Année record pour la Fondation Léon Fredericq

2 4 millions € pour la r médicale à Liège ! Éditeur responsable I Sudinfo - Pierre Leerschool Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur Rédaction I Frédérique Siccard, Jenifer Devresse, Milena De Paoli, Caroline Doppagne, Charles Neuforge, Coordination I Louis Maraite, Rosaria Crapanzano Photographies I Pamela Iglesias, Michel Houet Mise en page I Creative Studio Impression I Rossel Printing EDITO I « Le patient nous attend ! » Les propos du Pr Jacques Boniver, qui revient sur 31 ans de recherche médi- cale à Liège via la Fondation Léon Fre- dericq (FLF), sont sans équivoque: « Nous sommes pour la liberté de chercher. Nous sommes là pour semer, pour encourager la créativité ». Le leitmotif est très éloigné du slogan de la fin des années 80 quand la recherche enBelgique était en crise: « Les chercheurs partent, mais le cancer reste ». Ce numéro du Patient fait la part belle à la recherche à l’occasion de la soirée ProJeTs (Promotion des Jeunes Talents scientifiques) 2021 de la FLF. Une année record. La semaine passée, ce sont 164 bourses, crédits et subsides qui ont été attribués à des chercheurs CHU et U Liège pour un montant record de …plus de 4 millions €. « Un montant réuni grâce à la générosité des partenaires tradition- nels et des citoyens qui nous soutiennent par des legs et par des dons » explique la Fondation, reconnaissante. Le Patient vous présente des jeunes cher- cheurs, des programmes de recherches, des résultats et des publications dans les journaux scientifiques les plus pres- tigieux. Des recherches qui profitent en droite ligne aux patients comme le rappe- lait le Pr Janssen, dont la société pharma- ceutique vient d’ouvrir une chaire « MICI » avec le CHU. « Le patient nous attend » était sa devise et, face à cette attente, la recherche ne va jamais trop vite. Une re- cherche qui, au passage, est très féminine puisque deux tiers des chercheurs primés sont …des chercheuses. Pas étonnant que le mot « recherche » soit …féminin ! Le Patient revient sur une discipline nouvelle, l’éco-psychologie et plus parti- culièrement l’éco-anxiété, sur le diabète et sur le handisport dans le cadre de la Journée mondiale de la personne han- dicapée. Bonne lecture LA RÉDACTION LE MOT [WALLON ] « Si gn-a une male rowe divins on tchar, c’est l’cisse qui crînêye li pus » « S’il y a une mauvaise roue à un char, c’est celle qui grince le plus » (La médiocrité est tapageuse) In «Les Cahiers du CRIWE» FONDATION LEON FREDERICQ | 2021 ANNÉE RECORD C ’est chaque année une soirée exceptionnelle que la soirée « Pro.Jets » (Pour promotion des Jeunes Talents) de la Fon- dation Léon Fredericq. Elle met en valeur les jeunes chercheurs liégeois et les do- nateurs. L’édition 2021, qui s’est tenue le 12 novembre à Liège (Médiarives), n’a pas dérogé à la règle. Mais elle était, cette fois, tout à fait unique et plus de 500 personnes en ont été les témoins. C’est en effet une somme de 4 millions d’€ que la Fondation a redistribuée. Ce record est l’occasion de faire le point avec le Pr Jacques Boniver, administrateur de la Fondation qui, avec d’autres, l’a portée sur les fonts baptismaux en 1987. Entretien. « On ne fera pas 4 millions d’€ l’an prochain, dit-il d’entrée, car on a eu de très gros legs cette année, pour des gros équipements de recherches. Amon sens, si on arrive à une vi- tesse de croisière de 2,5millions € par an, ce sera déjà magnifique ». C’est évidemment assez éloigné des prévisions émises en 1989 par …lemême Pr Boniver. « J’étais in- terrogé par Louis de Spirlet, célèbre banquier liégeois, administrateur de la Fondation à son origine, qui me demandait mes prévi- sions annuelles : j’avais répondu : 6 millions de francs belges, soit 150.000 € ». La recherche scientifique était alors en pleine crise. En 1984, alors qu’il était mi- nistre de la Politique Scientifique dans les GouvernementsMaertens VI et Eyskens, PhilippeMaystadt, un autre Verviétois (né à Petit-Rechain), proposa un magnifique plan de redéploiement de la recherche, créant un magnifique appel d’air dans le milieu scientifique. Jusqu’à ce que « Baby Thatcher » passe par là. « Guy Verhofstadt, sous Maertens VI et VII, est devenuministre du Budget et le Gouvernement est entrée en conclave à Val Duchesse. Ils ont tellement « saqué » dans les budgets que le château de Val Duchesse est toujours aujourd’hui consi- déré comme le théâtre des mauvaises nou- velles ». Tout passe à la moulinette, dont les lits hospitaliers (la réforme de Jean- Luc Dehaene châtra le CHU de Liège) et le plan « recherche » de Maystadt, créant une grande inquiétude dans le secteur et engendrant une fuite des cerveaux. « Par- mi ceux qui sont partis, beaucoup ont fait une brillante carrière, comme Eric Verdin en Californie qui est aujourd’hui CEO et Pré- sident d’un centre de recherche sur le vieillis- sement. J’ai même essayé un jour de le faire revenir, lors de la création du GIGA ». Les Universités du pays s’associent alors dans une campagne au slogan sans équivoque : « Les chercheurs partent, le cancer reste ». « LES CHERCHEURS PARTENT, LE CANCER RESTE » Différentes initiatives voient le jour. D’abord celle initiée par leministre de la santé de la naissante Communauté française, André Bertouille, judicieusement conseillé par un jeune liégeois de son cabinet qui, plus tard, allait devenir recteur, un certain …Arthur Bodson. « La Communauté française décida de financer les trois hôpitaux universitaires pour la création de deux mandats de cher- cheurs mais, pour éviter que cette subven- tion se noie dans lamasse, imposa la création d’une Fondation, reprend Jacques Boniver . L’ULB avait Erasme, l’UCL avait Saint-Luc et nous, nous n’avions rien ». (Voir encadré). Au CHU de Liège, le Pr Paul Franchimont était convaincu par la recherche : il avait d’ail- leurs décidé d’affecter quelques % de l’ac- tivité médicale à ce que l’on appelait alors le Fonds facultaire pour la Recherche ; ces quelques % n’ont pas résisté aux années et aux crises économiques mais il en reste toujours quelques petites traces…Quant à la nouvelle Fondation à créer, il demanda à Jacques Boniver et à Vincent Geenen de s’y investir. C’est aussi de cette époque que naît le Té- lévie. Là aussi une histoire surprenante. « Yvan de Launoit était un jeune chercheur en virologie. Son père, Jean-Pierre de Launoit, financier, banquier était aussi … président de RTL Belgique. Sous forme de boutade, il demanda à son père s’il était possible, après le Téléthon français (1987), de lancer un Télévie en Belgique. Jean- Charles Dekeyser a pris la balle au bond. Le Télévie était lancé. On était en 1989 ». L’opération débuta par « Le Train du Télé- vie » qui, avec les animateurs radio et télé, sillonna la Wallonie dans tous les sens avec des arrêts-concerts, jusqu’en 2008. Il fut en quelques sortes victimes de son succès : dans les gares, certains concerts furent très « chauds » en matière de sécurité. «Nous sommes pour la liberté de chercher. Nous sommes là pour semer, pour encourager la créativité » Le Pr Jacques Boniver et la chercheuse Céline Grégoire. (Photo MH)

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