Solidarité au CHU pour l'Ukraine

04 Cancer du col de l’utérus : le dépistage est simple, et PRÉVENTION | CANCER Les papillomavirus, plus communément appelés HPV (de l’anglais Human Papilloma Virus), sont des infections virales sexuellement transmissibles dès les premiers contacts cutanés au niveau génital. Ils sont responsables de 1300 cancers par an en Belgique, dont 650 cancers du col de l’utérus. Comment s’en protéger ? « Chaque cancer du col de l’utérus est un constat d’échec de la prévention. » Chef du service de Gynécologie-Obstétrique du CHU, le Professeur Frédéric Kridelka explique : « Avant le cancer, on constate l’apparition de lésions pré-cancéreuses, guérissables dans 100% des cas. Le dépistage par frottis permet de les trouver quand elles le sont encore. Or, en Belgique, 50% des femmes seulement s’y soumettent régulièrement. Si chaque femme âgée de 26 à 64 ans effectuaient un frottis tous les 3 ans, l’incidence et la mortalité du cancer du col de l’utérus baisserait de 95% en 10 ans ! » Un examen rapide, et remboursé, qui permet de débusquer les lésions causées par l’HPV, virus que 80% des femmes, et des hommes, croiseront au cours de leur vie. « Dans 90% des cas, il ne fait que passer : le système immunitaire ne prend même pas note de son passage. Dans les 10% restant, il se cache dans les muqueuses, et il attend : une période où la patiente se trouve immunodéprimée, ou qu’elle se mette à fumer. On sait en effet que la présence de molécules de nicotine dans le col a un effet immunodéprimant...et le corps se défend moins bien contre le virus. Dans 1% de ces cas-là, le HPV réussira à introduire son ADN dans celui de la cellule : c’est l’apparition de lésion pré-cancéreuses, à traiter rapidement », souligne le Docteur Jean Doyen, gynécologue. ET LE VACCIN, DANS TOUT ÇA ? Très contagieux, le papillomavirus reste la MST la plus répandue au monde, responsable de 570.000 cancers du col par an. Et, parce qu’un contact des pubis, ou de simples caresses, suffisent à le transmettre, « le préservatif n’est efficace que dans 50% des cas. En guise de prévention, on ne dispose donc que de deux options : la primaire, qui est d’empêcher le virus de s’installer, et la secondaire, qui permet de détecter très tôt les lésions qu’il cause. Ces deux approches sont complémentaires : la primaire, c’est le vaccin, qui a prouvé son efficacité chez les jeunes HPV naïfs, c’est-à-dire qui n’ont pas encore eu d’approche sexuelle, et n’ont donc pas pu être en contact avec le virus. Il est remboursé pour tous, filles et garçons, jusqu’à 18 ans », détaille le Professeur Kridelka. « La prévention secondaire, le frottis, s’adresse à toutes les femmes de 25 à 64 ans. Dans la mesure où elles ont déjà une vie sexuelle active, le vaccin n’est plus efficace... et plus remboursé : comptez 510€ pour 3 injections, qui n’auront qu’un champ d’action très limité ! Enfin, je terminerai en rappelant qu’un frottis négatif il y a 1 an ou 2 ne doit pas empêcher de retourner voir le gynécologue en cas de saignements inhabituels après un rapport sexuel, par exemple. Le maîtremot reste la prévention ! » FREDERIQUE SICCARD FRÉDÉRIC KRIDELKA Chef du service de Gynécologie-Obstétrique JEAN DOYEN Gynécologue

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