Solidarité au CHU pour l'Ukraine

03 aumaximum. Certaines sont des évidences pour nous, comme éviter une épisiotomie inutile ou permettre le contact peau à peau avec le bébé dès la délivrance». D’autres sont plus particulières, «mais tout à fait réalisables à condition de les anticiper : écouter une musique choisie, laisser le partenaire couper le cordon, éviter la péridurale…». Pour pouvoir répondre au mieux à ces attentes et instaurer un climat de dialogue et de confiance entre parents et soignants, la maternité desBruyères proposenotamment des consultations de sages-femmes au 6e et au 8e mois. «Elles sont l’occasion faire le point avec les parents sur leur projet de naissance et lamanière de le préparer aumieux. Et si certains désirs s’avèrent irréalisables, ou si la sécurité de lamaman ou du bébé est en jeu, cela laisse du temps pour en discuter et imaginer des alternatives», explique Christine Lebrun, sage-femme en chef. DE PLUS EN PLUS DE MAMANS ACCOUCHENT NATURELLEMENT À L’HÔPITAL L’accouchement naturel (eutocie) figure au premier rang des souhaits des futures mamans. Or accoucher à l’hôpital est souvent associé à une surmédicalisation de la naissance. Ce n’est pourtant plus d’actualité, insisteChristine Lebrun: «Nousmettons tout en œuvre pour favoriser la physiologie naturelle de l’accouchement lorsque la maman le désire». Ces dernières années, les pratiques ont évolué vers de nouveaux types de prise en charge de la naissance, témoins d’une ouverture d’esprit grandissante. Au CHU de Liège, lamaternité envisage par exemple « l’accouchement sous hypnose, de l’ostéopathie ou des ateliers de posturation, pour apprendre les différentes positions qui facilitent l’eutocie». L’équipe accueille aussi les sages-femmes indépendantes, et encourage toutes sortes de disciplines alternatives de préparation à la naissance que les futuresmamans peuvent suivre hors du CHU, «telles que l’acupuncture, l’aquagym, l’aromathérapie, la réflexologie…». Et dans les chambres, demultiples petites attentions créent un climat de confort et bien-être : «des diffuseurs d’huiles essentielles, une lumière douce, des enceintes bluetooth pour pouvoir écouter sa musique…». TROIS FOIS MOINS D’ÉPISIOTOMIES EN 10 ANS ! Parallèlement, l’interventionnisme excessif a lui aussi drastiquement diminué. Le taux d’épisiotomie au CHU de Liège a ainsi chuté «de 50 % en 2009 à seulement 17 % aujourd’hui, sans devoir déplorer davantage de déchirures graves ! », se félicite le responsable de la maternité. Il met toutefois en garde contre une croyance de plus en plus répandue, «qui voudrait que moins les soignants interviennent, et mieux l’accouchement se passe. Ce n’est malheureusement pas le cas : en moyenne, 15 % des naissances échappent à une situation physiologique normale, et les complications liées à la naissance, telles que les hémorragies ou les infections, sont potentiellement mortelles». Une réalité qui invite à la prudence face à la volonté d’accoucher à la maison: «en pratique, une femme primipare (qui accouche pour la première fois) sur deux est transférée en urgence à l’hôpital, et une sur cinq parmi les femmes multipares». ET L’INTIMITÉ DANS TOUT ÇA ? Respecter la pudeur, c’est avant tout une attitude, une façon d’être des soignants. Pour leDr Xavier Capelle, «Cela passe d’abord par des gestes simples : s’annoncer avant d’entrer, se présenter, prévenir avant de poser un geste médical, recouvrir la patiente d’un drap… ». On le sait, le respect de la pudeur et de l’intimité à l’hôpital reste un vrai défi. «D’autant plus essentiel à la maternité, qui n’est pas un service comme les autres ; et la plupart desmamans ne sont pasmalades !», sourit Christine Lebrun. « C’est pourquoi on essaie demettre tout enœuvre pour que l’expérience de lamaman et du couple parental soit la meilleure possible ». L’équipe mise entre autres sur le « nursing global », pour limiter le nombre d’intervenants et les va-et-vient intempestifs : « C’est la sage-femme qui réalise la plupart des actes techniques, et nous tâchons autant que possible que ce soit la même sage-femme qui s’occupe de la maman durant tout son séjour ». Après l’accouchement, « on veille à favoriser le lien parent/enfant, capital dans les premiers jours de vie, en proposant aux parents de réaliser eux-mêmes les premiers bains et soins au bébé, en adaptant le passage des soignants à leurs rythmes de sommeil et de repas, en privilégiant les visites courtes… ». L’entrée est d’ailleurs interdite aux photographes et colporteurs. D’ici cinq ans, l’équipe devrait déménager dans de tous nouveaux locaux au Sart Tilman, dont l’architecture « a été entièrement pensée pour créer un environnement chaleureux et favoriser le bien-être du couple parent/enfant ». D’où l’impatience de voir aboutir le chantier de la nouvelle maternité ! En attendant, les salles de naissance du site des Bruyères viennent d’être entièrement rénovées dans cet esprit de confort, de sérénité et d’intimité. « Il ne nous reste plus qu’à achever la décoration avant l’inauguration, d’ici quelques semaines ! ». Jen D. ance à l’hôpital : Bruyères s’engage ! Le respect de la pudeur passe aussi par des gestes simples CHRISTINE LEBRUN Sage-femme en chef

RkJQdWJsaXNoZXIy MjkwMTYw