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SportS² (CHU ULg) : Centre médical dexcellence officiel de la FIFA 

SportS², c’est l’acronyme de Service Pluridisciplinaire Orthopédie,  Rééducation, Traumatologie, Santé du Sportif. C’est une entité du CHU de Liège et de l’Université de Liège dans laquelle sont regroupés les médecins et paramédicaux spécialisés dans le sport et ses pathologies mais également dans la prévention des blessures, la réathlétisation et l’optimalisation des performances sportives. SportS² a été élaboré afin d’optimaliser la prise en charge et le suivi de sportifs amateurs ou de haut-niveau. SportS² est à la pointe des explorations fonctionnelles dans le domaine du sport (tests isocinétiques, tests d’efforts et explorations physiologiques, mesure de pression intra-musculaire, analyse biomécanique 3D…). Les traitements les plus récents tels que les ondes de choc et les infiltrations de plasma riche en plaquettes (PRP) y sont développés, étudiés et bien entendu mis à disposition des sportifs de tous niveaux. Cette expertise, déjà reconnue dans de multiples collaborations, vient d’être confirmée par la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) comme « Centre médical d’Excellence de la FIFA ».  Il y a 40 centres de ce type dans le monde et deux en Belgique. L’occasion de traiter, aujourd’hui, de la médecine sportive avec le Dr Jean-François KAUX, spécialiste en médecine physique et en traumatologie du sport.

Qui êtes-vous Dr Kaux ? 

JF Kaux  portrait webJean-François Kaux a 35 ans, est né à  Rocourt et a effectué  ses humanités à  l’Athénée de Waremme, avant de rejoindre l’ULg.  Médecine (2005), spécialisation en Médecine Physique et Réadaptation Fonctionnelle (2010), une thèse de doctorat sur « L’étude du plasma riche en plaquettes (PRP) dans le traitement des lésions tendineuse » (2014). Il a suivi deux formations complémentaires en Traumatologie du Sport chez le Pr Jacques Rodineau (Paris VI – Pierre et Marie Curie, il est classé deuxième de promotion) et en pathologie du rugby (Université Lyon 1 et Fédération Française de Rugby) où il est le seul médecin belge à posséder ce diplôme.  Il est dès lors un des médecins de l’équipe nationale belge de rugby (les Diables Noirs) et du centre de formation de la Ligue Belge Francophone de Rugby (LBFR - installé au Blanc Gravier, en face du CHU de Liège).  Il est aussi le médecin du centre de formation de la Ligue Francophone de Handball (LFH), consultant pour le club de Division d'Honneur de handball HC Visé BM, pour le club de D1 de basketball Verviers-Pepinster Wolves, pour le Standard de Liège en football et en athlétisme pour la Ligue belge Francophone (LBFA) qu’il accompagne aux championnats du monde. Le Dr Kaux est aussi membre de la commission d’experts A.U.T. de la Fédération Wallonie-Bruxelles :  il s’agit, dans la lutte contre le dopage, d’accorder ou de refuser les Autorisations d’Usage à des fins Thérapeutiques qui permettent aux sportifs malades ou blessés d’utiliser sous certaines conditions des produits ou substances interdits. Jean-François Kaux est lui-même sportif : basketteur jusqu’en D3 nationale, il est aujourd’hui adepte du jogging et organise  le trail SportS² dans les bois du Sart Tilman (prévu le 22 octobre 2016) . Il est marié à Caroline Le Goff,  pharmacienne biologiste (CHU de Liège) qui, adepte du sport-loisir,  réalise une thèse de doctorat sur l’évaluation des marqueurs cardiaques chez les sportifs. Ils habitent à Rocourt et sont les parents de deux filles de 7,5 et de 3,5 ans ans. L’ainée pratique la natation, le tennis, l’aikido et la danse classique, la cadette la natation et la psychomotricité.

► Les publications scientifiques du Dr Jean-François KAUX

Centre médical dexcellence officiel de la FIFA : une reconnaissance ! 

fifa-medical-center-of-excellenceLe président de la Commission médicale de la FIFA et de l’UEFA est le Dr Michel Dhooghe qui a été président de l’Union belge de Football et du FC Bruges avant de devenir membre du Comité Exécutif de la FIFA.  Il est intervenu pour que deux centres soient reconnus en Belgique, vu la spécificité de notre pays.  Il y a  40 centres de ce type dans le monde dont ceux de  Liège et de Roulers. Le dossier de candidature liégeois était rentré l’année dernière. Elle rencontrait tous lesJF Kaux FIFA web critères imposés : la qualité de la prise en charge de patients footballeurs et sportifs, les missions d’enseignement et de recherche, la collaboration avec les clubs sportifs de haut niveau. Dans le domaine du football, SportS² est en effet partenaire du Standard, de Seraing et du FC Liège. Cette reconnaissance porte sur cinq années et, pendant cette période, il n’y aura pas d’autres centres officiels en Belgique. Liège se retrouve ainsi parmi les centres de médecine sportive les plus prestigieux du monde : Aspetar (Quatar), Clairefontaine, Lyon, Munich, Regensburg, Auckland, Rome, Bologne, Sao Paolo, New York, Santa Monica et même …le service médical du FC Barcelone. Etre certifié est une reconnaissance du travail effectué à Liège et ouvre de nouvelles opportunités au niveau scientifique. Les médecins spécialistes du monde entier se retrouvent lors des colloques officiels FIFA où ils échangent les résultats de leurs recherches. Le dernier vient de se tenir à Londres. Depuis la reconnaissance par la FIFA, un chirurgien orthopédiste flamand a demandé à effectuer une thèse de doctorat à l’ULg tandis que le club de Genk a pris contact avec SportS² pour voir comment travailler ensemble. Pour « SportS² », créé il y a trois ans, c’est une reconnaissance pour le travail accompli ensemble par le service de médecine physique (Pr Jean-Michel Crielaard), de chirurgie orthopédique (Pr. Philippe Gillet), des sciences de la motricité (Pr. Jean-Louis Croisier),  de kinésithérapie (Pr. Bénédicte Forthomme),  de pneumologie-allergologie pour les tests à l’effort  (Pr. Thierry Bury).

