Les conseils pratiques du Patient pour des festivals plus Safe

Votre santé nous tient à cœur Le magazine de votre hôpital universitaire I Mensuel N°65 I JUIN 2022 FESTIVAL | SAFE UNE NOUVELLE STRATÉGIE DE LUTTE RECHERCHE| CANCER DU SEIN P. 08 CONTACT | NUMÉRO DE TÉLÉPHONE Le CHU vous simplifie la vie P. 11 PP. 2-5 MÉDICAMENTS | DÉPART EN VACANCES Présenter votre pièce d’identité à l’hôpital est OBLIGATOIRE : - pour votre sécurité (identitovigilance) - pour que vos soins soient directement facturés à votre mutuelle* (tiers payant) * hors suppléments Une initiative nationale de l’INAMI - Mai 2022 N'oubliez pas vos médicaments P. 10 Les conseils pratiques du Patient pour des festivals plus Safe PIQÛRE, ALCOOL, DROGUE, AGRESSIONS...

2 Les Ardentes lancent « Le consentement Éditeur responsable I Sudinfo - Pierre Leerschool Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur Rédaction I Jenifer Devresse, Caroline Doppagne, Vincent Liévin, Jacques Glaude, Charles Neuforge, Frédérique Siccard Coordination I Delphine Gilman, Vincent Liévin, Rosaria Crapanzano Photographies I CHU de Liège, Michel Houet Mise en page I Creative Studio Impression I Rossel Printing EDITO I Respirez, il est à nos portes ! Même si on n’entend pas encore les cigales et que le ciel continue à nous offrir une alternance d’éclaircies et de nuages gris, il est une certitude : l’été arrive ! Il est là et s’apprête à sortir son transat. Les festivaliers aussi. Ils attendaient impatiemment quelques moments plus légers et sont invités à plonger dans notre dossier pour des Festivals en toute sécurité. Les organisateurs des Ardentes et nos équipes du CHU – précisément du CPVS, Centre de prise en charge des violences sexuelles, vous livrent une foule de précieux conseils. Prenez le temps de les lire. Toujours à votre écoute, nous voulons encore améliorer notre service. Vous découvrirez que depuis le 15 juin, le CHU de Liège simplifie ses numéros de téléphone. Nous optons en effet pour une nouvelle racine, et le préfixe est inchangé. Concrètement, ils commenceront désormais par «04/323.xx.xx», et cinq numéros changent complètement. Vous trouverez toutes ces informations dans ce journal ainsi que sur nos sites web et réseaux sociaux. Cet été, tant attendu, sera aussi celui du plaisir des moments en extérieur… mais pas n’importe comment ! Pour que le soleil reste votre ami, immergez-vous dans l’article préparé avec notre équipe de dermatologie. Et si vous souhaitez approfondir vos connaissances à ce sujet, venez nous rejoindre au Solidaris Day organisé le 21 août prochain à Seraing. Cette douceur, qui s’annonce, nous viendra aussi de la nature. Découvrez les bienfaits du miel, tant en termes de soins que de biodiversité. Après avoir installé il y a quelques mois des ruches sur plusieurs de ses sites, le CHU de Liège est heureux de profiter à présent d’une excellente récolte. Un délice. Excellente lecture et bel été à vous ! LA RÉDACTION LE MOT WALLON « I n’si fåt nin vanter d’ine bèle djournêye tant quèle n’èst nin oute » « Il ne faut pas se vanter d’une belle journée tant qu’elle n’est pas finie » DROGUES ET AGRESSIONS SEXUELLES | DES FESTIVALS EN TOUTE SÉCURITÉ Entre abus sexuels et drogues administrées en douce, les plaintes rapportées ces derniers mois ont quelque peu assombri le parfum d’insouciance qui accompagne habituellement le retour de la saison des festivals. À Liège, 40.000 festivaliers sont attendus chaque jour aux Ardentes du 7 au 10 juillet, pour la première fois sur le site de Rocourt. Un événement d’une ampleur inédite pour lequel l’organisation vise le « 100 % safe » et « 100 % consenti ». En réponse aux actualités qui ont secoué le monde de la nuit ces dernières semaines, les organisateurs des Ardentes ont décidé de mettre les bouchées doubles pour sécuriser l’édition 2022. Au cœur de leur stratégie : la promotion du consentement (« synka » en grec), que ce soit en matière de drogues ou de rapports sexuels. Dans la continuité du «plan Sacha» entamé en 2019 (Safe Attitude Contre le Harcèlement et les Agressions), place donc au plan SYNKA : « On mise beaucoup sur la sensibilisation à la notion de consentement, tant auprès des victimes que des agresseurs potentiels, pour éviter les comportements inappropriés au sein du festival », explique Clémentine Lefèvre, stagiaire en dernière année d’études de Master en Management d’événements à l’IHECS et chargée du volet « sensibilisation au consentement» aux Ardentes. Au menu, campagnes d’affichage, rencontre des bénévoles associatifs avec les festivaliers, goodies aux messages sans équivoque… «Bien sûr la sensibilisation ne suffit pas, c’est pourquoi l’organisation a prévu toutes sortes de dispositifs de prévention, à commencer par une présence policière accrue parmi les festivaliers et des fouilles renforcées à l’entrée « pour éviter au maximum la présence de drogues sur le festival », qui applique une politique de tolérance zéro en la matière. UNE SAFETY ZONE PRENDRA PLACE SUR LE CAMPING, LE LIEU LE PLUS SENSIBLE DU FESTIVAL Pour sa dernière édition en 2019, les Ardentes avaient déjà mis en place une « safety zone», un espace protégé sur le site du festival où « toute personne qui se sent mal ou menacée, harcelée… peut venir se réfugier ». Cette année, vu l’éloignement du camping (à 15 minutes de marche de l’entrée), « nous avons prévu une seconde safety zone près des tentes, ouverte toute la nuit». Ces lieux-refuges sont gardés en permanence par des assistants sociaux, éducateurs et psychologues bénévoles « auprès desquels les festivaliers «Par rapport à l’actualité, il ne faut pas s’empêcher de vivre ! On peut faire la fête en sécurite, en s’entourant des bonnes personnes et en prêtant attention les uns aux autres »

