Se sentir fille dans un corps de garçon ou garçon dans un corps de fille n’est pas réservé aux adultes. Les questions transidentitaires peuvent surgir très tôt dans l’enfance, parfois dès l’âge de 4 ou 5 ans. Pour répondre à cette demande émergente, le Centre d’Accompagnement des Transidentités du CHU de Liège a lancé une consultation mixte en pédopsychiatrie et endocrinologie pédiatrique spécialisée dans la question transidentitaire infanto-juvénile. Une grande première en Belgique francophone !

Le CHU de Liège et l’UZ Gent organisent la prise en charge des adultes au sein de la convention « soin transgenre » / « transgenderzorg » depuis plusieurs années. Mais jusqu’ici, rien n’était structuré pour répondre aux besoins spécifiques des enfants et des adolescents aux prises avec les affres de la puberté. Inaugurée le 1er octobre 2019 sur le site de ND des Bruyères, la nouvelle consultation peut déjà se vanter d’un excellent bilan auprès de sa jeune patientèle. Avec un mot d’ordre : préserver la réversibilité de la transition jusqu’à l’âge de raison. Nous faisons le point avec le Pr. Alain Malchair, pédopsychiatre, le Pr. Anne-Simone Parent, endocrinologue pédiatrique ainsi que le Pr. Gabrielle Scantamburlo, Cheffe du service de psychiatrie.

Qui êtes-vous, Alain Malchair ?

avatar rond -Alain Malchair-Portrait.Le moins que l’on puisse dire, c’est que sa retraite ne s’annonce pas de tout repos. Chef du Service de Psychiatrie infanto-juvénile du CHU de Liège depuis 2015, Alain Malchair devait officiellement passer la main en octobre 2019. Mais en attendant son successeur, il poursuit sa charge en tant que directeur administratif. En fait de retraite, « j’avoue que j’ai encore plus de travail qu’avant ! », sourit le pédopsychiatre.

Il s’intéressait depuis longtemps aux questions transidentitaires et entretenait des contacts réguliers avec des psychologues liégeois spécialisés dans la patientèle transgenre, qui lui renvoyaient leurs jeunes patients. Une évidence s’est alors imposée : « à l’adolescence, l’approche psychologique se révélait insuffisante. Pour répondre à la demande croissante, il fallait mettre quelque chose en place ». Ainsi est née l’idée d’une consultation conjointe pédiatrique en psychiatrie et endocrinologie, spécialement dédiée aux enfants transgenres. Quelques mois plus tard, le projet prenait forme, en duo avec Anne-Simone Parent.

Aujourd’hui, en plus des consultations et des cours qu’il continue à dispenser à l’ULiège, le pédopsychiatre consacre un mi-temps comme médecin directeur à La Manivelle, un hôpital de jour pour enfants autistes et psychotiques. Né à Liège il y a 67 ans, Alain Malchair est marié et a élevé quatre enfants avant de devenir grand-père. Pour autant, il n’est pas près de commencer un potager, badine-t-il, « même si j’adore le jardinage ! ».

Qui êtes-vous, Anne-Simone Parent ?

avatar rond -Parent Anne-SimoneNB. 

« Suivre un enfant pas à pas au cours de son développement » : c’est dans cette relation privilégiée avec ses jeunes patients que le Pr. Anne-Simone Parent puise le sens de sa pratique d’endocrinologue pédiatrique, jour après jour. Le moment clé de cette évolution, la puberté, occupe toute son attention depuis ses années de Fac en Médecine puis en Pédiatrie à l’Université de Liège. Elle y consacre d’abord une thèse en endocrinologie sur le contrôle de la puberté, suivie d’un post-doctorat de trois ans aux Etats-Unis, où elle retourne régulièrement armée d’une paire de chaussures de randonnée à l’assaut des sommets.

