Du chemin parcouru en hystéroscopie au CHU de Liège

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Conscient de l’expérience parfois désagréable que peut représenter l’hystéroscopie pour une patiente, le service de gynécologie du CHU de Liège a fait le pas vers une nouvelle technique, moins invasive, qui ne requiert pas d’anesthésie et se réalise en cabinet de consultation : TruClear. C’est le Dr Patricia Nervo, gynécologue et responsable de la chirurgie endoscopique des pathologies bénignes qui, après avoir étudié la faisabilité de la technique, a suivi la première série de patientes au CHU de Liège en 2019. En plus d’un examen diagnostique, cette nouvelle technique permet également des gestes thérapeutiques, comme une exérèse de polype par exemple, dans le même temps opératoire. Avec l’expérience et la connaissance approfondies de l’instrument, les indications ont été étendues aux fibromes de type FIGO 0, aux synéchies, au septum mais également aux rétentions trophoblastiques. Le service de gynécologie du CHU de Liège peut se targuer d’être, à ce jour, le seul hôpital en Wallonie à avoir recours à cette technique novatrice.

 

« La première hystéroscopie diagnostique réalisée au CHU de Liège en ambulatoire remonte au mois de mars 2010 », se souvient le Dr Patricia Nervo. « Avant cela, elles se faisaient au bloc opératoire. Treize ans plus tard, on en est à pas moins de 800 procédures par an. Nous avons ensuite développé l’hystéroscopie diagnostique en ‘no touch’, c’est-à-dire sans spéculum, sans pince au niveau du col, sans anesthésie locale ».

Au départ, c’est le Dr Nervo qui s’est lancée dans cette aventure. « J’ai commencé seule afin de voir la faisabilité. Ensuite, le Dr Sylvie Lepage dans un premier temps, et le Dr Florence Hanocq dans un deuxième temps, sont venues me rejoindre ». Puis, progressivement, le Dr Nervo a tenté d’être plus interventionnelle en adaptant le matériel à disposition.

C’est alors que le TruClear est arrivé sur le marché. « Au début, je l’ai utilisé au bloc opératoire pour me familiariser avec la technique. C’est ainsi que les premiers cas opératoires ont été effectués sous anesthésie. Ensuite, après vérification de la conformité et de la qualité optimale du matériel tissulaire réséqué grâce aux résultats des analyses anatomo-pathologiques, la décision fut prise de réaliser cette technique sans anesthésie et en ambulatoire », explique la gynécologue. Cette grande étape fut une réussite.

 

Une technique aux nombreux avantages

La première consultation d’hystéroscopie opératoire et ambulatoire avec TruClear a vu le jour le 15 novembre 2019. Sept patientes furent opérées en une matinée par le Dr Nervo et le Dr Lepage, avec un retour à domicile 15 minutes après l’acte chirurgical.

Pour cette chirurgienne chevronnée, les avantages de cette nouvelle technique sont nombreux. « Les patientes viennent à une consultation classique. De manière générale, elles ne sont pas incommodées par l’examen et peuvent regagner leur domicile ou leur travail directement après l’examen. Suite à ce diagnostic, une prise en charge chirurgicale leur est proposée : soit sous anesthésie au bloc opératoire avec un séjour hospitalier de jour, soit en consultation grâce à la procédure du TruClear. Cette dernière permet de visualiser une pathologie et de la traiter dans le même temps opératoire. Grâce à son système de lavage et d’aspirations constant de la cavité utérine, le TruClear permet une visualisation parfaite pendant toute la chirurgie Il ne nécessite pas d’anesthésie. Il n’utilise pas de courant électrique. »

Un des grands avantages du TruClear est son adaptation à toutes les patientes : « Lors de la première consultation, j’ai réalisé la procédure sur une patiente de 85 ans, BPCO, pour qui une anesthésie aurait été problématique. Beaucoup d’autres exemples pourraient être rapportés… Il n’y a donc pas vraiment de contre-indication à cette procédure », précise le Dr Nervo.

 

Notre but est donc de faire connaître au maximum cette nouvelle technique aux gynécologues, mais aussi aux médecins généralistes. Vu la satisfaction des patientes et les avantages démontrés de la technique, nous espérons vraiment qu’elle rentrera petit à petit dans la routine au CHU.

Patricia Nervo





Avant toute procédure, la patiente est informée des tenants et aboutissants de l’hystéroscopie et de la technique TruClear utilisée. « En consultation, nous lui expliquons la technique à l’aide de dessins et de vidéos, ses avantages et son prix. Le choix d’opter pour une prise en charge ambulatoire ou non est laissé à l’appréciation de la patiente », ajoute encore la gynécologue. Un consentement lui est remis pour lecture et signature. « Les patientes sont donc parfaitement au courant de tous les aspects de la procédure », affirme la spécialiste.

« Non seulement la qualité et la prise en charge de la pathologie sont aussi bonnes qu’avec les techniques classiques, mais en plus, le gain en termes de confort pour la patiente est significatif. La douleur est nettement moindre, ce qui lui permet de reprendre directement ses activités professionnelles, sans incapacité de travail », souligne Patricia Nervo.

« Une fois les explications du TruClear données, certaines patientes les plus réticentes reviennent parfois sur leur décision de passer par le bloc opératoire pour l’intervention et favorisent la prise en charge en ambulatoire » poursuit la gynécologue.

« Pendant près de vingt ans, j’ai eu l’opportunité d’assister au progrès de la chirurgie qui touche la femme avec le développement de la chirurgie minimale invasive permettant d’opérer la patiente tout en respectant l’image de la femme. L’arrivée du TruClear apporte une nouvelle pierre à cet édifice et offre à la femme le choix de participer activement au traitement de sa pathologie sans devoir pour autant faire une pause dans sa vie, témoigne Patricia Nervo. C’est pourquoi nous mettons comme fil conducteur tout au long de la pratique le bien-être de la patiente, tant sur le plan médical que psychologique. C’est dans ce cadre qu’elles bénéficient d’un encadrement bienveillant et réconfortant par toute notre équipe.»

 

Un savoir à transmettre

« Nous nous rendons compte qu’une partie des femmes n’ont pas de gynécologue et se rendent chez leur médecin généraliste lorsqu’elles ont un problème gynécologique, conclut le Dr Nervo.  Notre but est donc de faire connaître au maximum cette nouvelle technique aux gynécologues, mais aussi aux médecins généralistes. Vu la satisfaction des patientes et les avantages démontrés de la technique, nous espérons vraiment qu’elle rentrera petit à petit dans la routine au CHU. »

Pour l’instant, le CHU de Liège étant le seul hôpital à proposer cette technique en Wallonie ; il envisage des immersions cliniques pour transmettre son expérience en hystéroscopie, incluant le TruClear, dans sa mission d’enseignement et de formation en tant qu’hôpital académique.

Dernière mise à jour : 12/01/2024
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