles diérents d’organisation globale. Comprendre une culture diérente consiste en grande partie à connaître son mode d’organisation, et à savoir comment s’y prendre pour en acquérir la connaissance dans cette culture-là ». Face à ce constat, un service de Médiation interculturelle est d’une grande aide. En e‡et, le service de Médiation hospitalière a pour objectif d’ouvrir le dialogue en vue de trouver une solution la plus satisfaisante pour chacune des parties. Dans les situations où se confondent de nombreux « représentants du patients », issus de cultures di‡érentes, ne parlant pas non plus le français, pratiquer une co-médiation selon les périmètres de chacun des services sera d’un grand soutien, tant pour les patients et leurs proches que pour les prestataires de soins. A l’époque de ce dossier, le service concerné et moi-même avions donc fait appel à des interprètes internes, car tel était le fonctionnement à ce moment-là. Il s’agissait de membres du personnel attachés au CHU. Ces personnes dégageaient du temps afin d’accompagner la demande, sans avoir spécifiquement une formation en interprétariat, accomplissant cela sur base volontaire. Les interventions étaient toutefois limitées dans le temps dans le respect de l’éthique. Par ailleurs, il était également possible de faire appel au SETIS Wallon, un service d’interprètes formés en la matière, mais aussi à l’ASBL Le monde des possibles, qui propose des interprètes afin de lutter contre l’exclusion et travailler à une participation active dans la vie sociale, culturelle, politique et professionnelle. Soucieux du respect des coutumes, cultures, mœurs, et conscient que les barrières culturelles et linguistiques rendent les soins plus dišciles, le CHU de Liège dispose désormais d’un service de Médiation interculturelle à part entière. « Le but de ce service est de limiter le plus possible les barrières linguistiques, les barrières socio-culturelles et les tensions interethniques dans le contexte de l’assistance médicale » (*). Dans le cas exposé ci-dessus, nous avions mis en place plusieurs rencontres en médiation, avec le soutien d’interprètes. A l’issue des échanges, l’objectif fut d’autonomiser le patient, être attentif à son « bien-être » et lui permettre un retour chez lui, au-delà de notre culture. (*) https://www.health.belgium.be/fr/sante/organisation-des-soins-de-sante/qualite-des-soins/mediation-interculturelle-dans-les-soins-de#Introduction REQUÊTE ADRESSÉE AU SERVICE DE MÉDIATION EXTRAITS : (…) Nous n’observons donc aucune évolution favorable de ce patient et ce après des mois d’hospitalisation (dans son pays d’origine, ensuite en Allemagne puis au CHU). Monsieur est dépendant du respirateur, le sevrage s’avère toujours impossible. Dans ces conditions, nous n’avons aucune option d’institution pouvant le prendre en charge par la suite, ni de solution au long terme. (…) Après multiples discussions avec la famille, dont une en présence d’Imam et traducteurs, nous n’aboutissons à aucune entente commune et aucune issue. La famille refusant tout échange maintient le souhait d’un acharnement thérapeutique. Le patient n’est pas capable de s’exprimer. Nous sommes dans une impasse quant à la suite de la prise en charge. Nous sollicitons dès lors votre aide et votre soutien face à cette situation.

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