Chef de clinique en endocrinologie pédiatrique au CHU et Chargée de cours à l’ULiège, Anne-Simone Parent étudie les effets des hormones sur le cerveau – et inversement le contrôle par le cerveau de la puberté – au sein du GIGA Neurosciences, cultivant précieusement ce qu’elle appelle avec humour « le lien de la paillasse à la clinique et de la clinique à la paillasse ». A 44 ans, la pédiatre est installée dans le petit village de Olne, en lisière du pays de Herve. Un bel écrin qu’elle fait résonner du bout des doigts, dès qu’elle le peut, au clavier de son piano.

Qui êtes-vous, Gabrielle Scantamburlo ?

avatar rond -Scantamburlo Gabrielle 

Cheffe du Service de Psychiatrie du CHU de Liège depuis 2016, Gabrielle Scantamburlo est Médecin responsable et coordinateur du Centre d’Accompagnement des Transidentités. Elle est également titulaire d’une charge d’enseignement en Psychiatrie et Psychologie médicale à la Faculté de médecine de l’Université de Liège.

Diplômée médecin à l’ULiège en 2000, elle s’y spécialise en Psychiatrie en 2005. L’année suivante, elle défend une thèse sur l’implication de la fonction neurohypophysaire dans la dépression unipolaire. Elle complète ensuite son parcours par un certificat interfacultaire en Développement pédagogique en enseignement supérieur.

Côté recherche, après un mandat de clinicien chercheur au FNRS et un séjour à Montréal au sein de l’Université McGill, Gabrielle Scantamburlo dirige aujourd’hui l’Unité de recherche en Psychoneuroendocrinologie à l’ULiège. La majeure partie de ses travaux est consacrée à l’ocytocine, aux neurosciences et à la pédagogie. Notamment, sa dernière étude sur les potentialités de l’ocytocine dans le traitement de la dépression (administration d’ocytocine intranasale en association avec des traitements antidépresseurs) affiche des résultats plutôt prometteurs.

Récemment, Gabrielle Scantamburlo a également développé une consultation mixte en Psychiatrie et Neurochirurgie, en lien avec la prise en charge du trouble obsessionnel compulsif (TOC) par neuromodulation.

Accompagnement des Transidentités : un changement de focale

Bannière transidentitésDurant de nombreuses années, la prise en charge des personnes transgenres s’est développée essentiellement autour de la psychiatrie, de la psychologie et de l’endocrinologie. Depuis cette époque désormais révolue où l’on parlait encore de « transsexualisme », bien des choses ont changé, explique le Pr. Gabrielle Scantamburlo. « À la lumière des mouvements sociaux et des avancées juridiques, mais aussi des échos associatifs et du vécu des personnes transgenres, nous avons questionné nos pratiques et nos valeurs ». Une démarche de réflexivité qui a abouti ces dernières années à « un grand remaniement du Centre, et à son déploiement dans une perspective multidisciplinaire ». L’équipe s’est progressivement élargie pour rassembler des chirurgiens, des gynécologues, une logopède, une assistante sociale, une dermatologue…

Ouverture et bienveillance au cœur de la démarche

Aujourd’hui baptisée « Centre d’Accompagnement des Transidentités », la structure s’est affublée d’un nom qui reflète sa démarche : « Notre volonté est d’accompagner les personnes dans leurs questionnements identitaires ou leurs parcours de transition, sans remettre en question l’identité qu’elles expriment, selon le principe d’autodétermination. Pouvoir être reconnu dans son identité est un droit humain fondamental ! », insiste la responsable du Centre.

« Respect des personnes, bienveillance et empathie » résument la philosophie de l’équipe multidisciplinaire. « Des valeurs essentielles face à des personnes qui subissent encore souvent des stigmatisations fortes, voire un regard social méprisant sur leur corps. C’est pourquoi nous accordons une grande importance à l’accueil individualisé, dès la réception au secrétariat, dans un esprit d’ouverture et d’inclusion des diversités ».