Quelle est la spécificité quapporte SportS² aux clubs ? 

pathologie du sportif webLe parcours  de soins est classique : le sportif blessé entre par les consultations, par le service des urgences ou par un contact direct entre les médecins du club et de l’hôpital, selon les impératifs ou le niveau sportif. Après un diagnostic précis, les traitements sont alors déterminés, médicamenteux, rééducatifs avec un exceptionnel service de kinésithérapie à côté des lieux de consultation, ou chirurgicaux. L’originalité liégeoise est la mise en place  d’un programme de réathlétisation qui est une étape qui consiste à ce que le sportif puisse reprendre son activité sportive dans les meilleures conditions qui soient,  en réadaptant son corps (dans ses capacités cardiovasculaires, musculaires et respiratoires) à l'exercice physique et à ses exigences. C’est la continuité de la rééducation, la rééducation « sur le terrain ». Dans un club, le blessé est confiné à des exercices de remise à niveau en solitaire, nécessitant un encadrement personnalisé, avec des difficultés de motivation. Dans ses installations du Bois Saint Jean et au Blanc Gravier, SportS² effectue ce travail individuel simultanément pour plusieurs sportifs qui se retrouvent aussi plus motivés parce qu’ils évoluent ensemble.  Les tests isocinétiques donnent régulièrement l’information sur l’état de forme musculaire et l’avancée de la récupération du sportif. La réathlétisation est en réalité une période cruciale dans la rééducation d’un sportif, jonction entre les médecins, les kinésithérapeutes et le préparateur physique. En parallèle, un travail important est effectué sur la prévention des blessures et/ou de ses récidives.  Un film explique bien le travail de Sports2.

Suivez ce lien ou l'image ci-dessous pour voir le film ! 

sports² le film art 5 enews

Quels sont les principaux traumatismes du sport ? 

Ils sont de deux ordres : traumatiques (fractures, luxations, entorses, lésions, déchirures musculaires,…)  et microtraumatiques (tendinopathies, fractures de fatigue,…). Dans un rapport qui dépend des sports pratiqués : les sports de contacts (football, handball, rugby,..) ou de combat connaissent plus de traumatismes tandis que les sports individuelspathologie sans contacts (les sports de raquettes, l’athlétisme, le jogging,…) entraînent davantage de microtraumatismes. Les articulations les plus touchées dépendent également du sport pratiqué :  genou – cheville dans le football et le basket, épaule – genoux -  cheville dans le handball,  épaule – cheville dans le volley,…  Et pour les microtraumatismes, les tendons d’achille pour les joggeurs, la coiffe des rotateurs de l’épaule pour les volleyeurs et handballeurs, le coude pour le tennis,…

Et il y a « La mort subite du sportif »…

C’est en effet  une pathologie qui revient régulièrement et de manière dramatique  dans l’actualité.  Ce sont des sportifs, plus ou moins aguerris, qui rencontrent un problème cardiaque violent en plein effort et décèdent sur le terrain de sport. Les sportifs professionnels sont moins touchés que les sportifs amateurs mais leur décès fait la une des médias. Il y a beaucoup plus de cas chez les amateurs. Chez les sportifs occasionnels,  le danger est bien plus grand : il provient de la pratique déraisonnée d’une activité physique irrégulière dans des conditions anormales (chaleur, ozone, pollens,…). Chez le sportif aguerri, amateur et professionnel, le danger provient de malformations cardiaques non décelées.  La grande majorité pourrait être découverte par un examen cardiaque préventif mais il y aura toujours des accidents et aussi des …heureux hasards. Je pense à  Lilian Thuram, champion du monde de foot avec les Bleus. Il est en Prise en charge Kaux webpasse de signer un contrat avec le PSG en 2008 quand les tests en vue de la signature du contrat détectent une malformation cardiaque héréditaire, maladie qui  aurait déjà coûté la vie à son frère sur un terrain de basket-ball.  Thuram met un terme à sa carrière. Il a joué au plus haut niveau jusque 36 ans. Mais imposer à tous les sportifs un test cardiaque à l’effort préventif serait impayable. L’examen est non remboursé, comme tout ce qui relève de la prévention, sauf en cas d’apparition de signaux d’alerte. Certaines fédérations imposent des certificats médicaux d’aptitude à la pratique sportive mais cet examen médical reste sommaire et n’intègre pas le test à l’effort (qui ne permettrait, de toute façon, pas d’éliminer les risques de mort subite à 100%). Je fais partie du Groupe de Travail qui, pour le Ministre des Sports de la Fédération Wallonie-Bruxelles, élabore une nouvelle attestation de non-contre-indication à la pratique du sport.

