Don d'organes, vous aussi sauvez des vies

12 ÉGALITE DES CHANCES | SANTÉ Tout le monde a droit à des soins de santé de qualité. Cela suppose toutefois de pouvoir interagir avec les personnes qui nous soignent. Expliquer, comprendre, poser des questions… Comment faire quand la langue est un obstacle ? Personne ressource précieuse, le médiateur interculturel est bien plus qu’un interprète. Il est là pour créer des ponts entre la culture et la langue du patient et celles de son médecin. Depuis quelques années, le nombre de patients du CHU de Liège ne parlant pas (ou pas bien), le français est en augmentation. Pour aider ceux-ci à comprendre et à se faire comprendre, on pense tout naturellement à des interprètes. Il est vrai que le CHU de Liège peut faire appel à un réseau d’interprètes pour un nombre important de langues. Ces interprètes sont soit des membres du personnel volontaires qui maîtrisent une langue étrangère et viennent dépanner en cas de besoin ponctuel ou urgent, soit des personnes extérieures formées, car certaines langues sont rares et plus compliquées à trouver. On pense par exemple au mandarin, au japonais, à certaines langues ou dialectes africains… Nous recevons aussi des patients qui ne communiquent qu’en langage des signes. AU DELÀ DES MOTS Si le rôle d’un interprète est de traduire mot à mot, parfois, pour se comprendre vraiment, il est bon d’aller au-delà. C’est à cela que sert un médiateur interculturel. « Si je dois définir le but de la médiation interculturelle en quelques mots, je dirais que c’est de permettre de faire tomber un maximum de barrières socioculturelles, et donc de permettre aux personnes qui ne parlent pas la langue d’accueil de pouvoir comprendre, dans leur langue, tout ce qu’on leur demande et tout ce qui va leur arriver, tout en permettant une meilleure compréhension de la culture d’accueil et de la culture du patient », explique Tuna Cam, coordinatrice de médiation interculturelle et assistante sociale au Service de Psychologie Clinique et d’Action Sociale du CHU de Liège. « La médiation interculturelle permet d’éviter les incompréhensions inutiles qui peuvent survenir entre des personnes de cultures diérentes, et dont certaines peuvent conduire à une coupure de la relation entre médecin et patient. » Par exemple, dans certaines cultures, les personnes parlent fort ou s’expriment avec une intonation marquée. « Le médecin pourrait alors se demander pourquoi la personne “crie” ou pourrait se sentir agressé. Mais en fait, la personne ne fait que parler ! » UN CLIMAT DE CONFIANCE ESSENTIEL Autre situation que l’on rencontre parfois : « Un rendez-vous est pris pour une patiente musulmane avec un médecin homme. Cela pourrait engendrer certaines di„cultés, car dans la culture musulmane, certaines femmes préfèrent être auscultées par des femmes. Si elles se retrouvent face à un médecin homme, elles risquent de se fermer », explique notre coordinatrice de médiation interculturelle. Un médiateur interculturel est donc là pour veiller à instaurer un climat serein et de confiance. Qui fait appel à un médiateur interculturel ? « Parfois, la famille nous contacte. Parfois, en cas d’hospitalisation, les secrétariats médicaux de l’hôpital se rendent compte que le patient ne parle pas français, parfois ce sont les médecins ou les infirmières de coordination, ou les assistants sociaux… » Vu l’importance de la confiance, il arrive que des patients réclament le même médiateur interculturel tout au long de leur trajet de soins au CHU de Liège. « Cela nous amène à jouer parfois un peu un rôle de psychologue », confie Tuna Cam. Un rôle qui peut être très éprouvant émotionnellement, mais tellement indispensable pour faire sauter les barrières entre les personnes. LILIANE FANELLO Comment faire appel à la médiation interculturelle au CHU de Liège ? Contactez le secrétariat du Service de Psychologie Clinique et d’Action Sociale au 04/323 70 74. Ou bien complétez le formulaire de demande d’interprète sur le site du CHU de Liège. En tapant « interprète » dans la barre de recherche, vous arriverez directement sur la bonne page ! TUNA CAM Coordinatrice de médiation interculturelle et assistante sociale au Service de Psychologie Clinique et d’Action Sociale du CHU de Liège LAMÉDIATION INTERCULTURELLE pour franchir les barrières 18 LANGUES Actuellement, au sein du CHU de Liège, nous disposons d’à peu près 100 agents qui parlent une ou plusieurs langues, et 18 langues di érentes sont représentées.

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