« Autant de parcours que d’individualités »

En pratique, le Centre propose un parcours d’accompagnement individualisé en fonction des attentes, des besoins et du rythme de la personne. « Il n’y a pas de parcours prédéfini : certaines personnes sont en questionnement par rapport à leur identité, certaines désirent une transition – sociale, hormonale ou chirurgicale –, d’autres non. Il existe une grande diversité d’identités de genre, et autant de parcours différents que d’individualités ! ». L’équipe se donne aussi pour mission « d’informer sur les multiples possibles, et de fournir des ressources (y compris administratives) personnalisées en fonction des demandes ».

Ces dernières années, les demandes croissantes émanant de mineurs d’âge, parfois très jeunes, ont motivé le développement d’une spécialité pédiatrique au sein du Centre d’Accompagnement des Transidentités. Sous la houlette du Pr. Alain Malchair et du Pr. Anne-Simone Parent, une consultation mixte de Pédopsychiatrie et Endocrinologie pédiatrique pour enfants transgenres a vu le jour fin 2019 sur le site ND des Bruyères.

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La convention « transgenderzorg » déclinée en mineur

Bannière oldschoolJusqu’ici, aucune consultation francophone n’était structurée pour prendre en charge les transgenres mineurs d’âge. La consultation ouverte à l’Hôpital Universitaire de Gand pouvait difficilement accueillir les patients de la Fédération Wallonie-Bruxelles, que ce soit pour des raisons de capacité, d’éloignement ou de langue. Or l’enfance et a fortiori l’adolescence sont des âges délicats avec des besoins spécifiques, tant sur le plan psychologique que médical. « On ne peut pas donner les mêmes traitements hormonaux à une fille de 12 ans en pleine croissance qu’à un adulte », alerte le Pr. Anne-Simone Parent.

Inaugurée il y a un an et demi, la consultation mixte de Pédopsychiatrie et Endocrinologie pédiatrique pour enfants transgenres peut ainsi se targuer d’être la seule du genre en Belgique francophone. Avec son homologue flamande, elles sont le versant « mineurs » de la même convention (soin transgenre/ « transgenderzorg) qui assure le remboursement des soins psychosociaux pour les personnes transgenres depuis fin 2017.

.Voir le Glossaire de Transidentité

Consultation mixte : mode d’emploi

Bannière directionsSix mois après le lancement du projet, les deux spécialistes accueillaient déjà « cinq ou six enfants et adolescents chaque premier lundi du mois en consultation conjointe », se félicite le Pr. Anne-Simone Parent, avec trois ou quatre nouveaux venus chaque mois. Au-delà de ces entrevues menées à quatre mains, le rythme du suivi s’organise en fonction des besoins, du côté du pédopsychiatre et/ou de l’endocrinologue pédiatrique. Pour le Pr. Malchair, « il s’agit d’assurer le suivi des enfants tout au long de leur développement et de faciliter les périodes de transition, en particulier à la puberté et ensuite vers l’âge adulte ».

Cette prise en charge professionnelle spécialisée répond à deux écueils constatés : « d’une part la prise d’hormones sauvage – achetées sur internet par exemple – ou non contrôlée par un endocrinologue formé en pédiatrie, source potentielle de surdosage, de retards de croissance et de diverses perturbations biologiques ; et d’autre part une transition entamée sans évaluation ni accompagnement psychiatrique, à un âge particulièrement fragile et déterminant. Contrairement à ce qu’insinuent certaines associations de militants, la transition n’est jamais magique ! Elle est le fruit d’un long parcours, souvent malaisé, qu’il s’agit de préparer ».