03 leur plan SYNKA : est notre priorité ! » «Les garçons se sentent moins concernés par le risque de soumission chimique. C’est une erreur ! » peuvent trouver un accueil sans jugement et une écoute bienveillante, grâce à nos partenaires associatifs Solidaris et la Ville de Liège, qui collabore avec nous sous sa casquette « conseil de la nuit », très active dans le milieu festif liégeois et en contact régulier avec différentes associations sur le terrain ». Les bénévoles comme d’ailleurs toutes les personnes qui travaillent sur le festival à la sécurité, aux stands, aux bars ou ailleurs, ont été « sensibilisés à la problématique du consentement, informés de toutes les ressources disponibles sur le site, et formés à réagir de manière adéquate face à une situation problématique ou à une personne en détresse. Ils savent quoi faire, et comment parler aux victimes avec délicatesse». Leur formation est menée durant le mois de juin, en collaboration avec la Ville de Liège, le Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles de Liège (CPVS, lire page suivante) et la police locale. De plus, «nous allons également communiquer un numéro d’urgence à appeler en cas de problème ou question sur le festival, qui permettra de joindre directement un responsable du projet SYNKA ou un intervenant présent dans une safety zone». DISTRIBUTION GRATUITE DE DISPOSITIFS ANTI GHB Rien de plus facile que de glisser quelques gouttes d’une substance quelconque, GHB ou autre, dans un verre qui traîne. « De récentes enquêtes montrent que les phénomènes de soumission chimique arrivent de plus en plus fréquemment dans le monde de la fête », alerte Clémentine Lefèvre. Pour limiter ces risques, « des milliers de couvre-gobelets seront distribués gratuitement aux festivaliers. Ils sont réutilisables, l’idée étant que les jeunes puissent le conserver et s’en servir plus tard pour leurs sorties». Pour la jeune stagiaire, «ils seront particulièrement utiles dans le camping, où l’on abandonne plus volontiers son verre que dans la foule des concerts ». En festival, le premier facteur de risque est l’isolement : « Nous conseillons à tous nos festivaliers de venir accompagnés d’au moins une personne de confiance », insiste Clémentine Lefèvre. Mais dans la foule obscure on se perd vite de vue, surtout après quelques bières… C’est pourquoi la Ville de Liège distribuera des bandanas « dans lesquels on peut inscrire le numéro de téléphone de son binôme de soirée. En cas de problème, si la personne est perdue, désorientée ou inconsciente, on peut ainsi savoir immédiatement qui contacter sur place». Car seul(e), on est une proie facile. Jen D. CLÉMENTINE LEFÈVRE Stagiaire en dernière année d’études de Master en Management d’événements à l’IHECS

04 DROGUES ET AGRESSIONS SEXUELLES | DES FESTIVALS EN TOUTE SÉCURITÉ LE CPVS ACCUEILLE LES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES Fruit d’une collaboration entre le CHU de Liège, la police et le Parquet judiciaire, le CPVS a pour mission d’accueillir et d’assurer un accompagnement global à toute victime de viol ou de tentative de viol : soutien psychologique, prise en charge médicale et médico-légale, suivi judiciaire. Contact : via les Urgences du CHU (site des Bruyères, rue de Gaillarmont, 4032 Chênée) ou au 04/367 93 11 Violences sexuelles en festival : le CPVS prête main-forte aux Ardentes ! Cette année, le plus gros festival de la région a fait appel à la collaboration du Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) du CHU de Liège, pour tenter de sécuriser son édition 2022. Une grande première pour le tout jeune CPVS liégeois, qui promet de faire date ! « Après deux ans d’abstinence, la reprise des festivals ce printemps a été plus que jamais marquée par un besoin de lâcher-prise », analyse Carine Thirion, infirmière en cheffe au CPVS. Et même dans des événements de petite ampleur, les excès mêlés à l’envie d’extravagance ont précipité les dérapages ! Naturellement les abus sexuels en festival sont loin d’être une nouveauté : «Toutes les conditions à risques y sont réunies : l’abus d’alcool, l’accessibilité des drogues, la jeunesse, la foule, la promiscuité, les nuits en camping… Tout cela réuni en même temps et dans un même lieu, dans une ambiance de relâchement généralisé ! ». Virginie Baÿ, infirmière coordinatrice du CPVS, se souvient des premiers contacts avec les Ardentes en 2019 « qui ont marqué les prémisses de notre collaboration, malheureusement avortée par la période covid et l’annulation des gros événements culturels». Cette année, la reprise des contacts se concrétise enfin, par une série d’actions au sein du festival liégeois : « campagne d’affichage CPVS partout sur le site, permanence téléphonique, formation et information des bénévoles, collaboration avec la police… Et même si le CPVS n’a pas de vocation préventive, nous conseillons les organisateurs par exemple sur les dispositifs anti-drogues, les bons gestes à adopter en cas de problème ou encore les procédures à mettre en place ». Pour Virginie Baÿ, « Il y a une grande conscience du côté des organisateurs et une réelle volonté de prévenir les risques ». UNE HOTLINE AGRESSIONS SEXUELLES 24H 24 Du côté du CPVS, on se prépare à recevoir un afflux supplémentaire de victimes de violences sexuelles sur la durée du festival, « c’est pourquoi nous renforcerons notre vigilance via notre permanence téléphonique, pour pouvoir assurer un contact direct avec les victimes ou répondre aux questionnements des bénévoles du festival qui seraient confrontés à une situation problématique, de jour comme de nuit », explique Carine Thirion. «Nous aimerions être présents physiquement sur le site même, mais envoyer du personnel sur place risquerait de nous déforcer là où nous sommes les plus utiles : au CPVS, sur le site des Bruyères du CHU, pour prendre en VIRGINIE BAŸ Infirmière Cheffe de services CARINE THIRION Infirmière coordinatrice du CPVS charge les victimes. Cela dit, connaissant le dévouement des infirmières du CPVS, il n’est pas impossible que certaines décident de sacrifier leurs jours de repos pour aller prêter main-forte sur place bénévolement, à titre privé ». SUR SITE, DES PERSONNES RELAIS BRIEFÉES PAR LE CPVS Pour assurer une disponibilité sur site auprès des victimes potentielles, les nombreux bénévoles recrutés par le festival seront donc solidement briefés par le CPVS en vue de l’événement, de façon à pouvoir jouer le rôle de « personnes-relais ». « Il nous semblait également important de re-sensibiliser les policiers aux questions des violences sexuelles, pour qu’ils puissent eux aussi être des interlocuteurs privilégiés particulièrement vigilants, prêts à intervenir en cas de problème », insiste Carine Thirion. Par ailleurs, le CPVS collabore déjà au quotidien avec la police liégeoise pour gérer les plaintes liées aux abus sexuels. C’est une grande première pour le tout jeune CPVS liégeois qui n’avait encore jamais participé à un événement de ce type, contrairement à son homologue bruxellois. Cairement, la collaboration avec les Ardentes se conjugue déjà au futur : « À terme, nous espérons que le Centre sera suffisamment développé pour s’y investir davantage encore ! ». Jen D. « Les festivals sont des foyers à hauts risques d’agressions sexuelles ! »

