Jeûner, c'est bon pour la santé ?

08 CULTURE | L’ART POUR ADOUCIR LA VIE Avec une infinie humanité, Luis Salazar parle de sa démarche artistique et de ses œuvres qui vont trôner au cœur de l’Institut de Cancérologie Arsène Burny, plus précisément dans le patio nord du nouveau bâtiment. Quand le professeur Georges Fillet lui fait découvrir les lieux en 2020, l’endroit est un peu sombre. Il est par contre stratégique puisqu’il constituera l’unique horizon de plusieurs chambres de malades. À Luis Salazar d’éclairer l’endroit par la magie de ses œuvres. « Les sculptures sont placées de telle sorte que, depuis chaque chambre, les personnes puissent voir la totalité d’une sculpture et des morceaux des autres. Elles peuvent ainsi recréer quelque-chose en fonction de leur humeur du jour, de l’état dans lequel elles sont », explique l’artiste. BASAJAUNAK, DE LUIS SALAZAR Des géants protecteurs. À 67 ans, celui qui est né à San Sébastian s’est replongé dans ses racines basques pour trouver l’inspiration. De son imagination et surtout de la mythologie de ce pays qu’il a quitté pour Liège à l’âge de 10 ans, naissent cinq sculptures monumentales en acier inoxydable : les Basajaunak. Le Basajaun (traduisez « seigneur de la forêt ») est une créature imaginaire. Dans les multiples récits mythologiques où il intervient, il est le plus souvent représenté comme un géant de plus de 2,5 mètres. Le corps recouvert de poils, la longue chevelure hirsute, il habite les forêts pyrénéennes. Sauvage et terrifiant, le Basajaun assure surtout la protection des plantes, des troupeaux de moutons mais aussi des enfants. C’est ce trait de caractère qu’a retenu le sculpteur. « Ce rôle de protecteur est un lien symbolique. Je viens d’être grand-père pour la première fois et, évidemment je me projette dans les familles, dans les enfants et dans ce qu’ils peuvent vivre de terrible à l’hôpital ». Pour la première fois, Luis Salazar a décidé de donner un nom à une de ses œuvres. Les patients recevront chacun-e une plaquette explicative sur ces fameux Basajaunak et sur leur bienveillance sans limite, malgré une apparence inquiétante pour les enfants. « Je voulais que ces œuvres soient les plus gaies possible pour qu’ils puissent rêver grâce à elles ». L’artiste gardera un œil sur ses géants protecteurs et une oreille attentives à Je ne suis pas médecin, je ne peux pas guérir les patients, les enfants hospitalisés notamment. Par contre, je peux faire en sorte qu’ils oublient pourquoi ils sont là, changer un peu leur quotidien, les faire rêver LUIS SALAZAR Des sculptures monumentales de Luis Salazar, une fresque LEGO, du street art : Les artistes donnent vie et humanité aux murs de l’ICAB

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