Art et Architecture - CHU de Liège

Olivier Debré (Paris, 1920-1999) Tour 1 niveaux -3AB, -1AB, +2AB, +4AB Route 519 Passionné par la peinture et formé en architecture, Olivier Debré décroche, en 1942, une licence en histoire à la Sorbonne. Avant la guerre, il est bouleversé par Guernica peint par Picasso (Malaga, 1881 – Mougins, 1973) et présenté à l’Exposition internationale de Paris en 1937. La rencontre avec ce dernier en 1941 est décisive : la structure intellectuelle des recherches de l’artiste espagnol l’incitent à recréer un monde sensible grâce une analyse plus abstraite. Dès les années 194547, Debré trace d’abord des traits noirs sur fond noir, puis des signes peints ou encrés sur papier blanc, exprimant son émotion sans passer par la représentation. Ses contacts avec des artistes avant-gardistes (Poliakov, de Staël, Soulages) l’incitent à composer par plans de couleurs, « maçonnés » au couteau en couches épaisses. Les œuvres des années 1960, aux couleurs intenses, s’apparentent de manière ténue à l’expressionnisme abstrait américain, notamment illustré par Rotkho. Contrairement à la peinture outre-Atlantique, le traitement de la couleur et de la lumière traduit l’émotion de Debré devant les paysages naturels. Durant les années 1980, sa vision d’un paysage dont les limites semblent infinies se concrétise sur des toiles monumentales presque monochromes. L’artiste explique qu’il développe une relation de corps à corps avec ces énormes surfaces, marchant sur la couche picturale qu’il étend sur le support grâce à une brosse dotée d’un manche télescopique. Ces créations singulières et l’intérêt qu’il porte aux espaces publics et aux techniques plastiques retiennent l’attention d’institutions internationales (rideaux de scène pour les opéras de Hong Kong et de Shangaï, pour la Comédie française, sculptures à l’entrée du tunnel sous la Manche) et de musées français qui lui consacrent des cimaises et des rétrospectives. Au CHU, l’intervention de Debré, sorte d’évocation rythmique et colorée, anime délicatement l’espace, les couleurs franches comme le bleu outremer foncé ou le jaune vif étant réservées aux lambris des couloirs et les teintes pastel déclinées dans les chambres. Comme une partition musicale, elle est composée de traits et de légères taches étirées, de zébrures dynamiques témoignant de l’art gestuel de l’artiste. Charles Vandenhove sollicite aussi l’artiste français dans son atelier de l’hôtel Torrentius, élégante demeure du XVIe siècle au centre de Liège. Laissons la conclusion à Debré : « Le rythme, en partageant l’espace plan de la toile, est comme une projection du temps. Il introduit la vie ». Lambris, par Olivier Debré. © CHU. 23

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