05 Pour profiter au mieux des festivals de l’été sans que la fête ne tourne au cauchemar, voici les conseils de nos spécialistes ! De quoi éviter les ennuis, prévenir les risques de soumission chimique et d’agressions, et adopter les bonnes réactions en cas de problème. À TOUT MOMENT : • Restez en groupe, auminimum à deux. • Protégez votre verre et ne le laissez pas sans surveillance ! C’est la règle numéro un pour éviter les mauvaises blagues, surtout dans les zones de camping. • Ne vous laissez offrir des verres que par des personnes de confiance, même si c’est frustrant. • Portez sur vous, visible, le numéro de téléphone de votre binôme de soirée (votre accompagnant sur place) à contacter en cas de problème. Par exemple sur un bracelet, en pendentif, ou encore dans les « bandanas« distribués par la Ville de Liège. TÉMOIN D’UNE SCÈNE ANORMALE ? • Face à une personne en détresse ou désorientée : portez-lui assistance et avertissez un bénévole du festival ou un policier sur place, il saura comment réagir. Si la personne est consciente, emmenez-la dans une safety zone sur le site du festival. • S’il vous semble qu’un tiers a manipulé une boisson, n’hésitez pas à jeter le verre, quitte à vous faire rabrouer. • Si l’un de vos proches ne semble pas dans son état normal, ne le quittez pas d’une semelle et ne le laissez surtout pas déambuler seul, même dans la zone WC! VOUS PENSEZ AVOIR ÉTÉ PIQUÉ OU DROGUÉ À VOTRE INSU ? Il faut réagir vite, chaque minute compte ! Au moindre symtôme anormal (tête qui tourne, nausée, état vaseux ou d’ébriété important incohérent avec votre consommation d’alcool) ou si vous avez ressenti une piqûre : • Prévenez de suite votre groupe d’amis : demandez-leur de tenir un « cordon sanitaire« autour de vous et de ne pas vous laisser seul(e). • N’attendez pas, urinez de suite dans un pot ! Certaines drogues comme le GHB ne laissent plus de trace dès 2 heures après leur absorption. • Rendez-vous aux Urgences les plus proches pour réaliser les analyses toxicologiques qui permettront d’identifier la substance qui vous a peut-être été administrée. Ce sera également un élément de preuve important si vous envisagez de déposer plainte. En cas de soupçon de piqûre, un médecin analysera votre cas particulier. Le cas échéant, il peut vous proposer un vaccin contre le tétanos et évaluer l'indication d’un traitement post-exposition auHIV. VICTIME OU TÉMOIN D’UNE AGRESSION SEXUELLE ? Contactez le Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS de Liège), qui pourra vous prendre en charge immédiatement, vous porter assistance et soutien psychologique, procurer les soins médicaux nécessaires, réaliser les analyses et récolter les preuves de l’agression indispensables si vous désirez porter plainte par la suite. Directement : • en se rendant aux Urgences du CHU de Liège sur le site des Bruyères (rue de Gaillarmont - 4032 Chênée) • en téléphonant au 04/367 93 11 Sur le site du festival : • en s’adressant à une personne-relais : policiers et bénévoles mobiles ou présents sur les stands et aux bars • en rejoignant une safety zone Le Patient vous livre ses conseils pour des festivals plus safe !

06 BIODIVERSITÉ | DES RUCHES AU CHU DE LIÈGE Du miel et des abeilles Ils ont 8 ans, pas encore toutes leurs dents, et des étoiles dans les yeux : les élèves de l’école communale de Fraiture découvrent tout à la fois l’immense parc du home de Seny et la ruche qui y est installée, sous l’œil attentif de leur instituteur et de Fabian Collard, apiculteur. Après une matinée d’activités avec les pensionnaires du home, ils ont tous les droits : celui de toucher un mâle, de chercher la reine, et même, même... de plonger les doigts dans un rayon pour goûter le miel tiède, presque liquide au sortir de la ruche ! « Cette ruche, c’est un projet institutionnel du CHU, qui a pris le parti d’en installer sur 6 de ses sites. Le nôtre, avec son parc de plusieurs hectares, semblait tout indiqué : nous avons saisi l’occasion de l’ouvrir au public, après 2 années d’isolement. Les enfants semblent apprécier, et les pensionnaires sont heureux de recevoir à nouveau de jeunes visiteurs », indique Gloria Buelens, directrice de la maison de repos. En plus de ce moment (renouvelable) de bonheur partagé, le home devrait obtenir environ 40 kilos de miel par an, selon Thomas Descamps, fondateur de Bee Impact et responsable des ruches du CHU. « C’est 35 kilos de plus que la ruche installée sur le toit du BRULL », sourit-il. «Mais ces abeilles-ci bénéficient d’un environnement remarquable, tout comme celles de Fraiture et d’Esneux. » Le concept de Bee Impact est simple : louer des ruches aux entreprises qui le souhaitent, pour une durée de 3, 6 ou 9 ans, et leur offrir l’opportunité de soutenir ainsi la biodiversité, en plus de gâter leurs clients. «Les abeilles jouent un rôle prépondérant dans la pollinisation. Un tiers des cultures qui finissent dans notre assiette dépendent des insectes pollinisateurs. Les abeilles pollinisent aussi les végétaux qui nourrissent les insectes, les oiseaux et les mammifères », rappelle Thomas Descamps. « Les abeilles sont également connues pour leur rôle de « sentinelle » mesurant les atteintes à l’environnement et à la biodiversité et par conséquent, protégeant la santé publique. Partout dans le monde, on constate une hausse de leur mortalité. En raison des produits phytosanitaires, bien sûr, mais aussi du réchauffement climatique et de maladies. Il est temps de les protéger ! » Fabriquées par l’atelier protégé de Monceau (Grâce-Hollogne), « parce que parler de protection de l’environnement et commander des ruches en Chine n’avait pas de sens », les six ruches du CHU comptent 360 000 abeilles, et nécessitent chacune 25 visites par an. Avec ou sans élèves enthousiastes et gourmands. Frédérique Siccard infos : https://beeimpact.eu THOMAS DESCAMPS fondateur de Bee Impact et responsable des ruches du CHU CHERCHER LE VRAI MIEL « Quand on analyse le miel en pot, on retrouve au moins un pesticide dans au moins trois pots sur quatre. C’est logique : les abeilles se contaminent pendant qu’elles butinent, puis contaminent les produits de la ruche », ajoute Corinne Charlier. Si on est loin d’une toxicité aigüe, qui produirait chez l’être humain les mêmes effets neurotoxiques que chez les abeilles après une seule tartine demiel (l’AFSCA veille au respect des normes), la toxicologue recommande toutefois de se pencher sur l’étiquette des pots.

