La problématique du rejet

Le traitement anti-rejet (ou immunosuppresseur) est basé sur des médicaments de quatre classes différentes :

  • les anticorps mono- ou poly-clonaux (administrés en hospitalisation dans les premiers jours après la transplantation) ;
  • les inhibiteurs de la calcineurine (Cyclosporine (Néoral®) et Tacrolimus (Prograft®)), qui ont considérablement changé le taux de survie des greffons et des patients transplantés. Ces molécules sont devenues la médication de choix dans la prévention du rejet, car elles agissent de manière spécifique sur les lymphocytes T du receveur et ne provoquent pas de dépression de la fonction cellulaire de la moêlle osseuse (qui entraîne une déficience immunitaire globale) ;
  • les antimétabolites (cyclophosphamide (Imuran®) et mycophénolate-mofétil (Cell-Cept®)) ;
  • les corticostéroïdes (Deltacortril® ou Médrol®).

Les effets secondaires des médicaments immunosuppresseurs sont nombreux :

  • Augmentation du risque d’infection mycotique, virale ou bactérienne (« infections opportunistes »)
  • Augmentation du risque de maladie cancéreuse (particulièrement de la peau ou des ganglions (lymphomes))
  • Toxicité rénale (inhibiteurs de la calcineurine)
  • Hypertension artérielle (inhibiteurs de la calcineurine, corticoïdes)
  • Diabète (inhibiteurs de la calcineurine, corticoides)
  • Augmentation des lipides sanguins (inhibiteurs de la calcineurine, corticoides)
  • Toxicité hépatique (rare), douleurs abdominales, diarrhée (Cellcept®)
    Complications neurologiques (tremblements - Tacrolimus)
  • Hirsutisme, hypertrophie gingivale (Cyclosporine).

La prise en charge des patients transplantés est basée sur un fragile équilibre entre efficacité et effets secondaires des différents médicaments. Lorsqu’un rejet se manifeste, les signes cliniques sont relativement pauvres : fébrilité, asthénie, courbatures, sensation d’inconfort, arythmie éventuelle.

L’altération fonctionnelle de certains greffons peut rapidement être mise en évidence par des analyses biologiques (urée, créatinine (rein), glycémie (pancréas), bilan hépatique (foie). Des biopsies sont régulièrement réalisées chez les transplantés, qui permettent de confirmer le rejet dès son apparition et de traiter le patient, en adaptant son traitement immunosuppresseur, très précocement, avant que le processus ne s’installe.