Télétravail : ne soyez pas « workaholic » !

04 E n 2018, il y a eu dans le monde, 228 millions de cas de paludisme et 405.000 décès liés au paludisme, selon les estimations de l’OMS. La plupart des victimes vivaient sur le conti- nent africain. 70% étaient des enfants. Le paludisme, ou malaria, est une mala- die causée par des parasites transmis à l’être humain par les piqûres de mous- tiques femelles du genre Anopheles. C’est l’une des plus mortelles de l’his- toire de l’humanité : présente depuis plus de 50.000 ans (Toutankhamon en serait mort en 1327 AC), elle touchait au- trefois tous les continents. En Belgique, « la fièvre des Polders » a sévi jusqu’en 1958 ! À l’heure où le monde bénéficie de vaccins contre la Covid-19, développés en 9 mois, pourquoi un vaccin efficace contre le paludisme reste-t-il encore hors de portée ? «Le parasite responsable du paludisme pré- sente d’énormes variations des antigènes de surface : il est injecté sous une forme, se dé- veloppe sous une autre dans le foie, et sous une autre encore dans le sang. Les souches injectées par les moustiques peuvent éga- lement être différentes. Il échappe en per- manence au système immunitaire. La mise au point d’un vaccin est donc particulière- ment compliquée », relève le Dr Philippe Léonard, chef de clinique au service des Maladies infectieuses du CHU de Liège. OBJECTIF 2025 Plus de 80 vaccins ont déjà été pensés, sinon développés, sans succès. « Pour la Covid, la technologie de l’ARN messager était prête, mais la lutte contre la Covid a bénéficié d’une levée de fonds, tant privés que publics, absolument extraordinaire, et d’une volonté d’accélérer les choses face à l’urgence sanitaire. Le paludisme reste une maladie des pays pauvres et lointains : il intéresse sans doute moins les gens », constate Philippe Léonard. Ces nouvelles technologiques sont d’ailleurs en phase de mise au point pour un vaccin contre le paludisme (vaccins à ARN et ADN). «Mais l’un des objectifs de l’OMS, avant 2020, était la mise au point d’un vaccin efficace à l’horizon 2025. Tous les domaines de recherche ont pris du retard, mais dans l’absolu, c’est faisable. Je suis optimiste à moyen terme. La technologie mise au point récemment sera utile pour d’autres vaccins, d’autres recherches, parce qu’elle aura mon- tré son efficacité ou son innocuité ». En attendant, la prévention reste la meil- leure défense contre cette maladie : la prévention des piqûres de moustiques, alliée à la chimioprophylaxie, reste ef- ficace, bien que le parasite devienne résistant à certaines molécules antipa- ludéennes. «Une fois la maladie déclarée, la prise en charge des patients est urgente : la mortalité est associée au retard de trai- tement, généralement dû au retard de dia- gnostic », conclut Philippe Léonard. FRÉDÉRIQUE SICCARD 25 AVRIL | JOURNEE MONDIALE DU PALUDISME Vaccins : pourquoi ne trouve- t-on pas contre la malaria ? DR PHILIPPE LÉONARD Chef de clinique au service des Maladies infectieuses du CHU Moustiques femelles du genre Anopheles

RkJQdWJsaXNoZXIy MjkwMTYw