07 SOINS DES PROPRIÉTÉS ÉTONNANTES À leur rôle exceptionnel d’insectes pollinisateurs, les abeilles ajoutent celui de productrices de miel. Composé d’eau, de matières sèches, d’enzymes, d’acides organiques, d’acides aminés, d’esters de cholestérol et de minéraux, le miel a des propriétés antioxydantes, anti-infectieuses générales, tonifiantes et stimulantes, métaboliques, digestives, antiseptiques cutanées et cicatrisantes. L’homme les exploite depuis l’Antiquité. Au CHU de Liège, on le retrouve parfois sous forme de… pansements. « Nous pouvons compter sur un véritable arsenal lorsqu’il s’agit de prendre une plaie en charge : il existe sur le marché une quantité infinie de pansements, que l’on choisit en fonction des objectifs à atteindre, de la localisation de la plaie, de la douleur du patient. Parmi cet arsenal, le pansement au miel convient parfois dans la prise en charge de plaies chroniques ou de brûlures : on utilise une crème ou un tulle imbibé de miel, pour ses propriétés favorisant la détersion (le nettoyage des débris de peau) ou le traitement d’une infection », explique Anne-Françoise Rousseau, cheffe de clinique aux Soins intensifs. Relativement marginale (« On fait peu la promotion de ce type de pansement, alors que l’apithérapie a tant de propriété intéressantes ! »), l’utilisation des pansements au miel ne peut, en aucun cas, « se limiter à plonger une cuillère dans le pot de Winnie l’Ourson pour en tartiner le genou d’un enfant dans la cour ! On ne met jamais de miel sur une plaie sans que ce soit prescrit par un médecin ! D’ailleurs les pansements sont à base de miel, et produits dans des conditions pharmaceutiques surveillées avant autorisation de leur mise sur le marché », sourit Anne-Françoise Rousseau. « Les entreprises choisissent exclusivement certains miels, en fonction de leurs propriétés, pour être toujours en mesure d’offrir le même produit. » BIODIVERSITÉ TOXICOLOGIE DES SENTINELLES EN SOUFFRANCE Victimes du varroa (un acarien parasite) et du frelon asiatique, les abeilles souffrent également de l’usage de nombreux pesticides et herbicides dans l’agriculture moderne. « Elles sont, à ce titre, les sentinelles de l’environnement : on peut mesurer sa qualité à l’aune de leur disparition. Les herbicides suppriment quantité de plantes qui leur sont utiles. Et les pesticides, à commencer par les néonicotinoïdes, des perturbateurs endocriniens, ont un effet neurotoxique désastreux sur les abeilles, qui ne retrouvent plus le chemin de la ruche », explique le Professeur Corinne Charlier, Cheffe du Service de Toxicologie clinique, médico-légale, de l’environnement et en entreprise du CHU. « On assiste à un déclin extrêmement préoccupant de leur population. Le jour où on les verra à nouveau pulluler, on pourra penser que les communes ont mis en place une politique favorable à l’environnement. Albert Einstein a dit que, quand la dernière abeille aura disparu, la survie de la population mondiale ne sera plus que de 2 à 5 ans. » ANNE-FRANÇOISE ROUSSEAU Cheffe de clinique aux Soins intensifs GLORIA BUELENS Directrice de la maison de repos - Home de Seny CORINNE CHARLIER Cheffe du Service de Toxicologie clinique, médico-légale, de l’environnement et en entreprise du CHU « Si la ruche est installée dans une zone de champs bio, il y a de fortes chances pour que les abeilles butinent des fleurs essentiellement bio. L’étiquette le mentionne généralement. Dans le cas contraire, inévitablement, les produits toxiques qu’elles butinent se retrouveront dans le pot. Mais le miel est également l’un des produits alimentaires les plus adultérés : si le pot que vous trouvez sur un marché provençal mentionne une origine européenne, bof ! S’il est produit dans l’abbaye toute proche, il y a plus de chance de déguster du vrai miel, et non un produit additionné de sirop de sucre. Le prix est aussi, généralement, un indice de qualité. »

08 LA CHERCHEUSE DU MOIS| FONDATION LEON FREDERICQ Le cancer du sein est la forme de cancer la plus répandue chez la femme. Stéphanie Herkenne, chercheuse liégeoise de 37 ans, se penche sur la question. Elle se concentre depuis quelques années sur le rôle de la mitochondrie dans la croissance tumorale. Son but : empêcher la propagation de cellules tumorales et faciliter le traitement de cancers. Douleur au niveau du sein, apparition d’un creux à sa surface ou encore présence d’une boule. Ces quelques symptômes ne sont pas automatiquement synonymes de cancer du seinmais ils peuvent néanmoins en suggérer l’existence. Une consultation chez lemédecin est alors primordiale. Afin d’améliorer les traitements de ces cancers, Stéphanie Herkenne s’intéresse au rôle de la mitochondrie. Elle a suivi ses études secondaires à l’Institut Notre-Dame de Jupille. Passionnée par les sciences et les nouvelles technologies, elle fait le choix de l’option sciences fortes dès sa troisième année. Diplômée en 2002, elle entame un bachelier en chimie à la Haute École Rennequin Sualem de la Province de Liège où elle termineMajor de promotion en 2005. Elle poursuit son parcours avec une passerelle à l’Université de Liège pour réaliser un master en biochimie. Durant sa dernière année, elle s’intéresse particulièrement à la génétique et décide de partir en Erasmus à l’Université de Paris VI et VII. Elle revient à l’ULiège pour terminer son mémoire et décroche son master en 2008 avec la plus grande distinction. La chercheuse continue ses études avec un doctorat sous un contrat « aspirante FNRS » qu’elle obtient en 2013. Elle devient alors docteur en sciences, en biologie moléculaire et génétique. UNE NOUVELLE ORIENTATION Après sa thèse de doctorat, Stéphanie Herkenne part à l’Université de Padoue, en Italie, où elle entame une nouvelle recherche pour traiter