Télétravail : ne soyez pas « workaholic » !

02 « Le virus devient chronique. Même les plus optimistes sont convain- cus que le virus ne va pas dispa- raître par enchantement dans les quelquesmois qui viennent. Il parait difficile de maintenir les mesures sectorielles, qui ont fonctionné dans l’urgence, pendant plu- sieurs années. » Pour l’infectiologue duCHU de Liège, il y a, dans la carte blanche des ex- perts parues lundi, des idées pertinentes. Le Pr Moutschen revient sur la saga AstraZe- neca et la problématique de la deuxième dose : «du point de vue immunologique, il n’y a aucune raison qui empêcherait ce «mix» de deux types de vaccin. Il y a même des arguments qui suggèrent que la qualité de la réponse sera meilleure» . Enfin, il fait le point sur les relations entre le vaccin russe «Spoutnick» et l’Agence européenne du médicament : «Cela va encore prendre des mois» . ■ Avant de parler des vaccins, un mot de l’actualité et cette carte blanche de trois experts sur la stratégie contre le virus. Ils prônent une autre approche ; non plus sectorielle mais « lieu par lieu ». Vous en pensez quoi ? C’est une évolution par rapport à une situa- tion qui est en train de devenir chronique. Même les plus optimistes sont convaincus que le virus ne va pas disparaître par en- chantement dans les quelques mois qui viennent. Et indiscutablement, les mesures sectorielles qu’on a mises en place depuis le début de la pandémie ont fonctionné dans l’urgence. Mais il paraît difficile de les main- tenir pendant plusieurs années. Pour arriver malgré tout à accompagner la lente dispari- tion de ce virus qui peut prendre des mois, une approche beaucoup plus ciblée avec des critères de qualité au sein des différents sec- teurs concernés me semble particulièrement adéquate. Les plus pessimistes disent que ce qui nous est arrivé avec cette pandémie pourrait se reproduire dans le futur. Donc il serait peut-être tout à fait légitime d’avoir des normes, des critères de qualité pour les différents secteurs pour faire face à d’éven- tuelles épidémies dans le futur. Je pense que, dans cette carte blanche, il y a certainement des réflexions pertinentes. ■ Selon eux, «Malgré la vaccination, les risques de reprises épidémiques, en particulier lors de l’automne et de l’hiver prochain, ne peuvent être ignorés. » Le vaccin ne suffira pas, même si le taux de vaccination atteint les 70 %? La hauteur des vagues va petit à petit se tasser. C’est peut-être déjà ce que nous voyons maintenant avec cette troisième vague qui, en Belgique, est moins haute que ce qu’on aurait pu craindre. Et il est probable que les vagues de l’automne le seront aussi. Mais manifestement, il est clair que le virus ne va pas totalement arrêter de circuler. Les enfants ne seront pas massivement vaccinés puisque on n’a pas encore de feu vert pour les vacciner. Il y a peut-être des réservoirs animaux, il y aura les variants, etc. Je reste tout à fait optimiste, mais je ne pense pas que le virus va disparaître. Et donc, pour tenir dans la durée, l’adaptation proposée par les auteurs de cette carte blanche mérite d’être écoutée. ■ La saga de la vaccination ne s’arrête pas. On croyait en avoir terminé avec l’Astra Zeneca, il est à nouveau sous les feux de la rampe. Le voilà uniquement autorisé pour des personnes pour lesquelles il était auparavant …interdit. Ça peut paraître de loin illogique, mais cela ne l’est pas parce que les raisons ne sont pas les mêmes. Au départ, on l’avait « interdit » chez les personnes de plus de 55 ans parce que, tout simplement, les études de phase 3 n’avaient pas inclus suffisamment sujets de cet âge-là. L’interdiction « théorique » a as- sez rapidement été levée puisque les données réelles sur des personnes âgées ont montré l’efficacité et la sécurité du vaccin. Et puis est apparue cette histoire de thromboses. Il Éditeur responsable I Sudpresse - Pierre Leerschool Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur Rédaction I Frédérique Siccard, Jennifer Devresse, Caroline Doppagne, Charles Neuforge, France Dammel, Milena De Paoli Coordination I Louis Maraite, Rosaria Crapanzano Mise en page I Sudpresse Creative Photos I CHU • Sudpresse Impression I Rossel Printing EDITO I Ne devenez pas « workaholic » AstraZeneca, c’est la saga des vaccins qui n’en finit pas. Un peu comme le coronavirus d’ailleurs qui, enBelgique, a entamé sa deuxième année et …sa troisième vague. Avec une crainte ré- pétée pour le personnel infirmier (dont c’est pourtant la fête) : se remobiliser une nouvelle fois alors que l’on est sur le pont depuis 13mois. Les heures sup explosent, les congés reportés frisent l’ingérable et le personnel intérimaire est de plus en plus rare, engagé sur des fronts permanents. Une situation tendue pour les soignants est auto- matiquement préoccupante pour les patients: quel est l’encadrement in- firmier dont le patient hospitalisé va bénéficier? quelles sont les interven- tions qui seront reportées en fonction des plans d’urgence imposés par les autorités? Le Conseil supérieur de la santé a priorisé les interventions des plus essentielles aux moins essen- tielles, mais, pour le patient, chaque interventionest essentielle. Surtout s’il a déjà eu à subir, depuis mars 2020, un ou plusieurs reports. Bref, les pro- blèmes du personnel infirmier, de la pénurie, du recul des inscriptions dans les écoles, des promesses de revalori- sations salariales structurelles dont on ne voit pas la couleur sont les pro- blèmes de tous. Parce que tous, nous pouvons devenir patients. Le Patient revient sur tout cela mais aussi sur un autre phénomène lié à la crise: le télétravail. Attention au désé- quilibre latent entre vie professionnelle invasive et vie privée réduite par le tra- vail à domicile. Et il revient sur la re- cherchemédicale et la présentation du travail d’une jeune chercheuse liégeoise sur l’asthme. Une recherche parmi toutes celles que finance la Fondation Léon Fredericq grâce à vos dons. LA RÉDACTION LE MOT [WALLON ] « Ewaré quatwas » « Egaré, étonné 14 » Pourquoi 14? Référence au soldat qui a continué la guerre après …18 : il n’avait pas capté qu’elle était finie. In Flair, avril 2019. Expressions liégeoises. LA VACCINATION | SAISON 1 EPISODE 9 Pr. Michel Moutschen : «Le virus ne va comme parenc Valentine Gardier, la réalisatrice, équipe le Pr Moutschen avant le tournage de cet épisode 9.

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