Don d'organes, vous aussi sauvez des vies

Le don, en cas d’euthanasie aussi À condition d’être pratiquée enmilieu hospitalier, et s’il n’y a pas de contre-indicationmédicale, l’euthanasie est compatible avec le don d’organes. « C’était un patient jeune encore, ancien marathonien, atteint de la maladie de Charcot. Également appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA), cette maladie neurodégénérative entraîne une faiblesse musculaire et, à terme, une paralysie. Cet homme ne voulait pas atteindre le stade où il serait incapable de se mobiliser, et souhaitait une euthanasie. Quand je l’ai rencontré, il ne pouvait déjà plusmarcher. Il souffrait tant qu’il ne pouvait dormir que par terre, sur une planche. Mais en dépit de toute cette souffrance, il rêvait de donner ses organes et, plus encore, de donner son cœur », se souvient le Docteur Ledoux. « Après obtention d’un deuxième avis, nécessaire pour enclencher la procédure, je lui explique en détail les différentes étapes de l’euthanasie, au bout desquelles le cœur s’arrête. Et je lis dans ses yeux que non, ce ne peut pas être comme cela : son cœur, il veut pouvoir le donner ! Or nous sommes en mesure de ranimer le cœur après un arrêt circulatoire, mais c’est une procédure qui exige une certaine urgence. Il avait acquis l’idée de finir ses jours à l’hôpital, entouré des siens, mais ses proches devaient encore accepter que nous l’emmenions au bloc très vite après son décès. Il les a convaincus. Il était rayonnant. Réellement heureux à l’idée de pouvoir aider quelqu’un à vivre, alors même qu’il souffrait tellement. C’est un patient que je n’oublierai jamais, qui m’a donné en quelques heures l’impression de l’avoir connu toute une vie. » F.Si. MARIE-HÉLÈNE DELBOUILLE Coordinatrice de Transplantation au CHU de Liège DIDIER LEDOUX Anesthésiste – réanimateur aux Soins Intensifs au CHU de Liège OLIVIER DETRY Professeur au service de Chirurgie abdominale et transplantation au CHU de Liège LE DON D’ORGANES, C’EST UN GESTE SIMPLE… Mais aussi une affaire d’équipe et une sacrée course contre la montre ! Découvrez ici nos équipes. centres, en Belgique ou à l’étranger », poursuit Marie-Hélène Delbouille. Les tissus, quant à eux, sont «mis en banque » dans l’attente de receveurs. « Les choses ne sont pas parfaites, mais elles sont loin d’être mauvaises en Belgique », conclut le Professeur Olivier Detry, Chargé de Cours dans le service de chirurgie abdominale et transplantation. «Nous restons à la pointe en termes de donneurs par million d’habitants et de durée d’attente : ce qui prend 2 ans et demi en Belgique en prend 8 en Allemagne, par exemple. Nous aimons à penser que c’est parce que les Belges ont confiance en leurs médecins. » FRÉDÉRIQUE SICCARD *https://clicpourledondorganes.be/fr/accueil/ 03

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