le cancer. « Nous travaillions sur la mitochondrie, qui est la centrale énergétique des cellules. Nous savons que les cellules cancéreuses ont besoin de beaucoup d’énergie pour se diviser et former des tumeurs. La stratégie était donc de se centrer sur la mitochondrie, la comprendre afin de comprendre comment les cellules cancéreuses ont autant d’énergie. » De là, la Liégeoise fait quelques découvertes intéressantes sur le rôle de lamitochondrie. « Avant, nous pensions que c’était un élément statique. C’est en fait un élément hautement dynamique qui, selon les besoins de la cellule, se divise ou s’allonge. Ce que j’ai démontré, c’est que dans les cellules tumorales mais également dans les cellules endothéliales (les vaisseaux sanguins liés aux tumeurs), si on empêche l’élongation des mitochondries, on empêche la croissance tumorale ainsi que le développement de métastases. » Cette étude a été publiée en 2020 dans la revue scientifique Cell Metabolism. « De ce constat, nous nous sommes dit que c’était une nouvelle approche intéressante pour traiter les cancers. En parallèle, nous avons mis au point un inhibiteur chimique qui empêche l’élongation des mitochondries. Nous avons fait le test chez des souris et nous avons observé qu’il n’y avait pas de croissance tumorale ni de formation de métastase. » UNE ÉTUDE EN PLUSIEURS PARTIES Ces nouvelles recherches ont ensuite été couplées avec les différents cancers du sein. « Une nouvelle étude vient d’être publiée sur le cancer du sein triple négatif, qui touche 1 femme sur 8 dans les pays industrialisés. Il n’y a pas encore de traitement pour ce cancer, relativement spécifique, c’est le plus agressif. » La chercheuse a dès lors voulu observer si sa méthode fonctionnait avec les cellules cancéreuses du sein. « J’ai vu que ça empêchait effectivement l’élongation des cellules cancéreuses. Un article sur cette étude vient d’être publié en février 2022 dans “Journal of Experimental & Clinical Cancer Research”. » Elle s’attachemaintenant à pousser la question encore plus loin. « Nous avons remarqué que la mitochondrie joue également un rôle très important dans la communication des cellules cancéreuses et pré-cancéreuses avec le micro-environnement tumoral. C’est par ailleurs l’étude que je continue actuellement. L’idée est de modifier la structure du composé chimique pour le rendre plus accessible dans les cellules et également pour essayer de diminuer les effets secondaires en vue de traitements chez des patients. » Pour partir en Italie, Stéphanie Herkenne a eu accès à une bourse du Centre Anticancéreux de la Fondation Léon Fredericq. À son retour, elle reçoit deux prix de la Fondation afin d’acheter du matériel et élaborer son étude. « Ce sont des études assez novatrices, il faut donc trouver des fonds pour générer les premiers résultats préliminaires. » Elle a ainsi pu compter sur la Fondation Léon Fredericq et sur une bourse Marie Skłodowska-Curie pour commencer. Elle a également perçu une bourse de la Fondation belge contre le Cancer. Miléna DE PAOLI STÉPHANIE HERKENNE, Docteur en sciences, biologie moléculaire et génétique Vous souhaitez, vous aussi, soutenir la Fondation Léon Fredericq et nos jeunes chercheurs de l’Université et du CHU de Liège ? FAITES UN DON, CHAQUE AIDE EST ESSENTIELLE ! Compte : BE48 0018 3821 0927 Communication : Fondation Léon Fredericq CC4012 (déductibilité fiscale à partir de 40€) Contact Fondation Léon Fredericq, Caroline MAZY, 04/366.24.06, caroline.mazy@chuliege.be La mitochondrie : une nouvelle stratégie pour lutter contre le cancer du sein

09 PRÉVENTION | SOLEIL ET EAU L’été à fleur de peau The other side Self Portrait Petite Fille En attendant la Deuxième Vague Dive Comment bien vieillir dans notre société actuelle ? Comment prendre soin de son immunité ? Les soins palliatifs, ou comment prendre le temps d’accompagner ? Gaming, réalité virtuelle et santé : émergence et enjeux Alimentation et maladie dans la petite enfance : quel impact à l’âge adulte ? Minding the Gap The Reason I Jump Une vie Démente Honeyland Coming Out Roberto Minervini Katja Hogset, Margareth Olin, Espen Wallin Sébastien Lifshitz Christophe Hermans Elín Hansdottir, Anna Rún Tryggvadóttir, Hanna Björk Valsdóttir Bing Liu Jerry Rothwell Ann Sirot, Raphaël Balboni Ljubomir Stefanov, Tamara Kotevska Coming Out Hors compétition Hors compétition Prix « Santé mentale positive » Réalisateur liégeois 2e Prix « Compétition Internationale » Prix « Nouveaux Horizons » Hors compétition Primé au Sundance Festival 1er Prix « Compétition Internationale » Le soleil et le chlore des piscines, notamment, ne nous veulent pas que du bien. Autant le savoir. Le 21 août prochain à Seraing, ils seront sur le pont. «Ils», ce sont les dermatologues du CHU de Liège. A l’occasion du Solidaris Day, leur stand de prévention du cancer de la peau, c’est avant tout sortir de l’hôpital pour aller à la rencontre du grand public. « Nous savons que tout le monde ne viendra pas à nous pour une consultation à l’hôpital, explique le docteur Thomas Damsin, assistant clinique au service de dermatologie. Les dangers liés au soleil sont présents toute l’année, mais nous savons qu’en été, les personnes sont plus attentives à cette problématique et que nous allons pouvoir en convaincre davantage » . SOUS HAUTE PROTECTION Pour sensibiliser un maximum de personnes, deux messages principaux. Le premier : tout le monde est concerné. « La prévention concerne aussi bien le bébé qui vient de naître et qu’il faut protéger le plus possible, que les enfants, les adolescents, les adultes ou les personnes âgées«. Deuxième message : comment se protéger du soleil ? Bien sûr, il y a les crèmes solaires et les questions les concernant (Quel indice utiliser? A quelle fréquence?), mais pas que. La base, c’est d’éviter de s’exposer de 11h à 15h voire 16h »précise Thomas Damsin. Ensuite, les vêtements peuvent aussi jouer un rôle important, tout comme le port de lunettes solaires, d’un chapeau, d’une casquette. « Pour les enfants par exemple, il existe maintenant des tenues fabriquées avec des fibres qui protègent 50 à 100 fois plus qu’un crème avec un indice 50» . A L’EAU Le soleil n’est pas le seul à vouloir se payer notre peau. L’eau peut aussi jouer des mauvais tours. Le chlore des piscines par exemple est susceptible de provoquer des irritations. Conseils ? Avant le bain : une crème hydratante ou crème solaire résistante à l’eau. Après le bain: la douche et une crème hydratante. Et si c’est de votre piscine qu’il s’agit : tenir à l’œil le taux de ph et de chlore et ajuster les dosages Charles Neuforge

