Le Patient 46 / Journée mondiale du coming-out

13 SPORT I APRÈS CANCER APRÈS UN CANCER DU SEIN, NE RAMEZ PLUS SEULE ! DU CANOË TOUTE L’ANNÉE: «LE MAVA NE CRAINT NI L’HIVER NI LA SÉCHERESSE! » La plupart des sports d’eau restent cantonés à la belle saison, et beau- coup s’interrompent avec les cani- cules. AuMava, on s’entraîne toute l’année: c’est le seul club de Bel- giquequi disposed’unbassind’eau vive, entre deux barrages qui le mettent à l’abri des fluctuations de niveau. Enhiver, il suffit de s’équiper sans crainte d’être mouillé, grâce à la grande stabilité des bateaux. D ans la foulée du mou- vement «Think Pink», un beau projet vient de voir le jour au Royal Mava Club Sauheid à Angleur, en par- tenariat avec Cap2Sports et le CHU de Liège. L’idée: proposer aux femmes qui ont vaincu le can- cer du sein de pagayer ensemble, pour mieux s’en remettre. Actuel- lement en phase de test, les ran- données en canoë devraient être lancées au printemps prochain. Le retour à une vie normale est comme une seconde épreuve après un cancer du sein. Récupérer une condition physique, une vie sociale, reprendre confiance en soi sont autant de défis difficiles à surmonter. On le sait, une activité physique régulière joue un rôle primordial dans la revalidation au-delà du parcours hospitalier. «Mais voler de ses propres ailes n’est pas toujours simple ! Les patientes ont du mal à trouver un sport qui soit adapté à leur condition, et les clubs sont mal préparés à les accueil- lir », constate le Pr. Didier Maquet, coor- dinateur du Centre de revalidation après cancer du CHU de Liège. TOUTES DANS LE MÊME BATEAU L’initiative du Royal Mava Club Sauheid (RMCS) est une première sur les eaux liégeoises : «nous voulions rassembler des femmes qui ont vécu la même épreuve, et leur proposer une activité spécifiquement adaptée à leurs besoins: le canoë, à quatre », explique Michel Vito, administrateur au Mava. «Plus confortable, accessible et sé- curisant que le kayak, le canoë se pratique avec une pagaie simple (à une seule pale) par pagayeur. Selon les conseils du kiné, on peut donc favoriser un côté plutôt que l’autre ». Séduits par le projet, le CHU de Liège et Cap2Sports s’y sont joints pour offrir leur expertise et encadrer l’activité. Cet été, le premier essai de descente en canoë s’est révélé «une belle aventure hu- maine… et une franche rigolade! », réu- nissant aussi bien des personnes atteintes d’un handicap locomoteur que du cancer du sein. Pour Michel Vito, «en fonction de nos futurs partenaires et du succès de l’ac- tivité, nous pourrons envisager d’étendre le projet à d’autres types de cancer ainsi qu’à certains handicaps ». En pratique, après quelques séances d’initiation, «l’objectif est de parvenir à l’autonomie, pour pouvoir organiser des escapades plus ambitieuses et même participer à terme à des courses my- thiques, telles que la Vogalonga à Venise », se réjouit Michel Vito. PAGAYER AIDE À GUÉRIR ET PRÉVIENT LA RÉCIDIVE Les traitements du cancer provoquent d’im- portants effets secondaires, laissant le corps très affaibli : fatigue, fonte musculaire, cica- trices, douleurs, perte d’endurance et de mo- bilité... Pour le Pr. Maquet, «Comme toute activité physique adaptée, le canoë favorise la récupération, réduit la fatigue, diminue le risque de récidive et augmente l’espérance et la qualité de vie après un cancer. Dans le cas du cancer du sein, la mobilisation des membres supérieurs est particulièrement bénéfique pour rééduquer le côté opéré » et permettrait de réduire le risque de lym- phoedème. Pagayer améliore aussi la mobilité de l’épaule et «renforce particulièrement les muscles dorsaux, pectoraux et abdomi- naux », précise Michel Vito. Il se souvient d’une patiente «qui n’avait plus aucune force dans les bras. Après seulement trois descentes, sa récupération musculaire était telle que son kiné lui a conseillé de remplacer une séance sur deux par du canoë! ». SORTIR DE L’ISOLEMENT ET S’AMUSER EN CONFIANCE Mais récupérer d’un cancer, ce n’est pas seulement un challenge physique. C’est aussi se relever d’un traumatisme émotion- nel, dans lequel on se sent souvent seule et incomprise. «Se détendre avec une activi- té ludique en pleine nature aide à réduire l’anxiété et les phénomènes dépressifs. Et l’effet de groupe motive énormément! », insiste le Pr. Maquet. Pour Michel Vito, c’est dans cet esprit de convivialité que le projet «RevaMava » s’enracine : «créer des liens, pouvoir partager ses expériences et ses émotions entre femmes qui ont traversé la même épreuve ». JEND. 24H VÉLOS TÉLÉVIE 2020 204.940 € RECORD BAT Le vendredi 4 septembre à 17 h se terminaient les 24 h vélo du Télévie organisées par le CHU et l’U Liège. 134 vélos, près de 6000 cyclistes, ont participé à cette édition rendue délicate par le coronavirus. «Ils y ont par- ticipé depuis octobre l’an der- nier en trouvant les partenaires, les équipes, en s’inscrivant et en soutenant ainsi la cause du Télé- vie» explique VéroniqueGoffin, secrétaire générale des activités Télévie à Liège. L’épreuve devait se dérouler en mars puis a été reportée en septembre. «Son organisation physique a été ren- due impossible par la situation sanitaire. Le chèque global des 24 h vélo Télévie 2020 est de 204.940€, soit 17.000€ de plus qu’en 2019. Un exploit! Merci aux partenaires. Essai réussi par le Mava Club. Dans la bonne humeur! (photo Cap2Sports)

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