Le Patient 48 / COVID : et après ?

3 enmaintenant une offre de soins consé- quente pour les patients non-COVID ». Outre l’aspect épidémiologique, Pierre Gillet pointe une différence majeure au sein des hôpitaux  : « Dès le début de cette deuxième vague, les 107 hô- pitaux ont connu une situation aigue, à cette différence près qu’on ne parlait ni de lockdown de la population, ni de lockdown des soins. Or, au rythme constaté des contagions en octobre, les plus optimistes parlaient de 3 semaines avant d’atteindre le pic de l’épidémie. Ce qui signifiait, pour nous, 400 pa- tients Covid à la mi-novembre. Au 2 novembre, nous en comptons déjà 293, auxquels viennent s’ajouter les patients non-Covid hospitalisés en urgence, pour des maladies cardio-vasculaires, des grippes, des pneumonies ou des cancers. Nous avons entamé un report des soins non urgents sans attendre le CNS du 23 octobre, transféré 27 pa- tients vers d’autres hôpitaux. Ceux de la province de Liège sont saturés. Nous négocions H24 avec les familles, avec les hôpitaux receveurs, pour pou- voir évacuer d’autres personnes. Nous avons dégagé des espaces en fermant certains services, récupéré les infir- mières des salles d’opération ». S’est alors posée, de manière cruciale, la question du staff. « Le personnel hos- pitalier n’est plus assez nombreux pour monter au front ! D’abord, en raison de l’augmentation du nombre d’années de spécialisation, il n’y a cette année aucune nouvelle infirmière Soins In- tensifs disponible sur le marché. En- suite, la plupart sont épuisées par la première crise, n’ont pas eu le temps de récupérer, ni de prendre des congés. 11/08/2020 Plus de 20 millions de cas déclarés dans le monde. 750.000 décès 25/08/2020 Tous les indicateurs à la baisse en Belgique, y compris les décès 01/09/2020 Rentrée des primaires en code jaune crise, nous sommes passés à 8 cette fois- ci. On aurait pu s’y attendre : parmi les cas de la vaguelette de cet été, on comptait surtout ce que nous appelons des super traders, capables de contami- ner 100 personnes dans un auditoire, 1000 personnes en s’énervant un peu pendant un match de foot. On sait que le match Bergame-Valence a été la source du cœur du foyer européen. Aujourd’hui, d’aucuns désignent la Wallonie comme le nouveau cœur de cette deuxième vague, et Liège comme le cœur du cœur de la crise » De la crise épidémiologique. « Le travail de tous a été orienté vers un seul objectif : faire en sorte qu’au niveaux des soins, les hôpitaux ne soient pas débordés, tout TOURMENTE «DÈS LE DÉBUT DE CETTE DEUXIÈME VAGUE, LES 107 HÔPITAUX ONT CONNU UNE SITUATION AIGUE» Enfin, et surtout, bon nombre d’entre elles sont contaminées, donc écartées ! On compte un absentéisme pour cause de COVID de l’ordre de 10% chez les infirmières et les médecins. » UNE COURSE FOLLE CONTRE LE TEMPS Cette course contre la montre béné- fice d’avancées importantes depuis la première vague. (Voir ci-joint). « Lors de la première vague, on comptait 2/3 de patients intubés pour 1/3 sous oxy- gène à haut débit, aux Soins Intensifs. Nous avons pu adapter les méthodo- logies : aujourd’hui, on intube moins souvent. On compte 40% de patients intubés et 60% sous haut débit d’oxy- gène. Mais nos appareils sont proches de la saturation. Nous essayons d’en importer d’autres mais ces dispositifs commencent à manquer. Aujourd’hui, à l’inverse de la première vague, nous avons trouvé des solutions alternatives, en transformant très tôt nos blocs opé- ratoires des hôpitaux de jour en lits middle-care. Tout cela pour que nos médecins ne soient pas confrontés au triage, au choix à faire entre deux patients. Tout cela pour que l’hôpital offrent les soins les meilleurs possibles à ceux, CVID ou non –COVID, qui en ont urgemment besoin ». FRÉDÉRIQUE SICCARD a solidarité hospitalière Le personnel de soins a lui-même été touché par le virus

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