10 VACANCES | N’OUBLIEZ PAS TOUT ! C’est un grand classique. Arrivés sur le lieu de vacances, on défait les valises. Maillots, crème protectrice, lunettes solaires, ... : rien ne manque, vous avez « tout bien fait ». Dans l’appartement, la maison ou l’hôtel, chaque chose a trouvé sa place. On s’apprête à prendre le premier apéro au soleil, tranquille, le devoir accompli... jusqu’à la phrase qui tue : « Chouchou, la petite trousse rose avec les médicaments, tu l’as mise où ? ». Silence... « Ce n’est pas toi qui devait la prendre dans ta valise ? ». Silence... « Mais non, tu avais dit que... ». Epargnons-nous la suite, au final, elle se résume par « Et zut alors ! Ils sont restés à la maison ! ». Est-ce grave docteur ? Pas tous à la même enseigne. Tout dépend de ce qu’il y avait dans la petite trousse rose et de pourquoi cela s’y trouvait. Selon que ce sont les antibiotiques que vous preniez ou vos médicaments pour le cœur qui se sont faits la malle (ou plutôt ne s’y trouvent pas), les conséquences de votre oubli (ou de celui de votre Chouchou ...), seront à géométrie variable mais, dans tous les cas, le premier conseil est de contacter son médecin (ou celui du lieu de vacances) pour l’informer de la situation et savoir comment réagir. S’il s’agit d’antibiotiques ou d’antidépresseurs, on peut imaginer qu’une ordonnance soit délivrée sur place ou envoyée par courrier électronique, à vous ou directement à une pharmacie. Autres cas de figure : les traitements pour le cœur, le diabète ou l’hypertension. Une interruption brutale peut avoir des répercussions graves. La prise d’insuline par exemple ne peut être interrompue. S’il n’y a pas d’autre solution rapide possible, direction les urgences. A noter que, quelle que soit la situation, les plus prévoyants auront pensé à prendre une photo de ladite prescription avec leur smartphone voire prendre l’originale. Mais ce ne sont très probablement pas les mêmes qui seront en train de chercher la petite trousse rose... Médicaments, rendez-vous chez le spécialiste, ... : ils font aussi partie d’un été réussi ANNE-CATHERINE GEURTS Chef du service de logistique générale et mobilité du CHU de Liège. RENDEZ VOUS MANQUÉS Pendant que toute la famille est sur le pied de guerre et fouille l’endroit sous toute les coutures, une pensée traverse la tête de Chouchou, fulgurante : le rendez-vous chez le spécialiste, n’était-ce pas aujourd’hui ? Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les oublis de ce type ne sont pas une grande tradition des périodes de vacances. « Nous ne constatons pas plus d’annulation ou de non présentation que d’habitude », estime Anne-Catherine Geurts, Chef du service de logistique générale et mobilité du CHU de Liège. La démarche la plus importante à ne pas oublier : annuler ou déplacer la date d’un rendez-vous si celui-ci est programmé pendant une période de vacances. « L’hôpital travaille 365 jours par an, le personnel prend ses congés à tour de rôle, rappelle Anne-Catherine Geurts. Il ne faut pas hésiter à se rendre aux urgences en cas de besoin ou à téléphoner pour prendre un rendez-vous (04.242.52.52) ». LES INCONTOURNABLES « Je l’ai ! ». Toute la famille s’arrête. Le benjamin déboule dans la pièce. Il brandit fièrement son trophée. Erreur fatale : c’est la trousse rouge, celle qui contient la pharmacie de voyage. Antiseptique, bandages, compresses, coton, désinfectant, pansements, petits ciseaux, gel pour les plaies : un à un, les différents produits et ustensiles qui la composent sont ressortis. Et ce n’est pas tout. Il y a aussi le spray répulsif contre les insectes, la crème apaisante pour les piqûres, la pommade pour brulures... De ce côté-là, on est paré. C’est pile au moment où l’inventaire se termine que le miracle se produit. La petite trousse rose tant recherchée est retrouvée : elle était dans le sac à dos des gamins. Allez ! Les vacances commencent : olives et cocktail sans alcool pour tout le monde, c’est Chouchou qui régale. L’hôpital travaille 365 jours par an, le personnel prend ses congés à tour de rôle, rappelle AnneCatherine Geurts. Il ne faut pas hésiter à se rendre aux urgences en cas de besoin ou à téléphoner pour prendre un rendez-vous (04.242.52.52)

