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14 VIRUS | VARIOLE DU SINGE Comprendre la variole du singe en 6 questions Les modes de transmission, les traitements...toutes les explications des experts du CHU en trois vidéos. La parole au Dr Christelle Meuris, médecin infectiologue au CHU de Liège La variole est une maladie virale qui est provoquée par un virus, qu’on appelle le monkeypox. Ce virus habituellement circule plutôt dans les pays d’Afrique, avec des contaminations qui sont plus sporadiques de l’animal vers l’homme, et des transmissions parfois secondaires au sein des foyers. EN QUOI CE VIRUS EST-IL DIFFÉRENT CETTE FOIS? «Nous faisons face ici à un phénomène assez nouveau puisque cette maladie sévit sur à peu près tous les continents. Elle se propage un petit peu à la manière d’une infection sexuellement transmissible...alors qu’au départ, ce n’est absolument pas une maladie sexuellement transmissible. Elle se transmet par contact direct, de peau à peau, de muqueuses à muqueuses et donc elle peut forcément se transmettre lors d’un contact sexuel. Elle peut aussi se transmettre par le partage de linge (le même lit, des serviettes de bain...) Enfin, elle peut évidemment se propager par tout type de contact direct, affectif... qui n’est pas sexuel. » COMMENT FAIT-ON LE DIAGNOSTIC ? « En frottant des lésions, nous effectuons des recherches par PCR comme pour la covid19. Les lésions peuvent être vésiculeuses, papuleuses, ulcéreuses. Nous constatons vraiment toute une série de lésions différentes. On va toujours essayer d’avoir un petit peu de liquide. Quand on trouve une vésicule, on va la percer avec une aiguille très très fine. Cela ne fait pas mal. Quand on a une croûte, on va un petit peu gratter pour avoir un petit peu de substance derrière. Nous allons parfois essayer d’avoir des frottis sur d’autres types de sites, que ça soit au niveau de la gorge ou ailleurs pour effectivement avoir le diagnostic par le laboratoire. » QUELS SONT LES SYMPTÔMES ? « On peut avoir un syndrome viral grippal, c’est-à-dire avoir des courbatures mal à la tête, un petit peu de fièvre. Les patients ont aussi souvent un ou deux gros ganglions vraiment assez douloureux. Ce qu’on remarque, c’est que si la transmission se fait au moment d’un contact sexuel, certains patients vont développer en premier des lésions au niveau de leurs parties génitales ou péri-anales. À ce stade, il y a eu très peu de cas mortels déclaré dans les différents pays. Que ce soit en Afrique centrale ou de l’Ouest, la mortalité peut varier de 1 à 10 %. » DES PERSONNES À RISQUE ? « Probablement que dans les facteurs de risque de maladie sévère, il y a le fait d’être un enfant jeune », d’être « immunodéprimé »s, peut être aussi « les femmes enceintes ». A ce stade, la population qui est touchée est plutôt une population d’âge moyen de 30-35 ans, sans gros facteurs de risque. Actuellement, dans les pays européens, on est peu inquiet par rapport à des formes graves, sévères, qui nécessitent des soins intensifs ou qui mènent au décès. Ceci dit, il faut quand même reconnaître que, même dans les cas moyennement sévères, nous avons quand même toute une série de patients qui ont dû être hospitalisés parce que les symptômes étaient quand même relativement importants, invalidants ou douloureux. Il ne faut donc pas trop banaliser. Il y a des patients qui ont quand même développé des formes assez invalidantes. » UN TRAITEMENT EXISTE ? « Il s’agit d’un traitement antiviral qui n’est pas disponible à grande échelle. Nous allons donc le donner dans certaines indications très précises, dans des formes très très sévères ou chez des patients très immunodéprimés. » QUE FAIRE SI ON PENSE ÊTRE CONTAMINÉ ? « Si quelqu’un pense qu’il a été exposé, c’est vraiment important qu’il appelle un centre hospitalier ou le centre de référence pour voir si il y a lieu d’être vu, examiné et dépister par un médecin. Il faut savoir que même si on est en phase prodromique, c’est-à-dire qu’on a juste une grosse virose et un ganglion, on peut déjà faire quelques frottis de gorge ou des frottis un peu plus ciblés pour voir si le patient n’est pas effectivement porteur de la maladie. En tout cas, il est clair que si on pense faire partie des groupes à risque et qu’on a des lésions cutanées, il faut s’isoler et contacter soit un hôpital, soit un centre de référence, soit son médecin traitant pour être diagnostiqué et pouvoir prendre les mesures adéquates.....et ne pas oublier de s’isoler en attendant. 1 2 3 4 5 6 Retrouvez ici nos vidéos consacrées à la variole du singe DR CHRISTELLE MEURIS médecin infectiologue au CHU de Liège

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