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08 LA CHERCHEUSE DU MOIS| FONDATION LEON FREDERICQ Le cancer du sein est la forme de cancer la plus répandue chez la femme. Stéphanie Herkenne, chercheuse liégeoise de 37 ans, se penche sur la question. Elle se concentre depuis quelques années sur le rôle de la mitochondrie dans la croissance tumorale. Son but : empêcher la propagation de cellules tumorales et faciliter le traitement de cancers. Douleur au niveau du sein, apparition d’un creux à sa surface ou encore présence d’une boule. Ces quelques symptômes ne sont pas automatiquement synonymes de cancer du seinmais ils peuvent néanmoins en suggérer l’existence. Une consultation chez lemédecin est alors primordiale. Afin d’améliorer les traitements de ces cancers, Stéphanie Herkenne s’intéresse au rôle de la mitochondrie. Elle a suivi ses études secondaires à l’Institut Notre-Dame de Jupille. Passionnée par les sciences et les nouvelles technologies, elle fait le choix de l’option sciences fortes dès sa troisième année. Diplômée en 2002, elle entame un bachelier en chimie à la Haute École Rennequin Sualem de la Province de Liège où elle termineMajor de promotion en 2005. Elle poursuit son parcours avec une passerelle à l’Université de Liège pour réaliser un master en biochimie. Durant sa dernière année, elle s’intéresse particulièrement à la génétique et décide de partir en Erasmus à l’Université de Paris VI et VII. Elle revient à l’ULiège pour terminer son mémoire et décroche son master en 2008 avec la plus grande distinction. La chercheuse continue ses études avec un doctorat sous un contrat « aspirante FNRS » qu’elle obtient en 2013. Elle devient alors docteur en sciences, en biologie moléculaire et génétique. UNE NOUVELLE ORIENTATION Après sa thèse de doctorat, Stéphanie Herkenne part à l’Université de Padoue, en Italie, où elle entame une nouvelle recherche pour traiter le cancer. « Nous travaillions sur la mitochondrie, qui est la centrale énergétique des cellules. Nous savons que les cellules cancéreuses ont besoin de beaucoup d’énergie pour se diviser et former des tumeurs. La stratégie était donc de se centrer sur la mitochondrie, la comprendre afin de comprendre comment les cellules cancéreuses ont autant d’énergie. » De là, la Liégeoise fait quelques découvertes intéressantes sur le rôle de lamitochondrie. « Avant, nous pensions que c’était un élément statique. C’est en fait un élément hautement dynamique qui, selon les besoins de la cellule, se divise ou s’allonge. Ce que j’ai démontré, c’est que dans les cellules tumorales mais également dans les cellules endothéliales (les vaisseaux sanguins liés aux tumeurs), si on empêche l’élongation des mitochondries, on empêche la croissance tumorale ainsi que le développement de métastases. » Cette étude a été publiée en 2020 dans la revue scientifique Cell Metabolism. « De ce constat, nous nous sommes dit que c’était une nouvelle approche intéressante pour traiter les cancers. En parallèle, nous avons mis au point un inhibiteur chimique qui empêche l’élongation des mitochondries. Nous avons fait le test chez des souris et nous avons observé qu’il n’y avait pas de croissance tumorale ni de formation de métastase. » UNE ÉTUDE EN PLUSIEURS PARTIES Ces nouvelles recherches ont ensuite été couplées avec les différents cancers du sein. « Une nouvelle étude vient d’être publiée sur le cancer du sein triple négatif, qui touche 1 femme sur 8 dans les pays industrialisés. Il n’y a pas encore de traitement pour ce cancer, relativement spécifique, c’est le plus agressif. » La chercheuse a dès lors voulu observer si sa méthode fonctionnait avec les cellules cancéreuses du sein. « J’ai vu que ça empêchait effectivement l’élongation des cellules cancéreuses. Un article sur cette étude vient d’être publié en février 2022 dans “Journal of Experimental & Clinical Cancer Research”. » Elle s’attachemaintenant à pousser la question encore plus loin. « Nous avons remarqué que la mitochondrie joue également un rôle très important dans la communication des cellules cancéreuses et pré-cancéreuses avec le micro-environnement tumoral. C’est par ailleurs l’étude que je continue actuellement. L’idée est de modifier la structure du composé chimique pour le rendre plus accessible dans les cellules et également pour essayer de diminuer les effets secondaires en vue de traitements chez des patients. » Pour partir en Italie, Stéphanie Herkenne a eu accès à une bourse du Centre Anticancéreux de la Fondation Léon Fredericq. À son retour, elle reçoit deux prix de la Fondation afin d’acheter du matériel et élaborer son étude. « Ce sont des études assez novatrices, il faut donc trouver des fonds pour générer les premiers résultats préliminaires. » Elle a ainsi pu compter sur la Fondation Léon Fredericq et sur une bourse Marie Skłodowska-Curie pour commencer. Elle a également perçu une bourse de la Fondation belge contre le Cancer. Miléna DE PAOLI STÉPHANIE HERKENNE, Docteur en sciences, biologie moléculaire et génétique Vous souhaitez, vous aussi, soutenir la Fondation Léon Fredericq et nos jeunes chercheurs de l’Université et du CHU de Liège ? FAITES UN DON, CHAQUE AIDE EST ESSENTIELLE ! Compte : BE48 0018 3821 0927 Communication : Fondation Léon Fredericq CC4012 (déductibilité fiscale à partir de 40€) Contact Fondation Léon Fredericq, Caroline MAZY, 04/366.24.06, caroline.mazy@chuliege.be La mitochondrie : une nouvelle stratégie pour lutter contre le cancer du sein

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