11 CHU| NUMÉRO DE TÉLÉPHONE Le CHU encore mieux à votre écoute ! Depuis le 15 juin, les numéros de téléphone de tous les services du CHU commencent par le même préfixe (04) et lamême racine (323). De quoi éviter les erreurs et les appels manqués. Le CHU de Liège… n’est pas seulement à Liège : il compte dix sites, répartis dans différentes zones de la province de Liège. Dix sites, pour autant de « racines » téléphoniques différentes (242, 271 ou 366 au Sart Tilman, 270 au Brull, 380 à Esneux)… et autant de chances de se tromper en indiquant un numéro de téléphone ! Le problème est résolu ! Il s’agit de faire suivre le préfixe 04 d’une racine unique, 323, pour tous les sites à l’exception de celui de Fraiture, qui doit changer -rapidement- de centrale téléphonique. « L’ensemble a été testé, et est techniquement prêt à être déployé » sourit Anne-Catherine Geurts, Cheffe du Service de Logistique patient. « Cependant, nous voulons laisser à chacun l’occasion de s’y préparer, en interne comme en externe. Pendant 6 mois, les numéros coexisteront donc : que vous formiez l’ancienne racine ou la nouvelle, suivie des chiffres habituels, vous arriverez dans le service que vous vouliez atteindre. Pendant les 6 mois suivants, si vous composez l’ancienne racine, un message vous demandera de composer le nouveau numéro. Enfin, dans un an, le 15 juin 2023, tous les numéros du CHU, sans exception, commenceront uniquement par 04/323… » Frédérique Siccard

12 VIRUS| VARIOLE DU SINGE Variole du singe (Monkeypox) Depuis le début du mois de mai, des cas de variole du singe (Monkeypox) ont été signalés dans plusieurs pays d’Europe et en dehors, sans lien avec un voyage dans un pays endémique. La variole du singe peut être transmise par un animal ou une personne infectée. Le virus pénètre dans l’organisme par une lésion de la peau (même non visible), les voies respiratoires ou les muqueuses. Dans la grande majorité des cas, c’est unemaladie peu grave, mais qui nécessite de respecter un certain nombre de recommandations. RECOMMANDATIONS AU PATIENT Isolez-vous à domicile : • Restez isolés le plus possible dans un espace dédié dans la maison (votre chambre par exemple) • Ne partagez pas votre chambre /lit / drap/ drap de bain • Utilisez des sanitaires séparés • Couvrez vos lésions cutanées • Portez un masque chirurgical quandvous entrez en contact avec une autrepersonne • Evitez tout contact sexuel, en ce comprisavec préservatif • Evitez tout contact avec des mammifères domestiques, en particulier les petits rongeurs, souris, hamsters, etc. Ces recommandations doivent être suiviesjusqu’à la chute des croutes. N’hésitez pas à contacter votre médecin traitant ou à vous représenter aux urgences en cas d’aggravation de vos symptômes (fièvre, apparition d’un essoufflement important) ou d’apparition de signes de surinfection des lésions cutanées. RECOMMANDATIONS AUX PROCHES Les personnes qui vivent sous votre toit ou qui sont entrées en contact étroit avec vous depuis l’apparition des symptômes (et dans les 48h qui ont précédé) doivent : • Surveiller l’apparition de nouveaux symptômes : Fièvre - Maux de tête - Éruption cutanée/ vésicule • Eviter tout contact sexuel, en ce compris avec préservatif • Eviter tout contact avec des mammifères domestiques, en particulier les petits rongeurs, souris, hamsters, etc. • Pour les contacts à très haut risque (personne vivant sous le même toit ou ayant eu des rapports sexuels), il est aussi recommandé : - de porter un masque lors de contact avec d’autres personnes - d’éviter tout contact avec des enfants, des femmes enceintes et/ ou des personnes immunodéprimées pendant 21 jours ! RECOMMANDATIONS POUR L’ENTRETIEN DU LINGE ET DES SANITAIRES Si vous devez malgré tout partager des espaces comme les sanitaires, il est recommandé de les entretenir comme ceci : • Nettoyer avec un détergent désinfectant • Rincer • Désinfecter à l’eau de javel 1000ppm: 26ml de javel à 12° pour un litre d’eau Pour l’entretien du linge, privilégiez en machine : • Les cycles longs • 1 cycle à 60° ou 2 cycles consécutifs à 30° (pour le linge délicat)

13 LE CAS DE LA MÉDIATRICE| RAPPORT ANNUEL 2021 EXTRAIT D’UNE SITUATION : RÉPONSE D’UN RESPONSABLE DE SERVICES SUITE AU DOSSIER DE MÉDIATION : « (…) L’incident vécu par cette patiente nous a permis de nous rendre compte qu’aucune procédure institutionnelle n’existait pour décrire que faire en cas d’extravasation d’un produit qui ne soit pas un produit cytostatique. Nous sommes en train d’y remédier : l’équipe infirmière de soins de plaies, en accord avec les pharmaciens, en rédige une qui sera diffusée à tous les services. Dans cette procédure, un rendez-vous chez un chirurgien plasticien ou chez un dermatologue sera prévue dans les jours suivant l’événement indésirable (…). » Au-travers des situations rencontrées, il est bénéfique de constater que les prestataires de soins et/ou les responsables des services concernés se sentent impliqués dans les dossiers de médiation reçus. De l’attention y est accordée, non seulement dans la réponse adressée à la Médiatrice, afin de traiter le contenu du dossier au regard des attentes exprimées, mais aussi avec un objectif de prévention et de mesures à mettre en place à cet égard. L’ouverture aux changements est de mise, et ce dans un esprit positif et constructif. Ceci répond parfaitement aux missions du service de Médiation hospitalière, reprises à l’article 11 de la loi du 22-082002 relatives aux droits du patient, et plus spécifiquement à l’objectif d’éviter que des situations ne se reproduisent: En 2021, le service de Médiation a enregistré 589 dossiers : 95,25 % au CHU de Liège (n=561) et 4,75 % à la Clinique André Renard (n=28). Le service de Médiation connaît donc une augmentation de 4,62% du nombre de dossiers totaux enregistrés, par rapport à 2020. Pour les chiffres propres au CHU de Liège, l’augmentation est de 3,31 % par rapport à 2020, mais reste dans la même zone de quantité de dossiers annuels enregistré depuis 2015, dans une fourchette entre 525 et 580 dossiers par an. A noter qu’entre 2012 et 2015, la fourchette était de 400 à 480 dossiers par an. Au-travers de cet article, je voudrais également mettre le focus sur les attentes émises par le patient ou ses proches, qui viennent en médiation. Durant les 2 années de crise sanitaire, nous constatons une diminution de 32,5 % pour des attentes d’ordre financier et/ou des demandes de dédommagements. Sur 10 ans, ce type d’attente