Évaluation et accompagnement pédopsychiatrique

Concrètement, l’enfant rencontre en premier lieu le pédopsychiatre. « Mon rôle n’est ni d’encourager ni de dissuader l’enfant, mais de m’assurer de la réalité de sa demande. Car dans certains cas, celle-ci peut être le symptôme d’un autre problème sous-jacent, comme une homosexualité non assumée ou une pathologie psychiatrique. L’évaluation a essentiellement un objectif d’exclusion d’une autre problématique », résume le Pr. Malchair. « Au-delà, j’accompagne l’enfant – et secondairement ses parents – dans ses questionnements, dans les changements qui s’opèrent et les souffrances qui peuvent en découler, tout au long de son parcours »

Certains enfants arrivent jeunes, très jeunes, « parfois dès 4 ou 5 ans ». Pas question, naturellement, de prescrire des hormones à ce stade. Le credo de la nouvelle consultation, c’est l’attitude juste entre prudence et bienveillance. Le Pr. Malchair met d’ailleurs en garde contre « un certain militantisme trop pressé d’encourager des chemins sans retour possible. Rien ne presse ! Il importe d’être à l’écoute de l’enfant, sans pour autant foncer tête baissée. Parfois, ils cherchent simplement des réponses à leurs doutes », tempère-t-il.

Il faut savoir prendre le temps. Résister à la pression de la souffrance de l’enfant, et parfois à l’empressement des parents d’accéder à sa demande

Proffesseur Alain Malchair


Depuis le 1er janvier 2018, la loi transgenre révisée permet d’éprouver progressivement une nouvelle identité de genre sans pour autant poser de geste définitif : « un petit garçon peut d’abord tester son look de fille à l’école, puis un nouveau prénom… C’est ce que l’on appelle la transition sociale. Si le désir de transition vers l’autre genre se confirme vers la puberté, on peut alors envisager un traitement hormonal ».

Bilan clinique et hormonothérapie

Sur avis du pédopsychiatre, le Pr. Parent peut prendre en charge les jeunes adolescents vers 10 ou 12 ans. « Aucun traitement n’est envisagé sans examen clinique préalable. C’est un moment toujours délicat, où il faut être attentif à ménager le malaise de l’enfant par rapport à son corps. L’objectif du bilan est de mettre en évidence des points de vigilance susceptibles de varier avec les traitements (cholestérol, densité osseuse) et d’évaluer le développement pubertaire ». Sur base du bilan clinique, le dosage de l’hormonothérapie doit être soigneusement adapté « en fonction de l’âge, du profil de l’adolescent et du stade pubertaire », prévient l’endocrinologue pédiatre.

L’effet des inhibiteurs de puberté est réversible.

Professeur Anne-Simone Parent


Il existe deux types de traitements hormonaux, commente le Pr. Parent : « ceux qui inhibent les caractéristiques sexuelles secondaires d’origine, et ceux qui induisent les caractéristiques du genre de destination (œstrogènes et testostérone). Les premiers empêchent l’apparition ou la progression de la puberté et de ses signes. Ceux-là sont réversibles. En revanche, l’effet des hormones qui induisent les caractéristiques du sexe opposé est moins réversible ». Les recommandations internationales préconisent six mois de traitement inhibiteur avant d’administrer des hormones du sexe opposé. « Mais au CHU nous préférons une attitude prudente et attendre l’âge « de raison », vers 15 ou 16 ans, pour ce type de traitement ».

Le suivi endocrinologique s’organise ensuite à long terme, « tous les trois mois, puis tous les six mois ». À chaque étape, la collaboration entre les deux spécialistes s’avère précieuse, particulièrement à la période cruciale de la puberté : « une transition hormonale n’a rien d’anodin. Par ailleurs, la transidentité ne se résume pas à une question hormonale ! C’est un parcours difficile, pour lequel je mesure l’intérêt de travailler main dans la main avec un pédopsychiatre ».

Faut-il bloquer la puberté ?

