En Belgique, environ 800 patients attendent une greffe rénale, et environ 450 greffes rénales sont réalisées chaque année.

Les reins sont des organes situés dans la partie profonde de l'abdomen, de chaque côté de la colonne vertébrale. Entre autres fonctions, les reins sont principalement chargés d'"épurer" le sang, de régler la quantité de liquide corporel et d'un grand nombre d'éléments sanguins comme les ions.

L'insuffisance rénale terminale est une affection dont souffre un nombre de plus en plus important de patients. Les patients dont les reins ne fonctionnent plus doivent bénéficier d'une épuration artificielle du sang par un système extracorporel appelé la dialyse. Pour assurer une qualité d'épuration correcte, le patient a besoin de 3 demi-journées de dialyse par semaine. Ces dialyses doivent se faire dans la plupart des cas à l'hôpital, même si des dialyses par voie péritonéale ou même par voie sanguine peuvent se faire à domicile.

Si la dialyse permet la survie des patients en insuffisance rénale, leur qualité de vie n'est pas excellente, et d'autre part leur espérance de survie est diminuée. La transplantation rénale permet d'améliorer celle qualité de vie et même l'espérance de vie, par comparaison aux patients en dialyse.


TransplReinB172.Prélèvement de reins


La greffe rénale selon la technique chirurgicale classique

L’intervention chirurgicale habituelle consiste à implanter le greffon rénal dans la fosse iliaque droite (partie inférieure droite) de l’abdomen, en anastomosant l’artère, la veine et l’uretère du greffon rénal sur l’artère iliaque, la veine iliaque et la vessie du receveur. L’intervention comprend cinq phases distinctes :

1. La préparation du greffon rénal

Le rein est sorti de la glacière dans lequel il était transporté. Le chirurgien le libère de la graisse qui l’entoure et vérifie alors si ce greffon est parfait pour la transplantation, s’il n’existe pas d’anomalies de l’anatomie rénale ou de problèmes liés au prélèvement.

2. L’incision et la dissection

D’abord de la région où le greffon va être anastomosé se fait selon une incision cutanée de 15 cm environ, en forme de crosse de hockey, dans la fosse iliaque droite du receveur. Les vaisseaux iliaques et la vessie sont abordés après décollement rétropéritonéal, en arrière de la masse intestinale.

3. Le temps vasculaire

L’implantation du rein est débutée par l’anastomose termino-latérale de la veine du greffon sur la veine iliaque externe du receveur. Ensuite, c’est l’artère rénale qui est anastomosée en terminolatéral sur l’artère iliaque externe du receveur. Une fois les deux anastomoses réalisées, le rein est reperfusé par le sang du patient. Sa recoloration doit être franche, massive et immédiate. Le chirurgien s’assure ensuite qu’il n’y pas de problèmes sur les sutures, et vérifie qu’il n’y a pas de saignement anormal. Dès ce stade, on peut parfois observer un jet d’urine témoignant de la reprise immédiate de la fonction rénale.

4. Le temps urologique

Il consiste à pratiquer une anastomose “urétéro-vésicale” entre l’uretère du greffon et la vessie du receveur avec un système antireflux afin que l’urine présente dans la vessie ne vienne pas à rebours dans le rein ce qui pourrait entraîner des infections du greffon.

5. La fin de l’intervention

Après ces anastomoses, le chirurgien contrôle à nouveau le bon état des différentes sutures et l’absence de saignement. Il place un drain dans la région opératoire qui sert à récupérer le sang qui pourrait s’accumuler après l’intervention. La paroi abdominale est alors refermée. Le patient est réveillé dès la fin de l’opération, et est conduit dans la salle de réveil ou dans la salle de soins intensifs, selon les cas.


Variantes de la greffe rénale 

1. Les greffes itératives

En cas de seconde transplantation ou en cas de problèmes cutanés (ex: cicatrice, infection) dans la fosse iliaque droite, le greffon peut être anastomosé dans la fosse iliaque gauche sur les vaisseaux iliaques gauches. La technique reste la même et ne pose pas de problème particulier.

2. Les greffes de reins prélevés chez de jeunes enfants

Si le donneur est un jeune enfant, un seul rein ne suffira pas à assurer la fonction rénale d’un adulte. Dans ce cas, les deux petits reins sont prélevès “en bloc”, toujours relié à l’aorte et à la veine cave du donneur. Ces deux reins sont alors anastomosés ensemble dans la fosse iliaque du receveur.

3. Les greffes de reins adultes transplantés chez de petits enfants

Un enfant de moins de 14-15 kg est trop petit pour recevoir un rein d’un adulte placé dans la fosse iliaque droite. Dans ce cas, le rein doit être transplanté dans l’abdomen. L’abord chirurgical se fait par une incision cutanée abdominale médiane. Le rein est placé derrière le colon droit, l’artère rénale est anastomosée à l’aorte, et la veine rénale à la veine cave du receveur .

4. Les greffons rénaux prélevés par laparoscopie chez le donneur vivant

Une façon de réduire le temps d'attente des candidats à une transplantation rénale est l'utilisation d'un greffon rénal prélevé chez un donneur vivant, le plus souvent apparenté au receveur. Le suivi de ces greffons prélevés chez des donneurs vivants a montré que leurs résultats étaient supérieurs à ceux des greffons prélevés sur des donneurs cadavériques.

Récemment, une technique laparoscopique de prélèvement de rein sur donneur vivant a été mise au point. Cette technique permet de prélever le rein chez le donneur vivant en ne réalisant que 4 petites incisions cutanées, plus une de 6 cm nécessaire à extérioriser le greffon rénal. Ce prélèvement laparoscopique permet de réduire les douleurs postopératoires liées au prélèvement chez le donneur vivant ainsi que la durée de l’hospitalisation du donneur.


.Les bases immunologiques de la transplantation rénale