Le Patient 48 / COVID : et après ?

2 D e la continuité des soins au report de certaines in- terventions chirurgicales, comment gère-t-on un hôpital universitaire en cas de crise? Qu’est-ce qui différencie la deuxième vague de la pre- mière? Éléments de réponses avec Pierre Gillet, Directeur mé- dical du CHU de Liège. « L’ampleurdelacrise,sadurée,etlenombrede médecinsetd’infirmièrespourl’affronter:voi- làlesprincipalesdifférencesentrelagestionde la première vague et celle-ci », explique Pierre Gillet, directeur médical du CHU de Liège. Des premiers cas, le 1er mars, à l’arrivée de nouveaux respirateurs, il retrace les creux et les crêtes de ces deux vagues Covid. « En mars, en l’espace de 3 semaines, on est passé de 3 centres de référence Covid (Anvers, Saint-Pierre et CHUde Liège) à des lits Covid dans tous les hôpitaux. La crise, quand on y pense, était relativement simple à gérer: on disposait de toutes les forces vives -y compris lesétudiants,onsuivaitlerythmedecroissance de la courbe, qui évoluait très vite, soit, mais quis’eststabiliséeauxalentoursdu9avril,soit 3semainesaprèslelockdowncompletdansles hôpitaux, avant de redescendre. Début mai, Ligne du temps | Évolution de l’épidémie 01/08/2020 Le nombre de nouveaux cas moyen par jour en Belgique a doublé (de 220 à 448) 03/08/2020 4 cas confirmés au CHU dont 2 aux soins intensifs 03/08/2020 La seconde vague en Belgique est officiellement proclamée • CHU LE DIRECTEUR MEDICAL FACE AU COVID Edito ETMAINTENANT, LA 3 E VAGUE? Le titre est volontairement provocateur. Il met les «négationnistes», ceux qui prétendent encore que le Covid est une invention de l’esprit, devant leurs respon- sabilités, qui sont grandes, dans le non- respect ou le respect tardif des règles sani- taires par la population. Ils ne sont pas les seuls responsables (on en trouve partout dans le monde, y compris aux plus hautes fonctions), mais cette deuxième vague, plus violente que la première, doit nous interpeler tous, à titre personnel, privé et professionnel, et à titre collectif. Sans une remise en question de nos comportements face au virus, le titre provocateur trouvera malheureusement sa justification. La réflexion doit pouvoir partir d’une étude épidémiologique approfondie pour répondre avec précision à la question que tout le monde se pose: que s’est-il réelle- ment passé pour que la Province de Liège devienne épidémiologiquement la Lom- bardie de la deuxième vague? D’aucuns pointent le football, les restaurants, les salles de spectacles, le retour à l’école for- cé, la rentrée universitaire,… Liège a fait preuve d’une incroyable énergie pour ses lieux culturels, pour ses commerces, pour ses entreprises. Liège a fait preuve d’une intelligente créativité pour des recherches spécifiques en lien avec la COVID. Liège a fait preuve d’une grande anticipation dans la gestion des transferts de patients pour éviter la saturation de ses hôpitaux. Il faut que Liège mobilise la même énergie pour comprendre ce qui lui est arrivé et mettre en place les procédures adéquates. Pour que le titre ne se réalise pas LA RÉDACTION Editeur responsable: • Sudpresse Pierre Leerschool Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur Rédaction: • Frédérique Siccard • Jennifer Devresse • Caroline Doppagne • Cécile Vrayenne • France Dammel • Delphine Gilman • Aline Dethise Coordination: • Louis Maraite • Rosaria Crapanzano Photographies: • François-Xavier Cardon Mise en page: • Sudpresse Creative Impression: • Rossel Printing LEMOTWALLON «QUÎ M’INME INME MI TCHIN» «QUI M’AIME AIME MON CHIEN» Tiré de «S’initier au wallon liégeois par les proverbes» - CRIWE après un mois et demi de travail très intense, nous n’avions plus aucun cas grave. Hormis la vaguelette dumilieu des vacances, il a fallu attendre le 1er septembre pour connaître une augmentationsignificative.Au1eroctobre,les tests positifs ont explosé. Et même à partir du moment où il a été décidé de ne tester que les personnessymptomatiques,leschiffresétaient alarmants: 150positifs par jour enmars avril, 500 par jour au 22 octobre ! » LA WALLONIE, NOUVELLE LOMBARDIE La contagiosité du virus semble suivre le même chemin : « De 3 semaines de contagion extrême lors de la première PIERRE GILLET, directeur médical du CHU de Liège AU CŒUR DE LA TO «LES CHIFFRES ÉTAIENT ALARMANTS: 150 POSITIFS PAR JOUR ENMARS/AVRIL, 500 LE 22 OCTOBRE!» Au total, les hôpitaux liègois auront transféré 200 patients. Merci à la solidarité ho

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