Solidarité au CHU pour l'Ukraine

13 LE CHERCHEUR DU MOIS| FONDATION LEON FREDERICQ La sclérose en plaques est une maladie chronique. Les séquelles et l’évolution peuvent être très invalidantes. Emilie Lommers, 36 ans, concentre son travail et ses recherches sur la SEP. Avec l’aide de la Fondation Léon Fredericq. Troubles de la coordination, perte de vision, douleurs, fatigue. La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire auto-immune qui attaque le système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière). En 2019, on comptait 14.000 Belges touchés par cette maladie dégénérative. La chercheuse et médecin Emilie Lommers veut comprendre l’atteinte réelle chez les patients. La jeune Liégeoise suit ses études secondaires au Collège Saint-Roch, à Ferrières, en option scientifique. Une orientation évidente pour elle : «J’ai toujours voulu être médecin, depuis que j’ai 6 ans. J’avais envie de prendre soin des gens. » Diplômée en 2003, elle entre en études de médecine et obtient son diplôme de médecine en 2010. Elle entame ensuite un assistanat en neurologie et travaille également à mi-temps comme chercheuse, grâce à une bourse du FNRS. En 2020, elle devient Docteur en sciences médicales après avoir défendu sa thèse. Emilie Lommers est aujourd’hui médecin au service de neurologie du CHU et responsable de la prise en charge de patients souffrant de maladies immuno-inflammatoires du système nerveux central. Elle est également chercheuse au GIGA-CRC in vivo Imaging à l’Université de Liège. MONITORISER L’ATTEINTE DU CORTEX ET LA DÉTECTER PLUS PRÉCOCEMENT La sclérose en plaques (SEP) a toujours été connue pour affecter la substance blanche (composée d’axones, le prolongement des neurones et entourés de myéline, une protéine qui maximise la propagation de l’influx nerveux). «Avec l’améliorationz des techniques d’étude anatomopathologique, il a été révélé que la SEP affecte également la substance grise (qui contient le corps cellulaire des neurones), le cortex (l’écorce cérébrale) mais également les noyaux gris profonds (impliqués dans le contrôle des mouvements moteurs, notamment) ». La thèse d’Emilie Lommers est le point de départ de l’étude actuelle. «Notre objectif principal était de démontrer que, dans ces tissus apparemment sains, il existe des anomalies identifiables au niveau du cortex et des noyaux gris profonds. Nous avons démontré que même si nous ne voyions rien en IRM de routine, les tissus étaient tout de même profondément altérés. » Les résultats de ces travaux préliminaires ont amenés une multitude de questions. «La plus importante : comment peut-on davantage caractériser l’atteinte du cortex dans la sclérose en plaques ? » C’est le sujet de doctorat du Docteur Dauby, assistante en neurologie et chapeautée par le Docteur Lommers. «Dans cette étude, nous allons utiliser des marqueurs IRM à 7 tesla, qui peuvent quantifier la micro-structure cérébrale. Le but est de corréler ces différents marqueurs avec des mesures en imagerie par émission de positons. » Ce traceur (SV2A) permet de mesurer la densité des connexions entre les neurones. «Nous allons pouvoir étudier le cortex sous tous ses aspects : structurels et fonctionnels. L’objectif est de caractériser le cortex des patients. C’est essentiel, car on sait que l’atteinte corticale est certainement en relation avec l’atteinte cognitive des patients qui se dévoile souvent tardivement mais qui est importante. » DES RECHERCHES QUI S’INSCRIVENT DANS LA CONTINUITÉ L’étude actuelle sur la sclérose en plaques s’inscrit dans le sillage de la thèse de doctorat du Docteur Lommers. «Nous n’avions jamais fait de la recherche à Liège en imagerie de la SEP. Ma thèse a permis d’ouvrir un peu la voie à des recherches beaucoup plus innovantes et originales qui sont actuellement menées par des doctorants que je supervise avec le Professeur Maquet. » «Nous avons les mêmes objectifs, mais cette fois-ci, nous allons plus loin. » Les finalités de cette recherche sont multiples. «D’abord, faire un état des lieux de la maladie du patient. Ensuite, nous voulons observer si les anomalies présentes dans le cortex corrèlent avec son statut clinique et ses plaintes. Et enfin, nous souhaiterions établir la valeur ajoutée de ce protocole d’imagerie dans la prise en charge personnalisée des patients et notamment en terme de stratégie thérapeutique. » Des recherches soutenues financièrement par plusieurs organismes. «Madame Dauby a obtenu une bourse de la Ligue Belge de la Sclérose en Plaques via la Fondation Léon Fredericq. Nous avons reçu conjointement le prix Mobil’Art, aussi grâce à la Fondation Léon Fredericq. Cette exposition d’art reverse les bénéfices à la recherche. Nous avons également reçu le soutien de la Fondation Roi Baudouin avec les Fonds Claire Fauconnier et Guy Sallets. Madame Dauby a également reçu le prix de la recherche de la Fondation Charcot en 2021. Grâce à toutes ces aides, nous avons de quoi mener nos recherches à bien. » Miléna DE PAOLI Comprendre l’atteinte réelle du cortex dans la sclérose en plaques EMILIE LOMMERS Chercheuse du mois Vous souhaitez, vous aussi, soutenir la Fondation Léon Fredericq et nos jeunes chercheurs de l’Université et du CHU de Liège ? FAITES UN DON, CHAQUE AIDE EST ESSENTIELLE ! Compte : BE48 0018 3821 0927 Communication : Fondation Léon Fredericq CC4012 (déductibilité fiscale à partir de 40€) Contact Fondation Léon Fredericq, Caroline MAZY, 04/366.24.06, caroline.mazy@chuliege.be

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