Les conseils pratiques du Patient pour des festivals plus Safe

07 SOINS DES PROPRIÉTÉS ÉTONNANTES À leur rôle exceptionnel d’insectes pollinisateurs, les abeilles ajoutent celui de productrices de miel. Composé d’eau, de matières sèches, d’enzymes, d’acides organiques, d’acides aminés, d’esters de cholestérol et de minéraux, le miel a des propriétés antioxydantes, anti-infectieuses générales, tonifiantes et stimulantes, métaboliques, digestives, antiseptiques cutanées et cicatrisantes. L’homme les exploite depuis l’Antiquité. Au CHU de Liège, on le retrouve parfois sous forme de… pansements. « Nous pouvons compter sur un véritable arsenal lorsqu’il s’agit de prendre une plaie en charge : il existe sur le marché une quantité infinie de pansements, que l’on choisit en fonction des objectifs à atteindre, de la localisation de la plaie, de la douleur du patient. Parmi cet arsenal, le pansement au miel convient parfois dans la prise en charge de plaies chroniques ou de brûlures : on utilise une crème ou un tulle imbibé de miel, pour ses propriétés favorisant la détersion (le nettoyage des débris de peau) ou le traitement d’une infection », explique Anne-Françoise Rousseau, cheffe de clinique aux Soins intensifs. Relativement marginale (« On fait peu la promotion de ce type de pansement, alors que l’apithérapie a tant de propriété intéressantes ! »), l’utilisation des pansements au miel ne peut, en aucun cas, « se limiter à plonger une cuillère dans le pot de Winnie l’Ourson pour en tartiner le genou d’un enfant dans la cour ! On ne met jamais de miel sur une plaie sans que ce soit prescrit par un médecin ! D’ailleurs les pansements sont à base de miel, et produits dans des conditions pharmaceutiques surveillées avant autorisation de leur mise sur le marché », sourit Anne-Françoise Rousseau. « Les entreprises choisissent exclusivement certains miels, en fonction de leurs propriétés, pour être toujours en mesure d’offrir le même produit. » BIODIVERSITÉ TOXICOLOGIE DES SENTINELLES EN SOUFFRANCE Victimes du varroa (un acarien parasite) et du frelon asiatique, les abeilles souffrent également de l’usage de nombreux pesticides et herbicides dans l’agriculture moderne. « Elles sont, à ce titre, les sentinelles de l’environnement : on peut mesurer sa qualité à l’aune de leur disparition. Les herbicides suppriment quantité de plantes qui leur sont utiles. Et les pesticides, à commencer par les néonicotinoïdes, des perturbateurs endocriniens, ont un effet neurotoxique désastreux sur les abeilles, qui ne retrouvent plus le chemin de la ruche », explique le Professeur Corinne Charlier, Cheffe du Service de Toxicologie clinique, médico-légale, de l’environnement et en entreprise du CHU. « On assiste à un déclin extrêmement préoccupant de leur population. Le jour où on les verra à nouveau pulluler, on pourra penser que les communes ont mis en place une politique favorable à l’environnement. Albert Einstein a dit que, quand la dernière abeille aura disparu, la survie de la population mondiale ne sera plus que de 2 à 5 ans. » ANNE-FRANÇOISE ROUSSEAU Cheffe de clinique aux Soins intensifs GLORIA BUELENS Directrice de la maison de repos - Home de Seny CORINNE CHARLIER Cheffe du Service de Toxicologie clinique, médico-légale, de l’environnement et en entreprise du CHU « Si la ruche est installée dans une zone de champs bio, il y a de fortes chances pour que les abeilles butinent des fleurs essentiellement bio. L’étiquette le mentionne généralement. Dans le cas contraire, inévitablement, les produits toxiques qu’elles butinent se retrouveront dans le pot. Mais le miel est également l’un des produits alimentaires les plus adultérés : si le pot que vous trouvez sur un marché provençal mentionne une origine européenne, bof ! S’il est produit dans l’abbaye toute proche, il y a plus de chance de déguster du vrai miel, et non un produit additionné de sirop de sucre. Le prix est aussi, généralement, un indice de qualité. »

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