Don d'organes, vous aussi sauvez des vies

LE CHERCHEUR DU MOIS| LA FONDATION LÉON FREDERICQ Lemois d’octobre est synonyme de ruban rose et de sensibilisation au cancer du sein. Si cette maladie touche encore beaucoup de femmes, la lutte contre le cancer continue et les traitements évoluent. VincentWuidar, 25 ans, cherche à diminuer le risque pour une femme de développer un cancer du sein. En Belgique, on estime que 10500 nouveaux cas de cancer du sein sont déclarés chaque année. Le cancer du sein représente la cause la plus importante de décès par cancer chez les femmes dans le monde entier. Il est dès lors important de se faire dépister et de continuer la recherche médicale. C’est le but de Vincent Wuidar, qui cherche à permettre aux femmes d’utiliser des traitements de laménopause sans augmenter leur risque de cancer du sein. Le Sprimontois a réalisé ses études secondaires à l’Institut Saint-Roch à Theux. Il se dirige naturellement vers les options de sciences et mathématiques. « Depuis tout petit, je suis passionné par le monde scientifique. J’étais fasciné par la découverte de ce qu’on ne pouvait voir à l’œil nu. » Il ne perd pas le fil de sa passion puisqu’il suit un bachelier en Sciences Biomédicales à l’Université de Liège dès 2015 puis unmaster dans la même branche qu’il obtient en 2020. Depuis, il est doctorant au sein du GIGA-cancer, dans le Laboratoire de Biologie des Tumeurs et du Développement sous la supervision du Docteur Christel Péqueux. LA VOIE D’ADMINISTRATION PEUT TOUT CHANGER Tout commence dans les années 2000, lorsqu’un traitement hormonal de la ménopause est mis sur lemarché sous forme de spray intranasal, une autre voie d’administration que la voie orale devenue la plus utilisée de nos jours pour ces traitements hormonaux. « Il a été mis sur le marché en même temps que les premières publications des études épidémiologiques qui décrivaient l’association entre la prise des traitements hormonaux de laménopause et un risque accru de développer le cancer du sein. » Dans ce climat où hormones et santé des femmes posaient question, les prescriptions pour le traitement ont diminué et le traitement a été retiré du marché. « Une étude a démontré qu’il était tout aussi e cace que les autres traitements, mais sa sécurité au niveau du cancer du sein n’a pas été évaluée. » La recherche de Vincent Wuidar s’inscrit dans cette continuité. « Dans nos études précliniques, nous évaluons l’e et des voies d’administration des œstrogènes sur le cancer du sein et nous étudions les mécanismes moléculaires qui expliqueraient les di érences observées. » Deux modes d’administration sont étudiés : une administration continue mimant la voie orale et une administration pulsée mimant les voies intranasale et sublinguale. L’objectif de l’étude, explique le Sprimontois, « c’est de développer des traitements hormonaux qui soient plus sûrs. Nous travaillons plutôt sur le côté préventif. » Plusieurs modèles sont mis en place pour étudier ces e˜ets. « Pour le premier, nous utilisons des cellules cancéreuses humaines que l’on traite avec nos di érents types d’administration d’œstrogènes. » Le deuxième est l’utilisation de la souris : « Nous prenons un tissu du cancer du sein du patient qu’on met en sous-cutané chez la souris. Nous la traitons ensuite soit demanière continue, soit demanière pulsée avec les di érents types de traitement oestrogénique et nous observons l’évolution du cancer. » Le dernier modèle est tout récent : « C’est le modèle d’organoïde, nous reproduisons l’organe humain en culture. Nous pouvons ainsi traiter le tissu de la patiente et voir directement comment il réagit en fonction des di érents traitements administrés. » À LA MÉNOPAUSE, 80 % DES FEMMES VONT DÉVELOPPER DES SYMPTÔMES « Beaucoup de femmes ont peur de prendre des hormones, car elles savent qu’il y a un risque, et donc beaucoup ne se traitent pas. Pourtant, à la ménopause, il y a au moins 80 % de femmes qui vont développer des symptômes, comme des bou ées de chaleur qui impactent très négativement leur qualité de vie. » Le but de l’étude en cours est donc de développer un traitement qui contre les symptômes de la ménopause sans augmenter le risque de cancer du sein. « Ça leur permettrait d’être beaucoup plus sereines. » Pour mener ce projet à bien, Vincent Wuidar est aidé par plusieurs organismes, notamment la Fondation Léon Fredericq. « Nous avons reçu plusieurs bourses d’études de la part de la Fondation Léon Fredericq. Nous avons été soutenus chaque année. Plus récemment, nous avons également reçu la bourse Mithra Pharmaceuticals. » En parallèle, le Télévie et le FNRS financent également l’étude. « D’une part, cela finance mon salaire et d’autre part, cela permet de financer les frais de fonctionnement liés à l’étude. Toutes ces aides sont indispensables et à ne pas négliger. » MILÉNA DE PAOLI CONCILIER œstrogènes, ménopause et cancers du sein VINCENT WUIDAR Chercheur du mois Plus d'informations : quentin.boniver@chuliege.be | | | Promotion des Jeunes Talents Scientifiques sélectionnés pour 2023 www.fondationleonfredericq.be 25 novembre 2022 23 novembre 2022 18.30 Cocktail à la Griffe de la Médiacité 20.00 Dîner de gala au Studio 40 de Média Rives Soirée de Gala PRO.JE.T.S 2023 | SAVE THE DATE Bd Raymond Poincaré 15, 4020 Liège 09

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