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06 BIODIVERSITÉ | DES RUCHES AU CHU DE LIÈGE Du miel et des abeilles Ils ont 8 ans, pas encore toutes leurs dents, et des étoiles dans les yeux : les élèves de l’école communale de Fraiture découvrent tout à la fois l’immense parc du home de Seny et la ruche qui y est installée, sous l’œil attentif de leur instituteur et de Fabian Collard, apiculteur. Après une matinée d’activités avec les pensionnaires du home, ils ont tous les droits : celui de toucher un mâle, de chercher la reine, et même, même... de plonger les doigts dans un rayon pour goûter le miel tiède, presque liquide au sortir de la ruche ! « Cette ruche, c’est un projet institutionnel du CHU, qui a pris le parti d’en installer sur 6 de ses sites. Le nôtre, avec son parc de plusieurs hectares, semblait tout indiqué : nous avons saisi l’occasion de l’ouvrir au public, après 2 années d’isolement. Les enfants semblent apprécier, et les pensionnaires sont heureux de recevoir à nouveau de jeunes visiteurs », indique Gloria Buelens, directrice de la maison de repos. En plus de ce moment (renouvelable) de bonheur partagé, le home devrait obtenir environ 40 kilos de miel par an, selon Thomas Descamps, fondateur de Bee Impact et responsable des ruches du CHU. « C’est 35 kilos de plus que la ruche installée sur le toit du BRULL », sourit-il. «Mais ces abeilles-ci bénéficient d’un environnement remarquable, tout comme celles de Fraiture et d’Esneux. » Le concept de Bee Impact est simple : louer des ruches aux entreprises qui le souhaitent, pour une durée de 3, 6 ou 9 ans, et leur offrir l’opportunité de soutenir ainsi la biodiversité, en plus de gâter leurs clients. «Les abeilles jouent un rôle prépondérant dans la pollinisation. Un tiers des cultures qui finissent dans notre assiette dépendent des insectes pollinisateurs. Les abeilles pollinisent aussi les végétaux qui nourrissent les insectes, les oiseaux et les mammifères », rappelle Thomas Descamps. « Les abeilles sont également connues pour leur rôle de « sentinelle » mesurant les atteintes à l’environnement et à la biodiversité et par conséquent, protégeant la santé publique. Partout dans le monde, on constate une hausse de leur mortalité. En raison des produits phytosanitaires, bien sûr, mais aussi du réchauffement climatique et de maladies. Il est temps de les protéger ! » Fabriquées par l’atelier protégé de Monceau (Grâce-Hollogne), « parce que parler de protection de l’environnement et commander des ruches en Chine n’avait pas de sens », les six ruches du CHU comptent 360 000 abeilles, et nécessitent chacune 25 visites par an. Avec ou sans élèves enthousiastes et gourmands. Frédérique Siccard infos : https://beeimpact.eu THOMAS DESCAMPS fondateur de Bee Impact et responsable des ruches du CHU CHERCHER LE VRAI MIEL « Quand on analyse le miel en pot, on retrouve au moins un pesticide dans au moins trois pots sur quatre. C’est logique : les abeilles se contaminent pendant qu’elles butinent, puis contaminent les produits de la ruche », ajoute Corinne Charlier. Si on est loin d’une toxicité aigüe, qui produirait chez l’être humain les mêmes effets neurotoxiques que chez les abeilles après une seule tartine demiel (l’AFSCA veille au respect des normes), la toxicologue recommande toutefois de se pencher sur l’étiquette des pots.

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