Solidarité au CHU pour l'Ukraine

12 CULTURE ET SANTÉ Comment résumer en une phrase l’exposition-vente Mobil’Art ? Alain Bronckart, le commissaire de la biennale d’art contemporain, tient sa formule : « Il y en aura pour tous les bons goûts ». L’expression n’est pas que séduisante. Elle colle parfaitement à la peau de cette manifestation hors du commun. Depuis 2003, artistes et amateurs de peintures, de sculptures ou de dessins s’y retrouvent. Les uns pour exposer et vendre, les autres pour découvrir et acheter. Mais pas que. Plus qu’une galerie ou une expo « ordinaire », Mobil’Art a cet objectif caritatif supplémentaire qui l’a fait naître et continue à le faire grandir : associer l’art et la médecine en vue de récolter des fonds au profit du Centre Neurologique et de Réadaptation Fonctionnelle de FraitureEn-Condroz (le site du CHU de Liège), et aider la recherche dans le domaine de la sclérose en plaques. LE POINT DE DÉPART «Nous sommes partis d’un constat», se souvient le docteur Benoît Maertens, chef du service de réadaptation fonctionnelle du site CNRF, initiateur du projet. «Un certain nombre de personnes qui doivent arrêter leurs activités professionnelles parce qu’elles souffrent de sclérose en plaques cherchent d’autres moyens de s’exprimer. Plusieurs souhaitent le faire de manière artistique, notamment par la peinture ». Pourquoi dès lors ne pas faire appel à l’art pour soutenir l’institution? Il fallait dès lors trouver des artistes professionnels pour atteindre l’objectif associatif, en d’autres termes : trouver des artistes dont la renommée attirerait le public et permettrait de récolter des fonds. Cette année, Mobil’Art proposera une belle originalité dans sa liste d’artistes : «D’une édition à l’autre, nous tentons de renouveler au moins un tiers des exposants. Cette fois, nous comptons parmi eux une de nos patientes. Elle s’est découverte une fibre artistique et semble fort appréciée par les critiques d’art ». GAGNANT-GAGNANT Depuis le début, les artistes répondent présents. Leurs motivations ? Il y a bien sûr le souhait de jouer un rôle dans la société en s’associant à une démarche caritative et en aidant le CNRF. Mais il y aussi le retentissement de la biennale : «Ce genre de manifestation d’art contemporain est une denrée extrêmement rare en région liégeoise», explique Alain Bronckart, commissaire de la biennale. «Y participer constitue donc la promesse d’une belle visibilité. Par ailleurs, s’associer à une cinquantaine d’autres artistes, c’est aussi la garantie de présenter ses œuvres à un public plus large que si on expose seul dans une galerie. Une véritable aubaine ». Une possibilité non négligeable d’éventuelles rentrées financières supplémentaires aussi. Mobil’Art pratique désormais comme le font beaucoup de galeries : les artistes lui rétrocèdent la moitié des montants récoltés par leurs ventes. En résumé : une opération « gagnant-gagnant ». A QUOI SERVENT LES FONDS ? Actuellement, en Belgique, une personne sur mille est touchée par la sclérose en plaques. Toutes ne deviennent pas hyper dépendantes au niveau des déplacements. Mais ce qui peut être considéré comme une nouvelle encourageante constitue cependant un handicap. « La convention dont nous bénéficions avec l’INAMI (AViQ depuis la 6e réforme de l’Etat) permet de soigner les patients même quand ils ne sont pas en phase aigüe. Par contre, les transports ne sont payés que lorsque les personnes ne sont plus capables de s’installer seules dans un véhicule automobile ». Les personnes atteintes par la sclérose en plaques et qui se battent pour garder leur aptitude en se rendant en réadaptation externe ne sont donc pas aidées de manière équitable pour financer leurs transports financièrement. «Nous pensions qu’organiser une manifestation comme Mobil’Art inciterait l’INAMI à revoir sa politique. Mais le fait que toutes les réadaptations seraient concernées par ce changement de législation rend la chose impayable ». Les fonds récoltés servent donc essentiellement à payer les frais de transports des personnes atteintes de sclérose en plaques (qui ne peuvent venir qu’à Fraiture ou à Melsbroeck, deuxième Centre reconnu par l’INAMI). Par ailleurs, Mobil’Art subsidie à concurrence de 5000 euros une bourse pour un projet de recherche sur la sclérose en plaques de la Fondation Léon Fredericq. CHERCHE SPONSORS, DÉSESPÉRÉMENT «Nous sommes limités à un nombre de 25 patients externes par jour. Nous les prenons en charge indépendamment du fait que l’INAMI va payer ou non leurs frais de transport. Les premières années, cela nous coûtait environ 20 000 euros par an. Nous avons maintenant dépassé la barre des 30 000 euros ». Problème : Mobil’Art rapportait à l’origine 40 000 euros. Actuellement, cette somme est divisée par deux. «Le sponsoring a diminué, surtout dans le domaine médical. Nous essayons donc de lancer l’idée de «club de supporters, qui sont les bienvenus ne fut-ce que pour être des ambassadeurs de Mobil’art et faire connaître l’événement auprès des visiteurs potentiels ». DEMANDEZ LE PROGRAMME ! La biennale d’art contemporain Mobil’Art se déroule cette année du 22 avril au 15mai à l’Espace Prémontrés, rue des Prémontrés 40 à Liège. Une cinquantaine d’artistes exposent plus de 200 œuvres (sculptures, dessins, peintures, ...). Abstrait, figuratif, hyperréalisme: toutes les formes d’art sont représentées. Particularité cette année : la mise en vente de 6 œuvres reproduites sur des foulards en soie 90/90cm. «Ce qui fait le succès de Mobil’Art, rappelle Alain Bronkart, c’est qu’il y en a pour tous les goûts, à des prix accessibles (400 euros en moyenne mais jusqu’à 20 000 euros voire plus...) au profit d’une cause qui peut toucher tout le monde : la sclérose en plaques ». Charles NEUFORGE Mobil’Art, l’Expo à ne pas rater! BENOÎT MAERTENS chef du service de réadaptation fonctionnelle du site CNRF Lucien RAMA, pegase bleu Nathalie DE CORTE, With Love Françoise GRESSE, Nouveau Monde

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