Bannière pubertyPour peu que l’on en accepte le principe, pour le Pr. Anne-Simone Parent, l’intérêt des traitements inhibants ne fait guère de doute au regard de leur caractère réversible. Si à la maturité la jeune personne affirme sa décision, l’inhibition précoce de sa puberté lui épargnera ou au moins facilitera les chirurgies esthétiques (seins, hanches, mâchoire, pilosité, pomme d’Adam, etc.). Et la transition en sera d’autant plus réussie : « il est plus simple d’empêcher la pousse des seins ou le développement de la mâchoire que de les enlever ensuite ». Si dans le cas contraire l’adolescent souhaite faire marche arrière, il suffit d’arrêter le traitement pour relancer le processus pubertaire : « dans les mois qui suivent, une fille verra ses seins pousser et aura ses règles ; un garçon entamera sa mue et attrapera de la barbe ».

De son côté, le Pr. Malchair souligne le caractère anxiogène de la période pré-pubertaire chez les enfants transgenres, qui plaide en faveur d’une prise en charge précoce en amont de la puberté. « L’apparition des caractéristiques sexuées visibles, comme les seins naissants, l’arrivée de la pilosité ou la mue de la voix, deviennent source d’angoisse. Le malaise s’exacerbe et la question devient criante ! ». Par ailleurs, c’est également à la puberté que « la transition, si elle doit avoir lieu, se vit le mieux sur un plan psychologique. C’est le moment par excellence du questionnement identitaire ! ».

.Transition de genre : que dit la loi ?

Des enfants mieux dans leur peau

Bannière happykidsÀ un an de recul, le bilan s’avère pour le moins heureux. « Qu’ils aillent ou non au bout de leur démarche, les enfants se sentent pris au sérieux par la double démarche médicale. La prise en charge en pédopsychiatrie permet de rassurer les parents et d’éviter le risque de décompensation chez l’enfant. On le constate déjà : ils sont mieux dans leur peau ! », se réjouit le Pr. Alain Malchair. Du côté de l’endocrinologue, on salue la maîtrise des risques pour le développement et la croissance des enfants.

Pour l’avenir, la jeune consultation parie sur une multidisciplinarité étendue et s’imagine prochainement jeter d’autres ponts : « nous pourrions tisser des liens avec la gynécologie par exemple, et développer l’accompagnement des enfants en milieu scolaire, mouvements de jeunesse, etc. avec l’aide d’une assistante sociale », anticipe le Pr. Anne-Simone Parent.

Message aux médecins traitants

stéthoscope-bannièreLa demande transgenre parmi la population infantile et juvénile est d’émergence récente, liée à un phénomène de « libération de la parole », pour reprendre les termes du Pr. Malchair. Aux yeux du Pr. Parent, « le défi actuel est d’informer au mieux le milieu médical sur les spécificités de la patientèle infanto-juvénile, et notamment sur la réversibilité des inhibiteurs de puberté ». L’évolution de la législation belge est également susceptible de modifier les pratiques transgenres. Depuis que la chirurgie génitale n’est plus imposée comme condition de réassignation du sexe administratif, nombreux sont ceux qui n’envisagent pas nécessairement de modifier leurs organes génitaux à l’âge adulte. « La transition sociale et hormonale suffit à beaucoup », confirme le Pr. Malchair.

« On ne soigne pas un problème en le niant », rappelle le pédopsychiatre. En marge des questions éthiques ou morales qui agitent le débat autour des enfants transgenres, les études ont démontré qu’une prise en charge multidisciplinaire précoce de la transition donnait d’excellents résultats.

Selon une étude hollandaise (De Vries et al., J. Sex. Med. 2011), elle permet « d’augmenter la qualité de vie, de réduire la souffrance psychologique de 30 % à 70 %, de diminuer le risque de dépression et le nombre de tentatives de suicide », rapporte le Pr. Parent. Et contrairement à ce que l’on pourrait craindre, « aucun cas de regret n’a été enregistré dans cette étude ! ». 

[CHUchoTV] Vaccination contre la COVID-19. Saison 1. Episode 8.

miniature vaccination episode 8Les réponses du Pr. Michel Moutschen, chef du Service des maladies infectieuses - médecine interne du CHU de Liège, à vos questions.

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