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13 ■ Comment se comporte finalement l’immunité face à l’arrivée régulière de nouveaux variants ? Le système immunitaire s’adapte, évidemment. Nous avons un système immunitaire qui est très plastique, qui va fabriquer des anticorps contre les nouveaux variants. Ce qu’on veut, évidemment, c’est toujours avoir de l’avance par rapport au virus. C’est le sens du vaccin. Quand le variant arrive, on veut déjà être protégé. Évidemment, le vaccin qu’on a reçu jusqu’ici en Europe et en Belgique est un vaccin basé sur le covid du tout début. Aujourd’hui, on remarque qu’il y a une sorte de différence par rapport aux variants. Mais au fur et à mesure de la maturation de la réponse, c’est-à-dire les trois doses, on a une réponse qui s’est élargie. C’est-à-dire que non seulement le système immunitaire réagit contre le vaccin lui-même, mais va élargir sa réponse. Ce qu’on a observé, c’est qu’après les trois doses, après le booster, on récupère une protection très significative, une neutralisation très significative vis-à-vis d’omicron, ce qui n’était pas le cas avec deux doses seulement. ■ Justement, on a l’impression de courir après ce variant...Y a-t-il une perspective d’un vaccin ou d’un schéma vaccinal qui nous permettrait de faire face de manière plus fiable à l’émergence de nouveaux variants ? C’est une question très compliquée. Il y a deux façons d’y répondre. Il convient de parvenir à cibler des séquences du virus qui restent constantes parce qu’évidemment, le virus, il a ses contraintes. Il y a des choses qu’il ne peut pas changer, sinon il ne peut plus se répliquer. Il faudrait donc trouver des vaccins qui expliquent au système immunitaire que c’est contre ces zones-là qu’il faut absolument développer des anticorps. Certains patients le font, mais pas tous. C’est ce qu’on appelle immuno-dominance. Par ailleurs, on assiste à ce qu’on appelle une évolution convergente, c’est-à-dire que, certes, des variants ont continué à apparaître. Mais on a l’impression que ces variants vont tous pour le moment dans la même direction, avec le même type de propriété, et qu’il ne faudra pas nécessairement multiplier à l’infini les différentes déclinaisons de vaccins pour faire face à ces variants. ■ On parle aussi d’autres types de vaccins qui pourraient rassurer ceux qui hésitent encore. De quoi s’agit-il ? Quelles différences avec le vaccin actuel ? Cela concerne-t-il les adultes et les enfants ? Il s’agit d’ un vaccin qui est fait sur une technique plus traditionnelle, comme pour d’autres vaccins comme l’hépatite, etc. Il s’agit de la protéine, la fameuse protéine Spike du virus, qui est fabriquée de façon synthétique. Ensuite, cette protéine est injectée avec un adjuvant comme dans d’autres vaccins. La grosse différence...c’est qu’on ne passe pas par la technologie de l’ARN Messager. Cela rassure certains. Je rappelle tout de même que cette technologie s’est avérée extrêmement sûre puisqu’on a eu des milliards de personnes qui ont reçu l’ARN messager et qui n’ont pas fait de réaction particulière. De rares personnes pourraient présenter une vraie allergie à un des composants des vaccins ARN messager, ou bien ces personnes, pour des raisons qu’on ne va pas discuter ici, ne veulent pas d’un vaccin ARN messager. Ce vaccin plus traditionnel pourrait certainement être une alternative et dans des études cliniques, il a fait preuve de son efficacité. Comme toujours, les études cliniques ont d’abord porté sur les adultes. Nous avons, donc, encore aucune donnée chez les moins de 18 ans. Rien ne laisse à penser qu’il puisse être particulièrement problématique chez les moins de 18 ans. Comme toujours, nous suivons l’évidence des études cliniques. Pour le moment, ce vaccin serait réservé aux adultes de plus de 18 ans. En priorité, s’il y a une sorte de rationnement parce que le vaccin est seulement en train d’arriver. En priorité pour les personnes qui auraient une contre-indication à recevoir le vaccin ARN messager pour une allergie ou d’autres types de phénomènes rares, mais qu’on peut toujours imaginer. Dans un second temps, c’est quelque chose qui pourra être généralisé. ■ Le variant Omicron est-il vraiment moins agressif ? Ne sommes-nous pas, tout simplement moins impactés parce que justement, nous sommes nombreux à être protégés par la vaccination ? C’est tout à fait cela. Il y a deux choses. D’une part, nous savons exactement ce qui fait que le variant Omicron est Omicron. Il y a une insertion de quelques acides animés qui font qu’il a modifié ses propriétés. Un exemple : la capacité de donner des lésions inflammatoires dans le poumon est fortement diminuée grâce à ces trois mutations ce qui est une très bonne nouvelle. Par ailleurs Omicron arrive sur une population qui a été largement exposée au vaccin et à d’autres variants précédents. Avec cet élargissement de réponse immunitaire, la population est dans un meilleur état immunitaire. Évidemment, on peut se poser la question de savoir quelle est la proportion respective de chacun de ces deux facteurs ? Personne ne le sait. Estce qu’on a beaucoup moins de mortalité maintenant surtout parce qu’Omicron est intrinsèquement moins méchant ou bien parce que la population est mieux protégée par son immunité ? Il faut que l’on puisse répondre à cette question dans le futur et la réflexion en la matière se poursuit. C’est très important pour améliorer encore la prise en charge face à d’autres variants. ■ Les conséquences de la vague Delta ont-elles été atténuées en terme de mortalité par la couverture vaccination de la population belge ? Delta est un variant plus agressif et plus virulent qu’Omicron. Indiscutablement, la vaccination avec deux doses a largement contribué à réduire la mortalité avec des protections qui sont restées de l’ordre de 90% contre les formes graves. DELPHINE GILMAN & VINCENT LIÉVIN RETROUVEZ NOS VIDÉOS SUR LA VACCINATION COVID-19 : www.chuliege.be/covid19-vaccination-videos

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