Les TOC, ces "petites manies" irrépressibles

04 Le stomathérapeute, un allié précieux avant, pendant et après une stomie MÉTIER| POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE Vivre avec une poche ou des plaies chroniques est souvent traumatisant. Le quotidien est bousculé, l’intimité est touchée… Les stomathérapeutes sont des infirmiers et infirmières formés pour accompagner les patients tout au long de cette épreuve, et les aider à retrouver la qualité de vie qui leur convient. Nathalie Coco est coordinatrice de l’équipe de Stomathérapie au CHU de Liège, et aussi Présidente de l’Association francophone des Infirmiers et Infirmières en Stomathérapie, Cicatrication et Plaies (Afiscep.be). Avec son équipe, elle accompagne les patients stomisés porteurs de sondes d’alimentation, de plaies chroniques, carcinologiques, d’escarres, de fistules, ou souffrant d’incontinence urinaire ou fécale suite à des accidents divers ou à des maladies chroniques sévères de type sclérose en plaque. « Ces patients ont besoin d’une prise en charge spécifique pour tendre vers une qualité de vie et une autonomie qui leur conviennent », explique-t-elle. APPROCHE HOLISTIQUE De quel genre d’aide au juste ont-ils besoin ? L’approche de la stomathérapie se veut globale, dans un rôle à la fois éducatif, de soignant et de soutien. « Cela commence souvent par une prise en charge préopératoire. Les chirurgiens nous confient les patients pour que nous puissions les évaluer sur l’intervention à venir, leur réexpliquer les schémas d’intervention avec des mots peut-être moins scientifiques. Nous les préparons à la stomie et aussi à tout le matériel qui s’y rattache. Souvent, les patients se sentent désarmés par rapport à ce qui leur arrive. Notre rôle consiste principalement à les informer et les rassurer sur ce qui va leur arriver, et surtout sur le fait que nous serons là, quel que soit le parcours qui les attend », poursuit Nathalie Coco. Pendant la durée de l’hospitalisation, les stomathérapeutes interviennent en deuxième ligne. «Nous pouvons, par exemple, apporter des soins de plaies adaptés, conseiller l’appareillage quand un patient devient incontinent. Cela permet ainsi de faciliter le travail de l’équipe infirmière. » JUSQU’À DOMICILE Après l’opération, l’accompagnement se poursuit: «Nous faisons en sorte de sécuriser le patient à domicile. Nous sommes donc amenés à discuter avec la structure de soins à domicile, la maison de repos ou d’autres institutions. Nous aidons aussi les patients dans leur choix de matériel, en fonction de leurs besoins et contraintes. Nous sommes à leur écoute et veillons à les associer au maximum à leur prise en charge, afin de créer un véritable partenariat. » Les stomathérapeutes tiennent donc compte de la situation personnelle de chaque patient et cherchent avant tout à trouver des solutions. «Nous remarquons, par exemple, que de plus en plus de patients se précarisent. C’est interpellant parce que certaines situations ne sont pas ou peu remboursées. Pour des patients en difficulté, nous essayons de mettre en place un itinéraire qui puisse les sécuriser, car il ne sert à rien de mettre, par exemple, une sonde d’alimentation si derrière, le patient ne pourra pas payer son alimentation. » ETABLIR LES LIENS Les stomathérapeutes ne travaillent pas seuls dans leur coin. « On dit de nous que nous sommes des nexialistes, donc des gens qui font des liens. Nous faisons en effet le lien avec nos collègues d’autres disciplines, et même vers l’extérieur de l’institution », termine Nathalie Coco. R.S. NATHALIE COCO Coordinatrice de l’équipe de Stomathérapie VOUS AVEZ DIT STOMIE ? Une stomie d’élimination est un abouchement de la peau, avec une déviation chirurgicale au niveau de la paroi abdominale, d’une partie de l’intestin ou de l’urètre. L’objectif est de permettre d’évacuer les selles, les gaz et les urines. Une stomie peut être définitive (suite à une ablation, par exemple), ou temporaire (en attentant la cicatrisation et le rétablissement du circuit digestif ou urinaire). Les stomies d’alimentation sont les sondes d’alimentation que l’on place chez le patient, afin de pallier des troubles alimentaires, voire une interdiction de l’oralité.

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