Journée mondiale du braille

13 ■Docteur, la vaccination des enfants a démarré. Sont-ils considérés comme des personnes à risque par rapport à la Covid? Les enfants de 5 à 11 ans ne sont pas une population à risque du Covid. Ils font généralement des formes très peu symptomatiques ou ont une infection d’allure grippale, mais qui est souvent auto-résolutive. Dans la classe de ces enfants-là, certains sont à risque de faire une infection sévère. Cela concerne ceux qui ont des problèmes de santé bien identifiés : par exemple des enfants qui sont greffés d’un rein ou greffés du cœur ou greffés de moelle. Ceux qui reçoivent ou qui ont reçu récemment une chimiothérapie sont aussi à risque. ■Quels sont les bénéfices de la vaccination chez les enfants ? On peut toujours mettre en évidence des bénéfices potentiellement individuels ou des bénéfices pour des personnes autour de nous. On se protège soi-même mais il s’agit aussi d’une protection de groupe. Au niveau individuel, comme les enfants font des infections souvent modérées, pas très sévères, le bénéfice individuel n’est pas très important. Toutefois, dans de très rares cas, ces enfants peuvent développer une forme un peu plus grave du Covid, et notamment une qui apparait quatre à six semaines après avoir fait l’infection aiguë et qui, dans la majorité des cas, amène ces enfants aux soins intensifs. Cela concerne évidemment une très petite proportion de cas. Des études récentes, il y en a deux (notamment une qui vient des Etats-Unis), montrent quand même que le vaccin, en plus de protéger contre l’infection aiguë, aurait un bénéfice contre cette complication à distance. Par ailleurs, la vaccination de l’enfant a un effet bénéfique lorsqu’il vit avec une personne qui a des facteurs de risque : un adulte qui a des problèmes cardiaques sévères, une personne qui est immuno-déprimée.... Enfin, on sait que si on est vacciné, on peut attraper le virus. On a aussi l’impression que cela pourrait diminuer la transmission, mais là, les chiffres sont un peu moins évidents, surtout avec la modification du virus et des nouveaux variants qui apparaissent. ■Quels sont finalement les e ets secondaires attendus de cette vaccination chez les enfants ? La vaccination peut provoquer une douleur au niveau de l’endroit où il a été vacciné. Il peut faire un peu de fièvre. Les enfants présentent souvent éventuellement des nausées ou un peu de fatigue le premier jour ou les quelques premiers jours qui suivent la vaccination. Comme pour les adultes et les adolescents, avec la deuxième dose, c’est un peu plus fréquent. Ce n’est toutefois pas inquiétant. En outre, il faut savoir que la première étude avait été réalisée sur plus ou moins 2500 enfants. A présent, aux Etats-Unis, 7 millions d’enfants plus ou moins ont reçu une dose et plus de 2 millions cinq cent mille enfants ont reçu deux doses. Cela représente quand même une grosse population : on n’observe pas nécessairement d’inquiétude. Un drapeau rouge n’a pas été agité en disant ‘attention, attention, on observe des choses qu’on ne voudrait pas voir’. Actuellement, on parle parfois, de myocardite, donc cette inflammation du muscle cardiaque. Aux Etats-Unis, lors de leur campagne vaccinale sur 7 millions d’enfants, ils ont observé 8 à 10 événements de ce type-là. Cette inflammation évolue tout à fait favorablement et assez rapidement. Elle a été observée un peu plus souvent après la deuxième dose. Cela reste extrêmement rare. ■Les enfants devront-ils avoir plusieurs doses de vaccin? Le schéma actuel de vaccination pédiatrique est de deux doses à trois semaines d’intervalle qui correspond en fait aux premières doses que les adultes ou que les adolescents ont reçues. Est-ce qu’il y aura des doses subséquentes? On ne sait pas encore répondre à cette question. ■Parlons un peu du masque, le porter reste important, notamment à l’école. Pourquoi ? Evidemment notamment parce que potentiellement, tous les enfants ne seront pas vaccinés. Et puis, on sait que même si on est vacciné, on peut quand même attraper le virus et éventuellement le transmettre. Pour le moment, nous sommes dans une période où le virus circule beaucoup et de nombreuses personnes sont malades. Il est donc toujours extrêmement important de se protéger en portant son masque, en se lavant les mains, et en essayant de rester quand même un peu à distance de ses amis, etc. ■Le port du masque est parfois décrit comme inconfortable, provoquant des maux de tête ou même des di cultés de concentration. Qu’en pensez-vous? Je pense qu’on a une sensibilité très variable par rapport au port du masque. On peut avoir une certaine intolérance, je dirais plus qu’une allergie, qui peut faire que ça gratte. On peut avoir une impression d’être un peu enfermé qui va disparaître progressivement. Les enfants sont capables de le porter pour de courtes périodes. Il faut, si possible, avoir des moments où il peuvent l’enlever un peu pour faire des pauses...c’est important. ■Et vous, quels conseils pourriez-vous donner à vos petits patients ou à leurs parents en terme de vaccination? Mon rôle en tant que soignant est d’expliquer aux familles ce qu’on sait, les connaissances qu’on a par rapport à ce vaccin, les bénéfices potentiels pour les enfants à titre individuel, à titre sociétal, les inquiétudes que, actuellement, on n’a pas, par rapport à ce vaccin. Il convient d’expliquer nos connaissances actuelles. A partir de là, les parents peuvent faire un choix éclairé pour leur enfant. C’est difficile évidemment d’avoir un avis extrêmement tranché parce que je pense qu’il y a des inconnues qu’il faut reconnaître. Les parents souhaiteraient que j’aie un avis tranché pour eux et je pense que là, ce n’est pas mon rôle. A mon niveau, je les informe sur les bénéfices, j’écoute leurs inquiétudes et je leur rappelle qu’actuellement, avec les données qu’on a, on n’a pas d’inquiétude par rapport à ce vaccin. RETROUVEZ TOUTES NOS VIDEOS SUR LA COVID : www.chuliege.be/vaccination-covid-S2E2 JULIE FRERE pédiatre infectiologue Mon rôle en tant que soignant, c’est d’expliquer aux familles ce que l’on sait Il reste important de porter le masque parce que potentiellement, tous les enfants ne seront pas vaccinés

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