Art et Architecture - CHU de Liège

bandes horizontales, obtenues par pliage. Toroni applique les empreintes d’un pinceau plat en quinconce sur une toile blanche. Pendant ce temps, c’est-à-dire de 11 à 20 heures, un haut-parleur diffuse en anglais, espagnol et français, sans interruption : « Buren, Mosset, Parmentier, Toroni vous conseillent de devenir intelligents ». Avant la fin du vernissage, les artistes décrochent leurs œuvres et affichent une banderole « BUREN MOSSET PARMENTIER TORONI N’EXPOSENT PAS ». La dimension critique des interventions du groupe BMPT en 1967 marque durablement la carrière de ses membres. Au fil du temps, Daniel Buren, au départ pourtant extrêmement réticent à l’égard des institutions du monde de l’art, est invité par de nombreux musées à intervenir et développer sa réflexion multiforme sur l’espace, le rythme, la couleur dans des conditions très diversifiées. Sa collaboration avec des architectes est également importante depuis plus de 30 ans : en 1980, Daniel Buren et Charles Vandenhove inaugurent leur fructueuse collaboration par la réalisation d’une série de lambris pour le CHU de Liège. Cette première intervention de l’artiste dans l’architecture de Vandenhove sera suivie de nombreuses autres : le Salon royal du Théâtre de la Monnaie à Bruxelles (1984), le Passage blanc et noir à Amsterdam (1992), Soleils – Garde-corps, au Théâtre des Abbesses (1996). L’intervention de Buren au CHU de Liège est double : d’une part, il crée (avec une dizaine d’autres artistes), les motifs des lambris qui garnissent les murs et couloirs de l’hôpital ; d’autre part, il conçoit les plaques émaillées aux couleurs vives qui ornent les cabines d’ascenseurs. Dans les deux cas, Buren s’en tient aux éléments de base de sa démarche artistique, de son travail : la revendication d’un degré zéro de la peinture, l’affirmation du caractère décoratif de l’œuvre d’art et le paradoxe d’un minimalisme formel clairement identifiable. Lambris, par Daniel Buren. © CHU. 21

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