► Vous les trouverez sur le site de l'Académie Nationale de Médecine.

Les problèmes cardiovasculaires, cest la contre-indication du sport ? 

Nous venons, à l’occasion des 24 heures vélo pour le Télévie organisées avec le soutien de « SportS² »,  de lister 24 raisons pour lesquelles le sport est excellent pour la santé.

► Vous les trouverez dans notre mensuel Le Patient n°3

Mais l’excès nuit en tout. Il faut pratiquer toute activité physique de manière contrôlée, encadrée et raisonnable afin d’en retirer tous les bénéfices pour sa santé.

On parle beaucoup, dans le milieu sportif, de la pubalgie

Effectivement. La pubalgie est une pathologie qui regroupe 3 entités distinctes : arthropathie pubienne, enthésopathie des adducteurs et insuffisance de la musculature abdominale. Elle se déclare liée à des contraintes microtraumatiques de type cisaillement au niveau de la symphyse pubienne, ceci pouvant être associé à une insuffisance ou un déséquilibre musculaire. C’est très fréquent au foot, rugby, handball, hockey… Le traitement est basé sur le repos sportif strict, de la rééducation, des anti-inflammatoires voir des corticoïdes, des infiltrations de corticoïdes et éventuellement une intervention chirurgicale.

pubalgie

C’est un sujet qui semble gagner en fréquence avec le nombre croissant de centres d’entraînement et l’apparition de plus en plus généralisée des terrains synthétiques. On constate que les syndromes pubalgiques apparaissent chez des sujets jeunes ayant brutalement augmenté leur charge de travail physique à l’entraînement, ce qui est malheureusement souvent le cas chez des jeunes qui intègrent des centres de formation.  Cela apparait aussi chez des sportifs qui ont arrêté pour blessure et dont on accélère le retour en augmentant trop brutalement la charge d’entraînement. D’où notre volonté de travailler sur la réathlétisation.  Les pubalgies dans le football trouvent aussi partiellement une explication dans le matériel utilisé : de nombreux jeunes joueurs pratiquent avec des souliers inadaptés aux terrains synthétiques. Il faut des chaussures à petits crampons pour éviter les blocages.  On déconseillera aussi d’entraîner les jeunes avec des ballons trop lourds. Il faut donc doser l’entraînement, augmenter progressivement les charges, perfectionner les gestes techniques, renforcer les abdominaux. Ce sont là autant de pistes pour prévenir la pubalgie. Nous y consacrerons un colloque complet le 22 octobre prochain. En voici le programme.

► Voir le site du 4e colloque SportS²

bannière colloque 2016 sports²

Il s’agit du 4ème colloque SportS² qui sera suivi du 2ème trail SportS². Les bénéfices du premier ont permis de créer la bourse (5000€) pour une recherche clinique dans le domaine du sport qui sera délivrée via la Fondation Léon Fredericq.

Quel message aux généralistes ? 

Voici les recommandations que j’estime importantes d’adresser à un patient qui demande s’il peut faire du sport.

  1. Exercer une activité progressive après s’être assuré qu’il n’y a pas de contre-indication, notamment cardio-vasculaire. Un examen cardiologique est recommandé en cas d’antécédents familiaux de problèmes cardiaques.
  2. Il faut faire du sport de manière encadrée, dans un club ou un groupe (« Je Cours Pour Ma Forme »), où il y a des conseillers techniques, un personnel d’encadrement formé qui va corriger les mauvais gestes techniques qui peuvent, à l’usage, entraîner des microtraumatismes et, chez le débutant, un dégoût de la pratique sportive.
    Conseils généralistes web
  3. Il faut s’équiper avec le matériel de qualité adapté à la pratique. On voit régulièrement des « nouveaux joggers » qui débute leur programme de reprise de la course à pied avec des chaussures inadaptées et même avec des sandales blanches à élastique destinées à la gymnastique. Un matériel inadapté est générateur de blessures.
  4. L’importance de s’échauffer, qui est souvent sous-estimée. L’échauffement est primordial avant l’effort, surtout si celui-ci est violent.
  5. Le « cool-down ». Après l’effort, une période de relâchement est aussi nécessaire : relâchement musculaire, ralentissement cardiaque.
  6. Même s’il n'y a pas de consensus à ce sujet, après l’effort,  je recommande d‘étirer les groupes musculaires qui ont été sollicités, ceci dans le but d’améliorer la récupération et de prévenir les blessures.
  7. Bien entendu, une bonne hydratation et alimentation, avant, pendant et après l'effort sont également primordiales.