Le Patient 46 / Journée mondiale du coming-out

14 LE CAS DE LA MEDIATRICE I CAS CONCRET FIN DE VIE ABORDER LE SUJET EN FAMILLE EN TEMPS OPPORTUN! CAROLINE DOPPAGNE Médiatrice EXTRAIT D’UNE LETTRE TRANSMISE PAR LE FILS D’UN PA- TIENT, À L’ATTENTION DES GÉRIATRES, AU-TRAVERS D’UNE DÉMARCHE DE MÉDIATION: «Quand le corps et/ou la tête lâchent, on a beau avoir des grilles d’évaluation, des paramètres, des ajustements médi- camenteux, des thérapies de soutien, des batteries de tests, la tâche des gériatres est souvent di cile et la vie des patients et de leur entourage s’en trouve plus com- plexe. La médecine a fait de nombreux progrès pour maintenir nos aînés dans des conforts les plus acceptables possibles pour terminer leur chemin de vie. Les médecins et les encadrants soignants doivent également tenir compte des fa- milles, de l’aspect émotionnel, des dénis ou d’un refus de voir partir des êtres chers. C’est la partie la plus « humaine » de l’accompagnement de n de vie. Dans l’envers du décor, les familles ne sont pas forcément des havres de paix et d’amour. Elles peuvent être des foyers de rancœurs, de vengeance, de con its, ou de vénalité quand il y a des héritages à la clé. Et là, on peut glisser dans le « sordide ». Il y a des mois, j’ai été plongé bien malgré moi dans une a aire de succession familiale qui me laisse un goût très amer. Au départ, j’en ai voulu à la justice et à la gériatre. Puis je me suis ressaisi pour essayer de mieux comprendre les di érentes parties. Pendant des semaines, j’ai cherché par quelle voie je pouvais apportermon témoignage jusqu’à ce que je prenne connaissance du service de Médiation hospitalière. J’ai trouvé cette voie intéressante. Je ne sais pas par qui les courriels sont lus et comment ils sont traités et transférés. Mais au moins, j’espère que ce sera une opportunité de transmettre ce que j’ai vécu. Il a pour objectif d’inviter à une grande prudence quant aux dires des familles. Je ne remets pas en cause des compétences mais une certaine di culté de discernement parce que les gériatres ne peuvent à la limite que se baser sur des «dires», notamment pour ce qui nous oc- cupe ici». Ce témoignagem’a été transmis par le ls d’un patient a n de pouvoir être relayé auprès du service de Gériatrie comme base d’une ré exion autour de la personne âgée, qui n’est plus toujours àmême de prendre part aux décisions qui lui incombent. En pareille situation, le corps médical a la tâche d’objectiver son incapacité de fait d’exercer ses droits, tout en tenant compte du principe que chaque patient est associé autant que possible à l’exercice de ses droits compte-tenu de sa capacité de compréhension. En cas d’incapacité, lemandataire désigné par le patient exerce les droits du patient. Ceci gure de façon explicite et détaillée à l’article 14 de la loi du 22-02-2002 rela- tive aux droits du patient. Le patient peut designer cette personne préalablement via unmandat écrit, daté et signé par les deux. Si le patient n’a désigné aucun mandataire ou si le mandataire désigné par le patient n’intervient pas, les droits du patient sont exercés par l’administrateur de la personne, après autorisation du juge de paix, pour au- tant et aussi longtemps qu’il n’est pas en mesure d’exercer ses droits lui-même. Si le patient n’a désigné aucun mandataire ou si le mandataire désigné par le patient n’intervient pas, et si aucun administra- teur n’est habilité à représenter le patient, les droits du patient sont exercés en ordre subsidiaire, par l’époux cohabitant ou le partenaire cohabitant, l’enfant majeur, un parent, une sœur ou un frère majeurs. Cette législation tient également compte de ce que souligne le témoignage du ls du patient, à savoir la possibilité d’exis- tence de con it entre plusieurs candidats représentants du même niveau (exemple : plusieurs enfants). Si le patient n’a pas désigné de représentant alors qu’il était encore en mesure de le faire, le praticien professionnel veillera aux intérêts du pa- tient tout en se concertant avec l’équipe pluridisciplinaire. Le cas présenté lors de ce numéro du Jour- nal Le Patient est une invitation au dia- logue au sein des familles a n de pouvoir aborder ces aspects en temps opportun, ce qui permettra d’instaurer la con ance requise dans la relation soignants – soigné et son entourage. CONTACT: mediation.hospitaliere@chuliege.be PATIENTS ET PROFESSIONNELS, PARTENAIRES DE SOINS ! C omment radicalement changer le système de santé pour que le patient devienne l’acteurprincipal de son projet de soins? Un «Livre blanc» sera présenté, le mardi 13 octobre 2020 à 14h à Liège. C’est le fruit de plus de 3 ans d’une colla- boration internationale au sein des quatre pays de la Grande égion (Allemagne, Belgique, France, Grand-Duché du Luxem- bourg) autour du projet «Approche Patient Partenaire de Soins» (APPS). L’objectif ? Fa- voriser le partenariat entre les patients et les professionnels a n d’améliorer la qualité des soins, la prévention et la qualité de vie des patients en de santé au sein de laGrande égion. Pour aboutir à ce «Livre blanc» qui listera une série de recommandations au secteur dans sa globalité (patients, pro- fessionnels de la santé et représentants politiques): réformes politiques et juri- diques, évolution des parcours de soins, instauration de comités de patients au sein des institutions de soins, réformes de l’enseignement a n d’intégrer la culture du partenariat de soins. A l’occasion de cette présentation, Patients, Professionnels de la santé, Institutions et Autorités politiques commenteront le conte- nu du Livre et débattront pour faire évoluer le Partenariat de Soins en Grande Région. Cette conférence-débat se tiendra en la salle académique de l’U Liège, place du XX août le mardi 13 octobre 2020 à 14h. CONFERENCE DEBAT I LE 13 OCTOBRE A LIEGE VOUS VOULEZ PARTICIPER ? Pr. Benoît Pétré : 0479 73 85 08 • apps@uliege.be • www.patientpartner.org

RkJQdWJsaXNoZXIy MjkwMTYw