L’Association Francophone des Pharmaciens Hospitaliers de Belgique (AFPHB) est l’union professionnelle des pharmaciens hospitaliers qui organise, entre autres, la formation continue de ses membres. En ce mois de février, elle tenait sa 34ème assemblée générale, durant laquelle avait lieu une remise de prix. C’est dans ce cadre que le travail de fin d’étude de pharmacie d’Amy Katende a reçu le Prix AFPHB 2023.

Amy Katende est étudiante en 2e Master en Pharmacie. À l’occasion de sa formation, elle réalisait son stage de dix semaines au sein de la Pharmacie du CHU, à l’issue duquel elle devait remettre un travail de fin d’étude. Coordonné par Madame Isabelle Roland, Pharmacien chef du Service Productions et Essais cliniques, ce travail porte sur un sujet novateur relatif au suivi de la contraception en milieu hospitalier.

Pourquoi cette orientation autour de la contraception ?

Dans sa pratique quotidienne, il est apparu à l’équipe de la Pharmacie que la question de la contraception semblait très peu présente dans les dossiers des patientes hospitalisées. 

« La Pharmacie acquiert, distribue et tarifie les médicaments administrés au patient pendant son séjour », précise Madame Roland. « Le rôle du pharmacien hospitalier lui permet d’avoir une vue d’ensemble du traitement et des prescriptions. Le sujet du travail offrait la possibilité de se pencher sur cette question particulière de la contraception, pour évaluer l’évocation de celle-ci lors des anamnèses. Avec, comme objectif, un audit de la mention de la prise de contraception dans les dossiers médicaux informatisés des patientes cliniquement fertiles. »

Interpeller pour conscientiser

L’absence de la mention d’une prise de contraception pourrait conduire le pharmacien à réaliser une analyse incomplète du traitement global de la patiente, puisque la notion statut contraceptif au sein du couple est souvent absente du dossier. Or, la contraception compte parmi les prescriptions les plus courantes : elle a concerné près de 842 millions de femmes à travers le monde en 2019 selon les chiffres de l’OMS.

De plus, cette classe thérapeutique peut engendrer de nombreuses interactions médicamenteuses, induisant une augmentation des risques d’effets indésirables, voire une inefficacité.

Être sensibilisé à l’importance de mentionner ce traitement spécifique pourrait contribuer à prévenir ces effets indésirables, pour éviter « des répercussions cliniques et éthiques difficilement évaluables », comme le conclut le travail de fin d’étude de Mme Katende.

Après ce travail

Le prix est doté d’un montant de 1 500€ et est à employer pour un colloque ou une formation scientifique. « C’est une belle reconnaissance pour un excellent travail, avec un thème original », déclare Madame Roland.

Ce n’est pas le premier prix reçu par la Pharmacie hospitalière du CHU de Liège. Celui-ci s’ajoute à une liste déjà bien fournie. Le travail de fin d’étude récompensé ici a également été décliné en poster, qui pourra être présenté lors de prochains évènements. Ce travail porte un titre volontairement interpellant. C’est l’originalité de son thème qui lui a valu d’être primé.

Les conclusions du travail ont été transmises au Comité Médico-Pharmaceutique du CHU de Liège, lequel a notamment pour mission de standardiser les procédures relatives à l’utilisation des médicaments au sein de notre institution.