au-travers des démarches des patients auprès du service de Médiation, est passé de la moitié des dossiers enregistrés (52 % en 2012) à seulement un quart en 2021 (27 % des dossiers). Au fil du temps se concrétise donc l’objectif du législateur : faire des services de Médiation hospitalière des lieux d’écoute, d’échange et d’ouverture au dialogue Si l’on additionne les attentes relevant de l’écoute, de la recherche de solution et/ou d’une demande d’explications (dont celles en cas de décès), cela représente 36 % des attentes exprimées (pour 21 % en 2012). Ensuite, pour 1/5ème des dossiers, les attentes sont d’informer l’institution des faits rencontrés, ainsi que des démarches d’ordre préventif. Ce taux est presque identique à ceux de 2019 et 2020, et représente un peu moins de 2 dossiers sur 10 (19% des attentes). Cependant, les démarches préventives étaient inexistantes en 2012 et sont de l’ordre de 6 % en 2021. L’analyse des données permet de constater le succès du processus de la médiation comme mode privilégié par les patients, mais également des prestataires de soins, pour régler un différent, une situation délicate ou tendue, une complication/un aléa, ou encore la gestion d’un conflit ou d’un problème relationnel. Un travail de réflexion est également en cours afin de pouvoir parfaire une collaboration entre le service Qualité de l’institution et celui de la Médiation. En effet, les plaintes des patients, mais Contact : mediation.hospitaliere@chuliege.be Le service de Médiation a enregistré 589 dossiers UN PATIENT CAROLINE DOPPAGNE Médiatrice Ceci répond parfaitement aux missions du service de Médiation hospitalière, reprises à l’article 11 de la loi du 22-082002 relatives aux droits du patient, et plus spécifiquement à l’objectif d’éviter que des situations ne se reproduisent : § 1er. Le patient a le droit d’introduire une plainte concernant l’exercice des droits que lui octroie la présente loi, auprès de la fonction de médiation compétente. § 2. La fonction de médiation a les missions suivantes : 1° la prévention des questions et des plaintes par le biais de la promotion de la communication entre le patient et le praticien professionnel; 2° la médiation concernant les plaintes visées au § 1er en vue de trouver une solution; 3° l’information du patient au sujet des possibilités en matière de règlement de sa plainte en l’absence de solution telle que visée en 2°; 4° la communication d’informations sur l’organisation, le fonctionnement et les règles de procédure de la fonction de médiation; 5° la formulation de recommandations permettant d’éviter que les manquements susceptibles de donner lieu à une plainte, telle que visée au § 1er, ne se reproduisent. aussi les démarches préventives des soignants, sont des ressources considérables en vue d’améliorer les pratiques. Les dossiers traités permettent d’offrir une dimension humaine et personnalisée à chaque situation, d’apporter de l’attention aux faits rapportés en vue d’y remédier afin d’éviter que cela ne se reproduise. C’est grâce à la collaboration de tous au processus de médiation, qui dépend de la volonté et de la liberté des parties, que le service de Médiation rejoint l’esprit du législateur : ouvrir le dialogue et mettre en œuvre des démarches en vue de prévenir les plaintes.

14 COMITE DE PATIENT | LA CHRONIQUE Les honoraires médicaux sont conventionnées … ou pas ! Nous traversons à l’heure actuelle de multiples épisodes de crise. La majorité des citoyens en ressent les répercussions pénibles essentiellement dans les domaines économique et social. Ce que le monde financier a coutume de définir comme étant « le pouvoir d’achat des consommateurs » devient un abus de langage. Le consommateur consomme de moins en moins dans la mesure où les moyens financiers qui restent à sa disposition lui accordent de moins en moins de pouvoir de décision sur sa consommation. L’économie de vie du consommateur moyen est devenue une économie de survie. Plus spécifiquement pour les « patients » que nous sommes et de façon très inquiétante pour l’avenir, nous sommes contraints d’évaluer à la baisse les moyens financiers que nous pouvons encore investir en matière de soins de santé. Ce constat s’avère effectivement inquiétant en regard des objectifs historiques de santé publique dont la qualité a depuis longtemps fait la renommée de notre pays. Historiquement, la politique de mutualisation des soins de santé a ouvert pour la plupart de nos concitoyens l’accès à toutes les ressources médicales et paramédicales qui assurent, autant que faire se peut, la qualité de nos existences. La création de la sécurité sociale remonte à octobre 1941 dans la rédaction d’un projet de « contrat de solidarité sociale » instituant un système d’assurance sociale obligatoire pour tous les travailleurs salariés. En juillet 1963 fut ensuite votée la loi dite « Leburton » par laquelle est institué l’Institut National d’Assurance Maladie et Invalidité mieux connu sous le sigle « INAMI ». Les partenaires de cette Institution Nationale sont les mutualités, les dispensateurs de soins ainsi que les organisations patronales et syndicales. Visant à couvrir la quasi intégralité de la population, en incluant les indépendants et les étudiants en sus des salariés, cette loi tend à contenir l’écart entre les remboursements tarifés définis au sein de la Convention INAMI et les honoraires réclamés par les médecins et paramédicaux. Toutes et tous avons déjà entendu parler des conflits d’intérêt récurrents débattus au sein de la commission médico mutualiste. Sans entrer dans le détail des services accordés au bénéfice de la population par l’INAMI, il convient surtout de savoir que tout patient qualifié de bénéficiaire sera remboursé de tout ou partie du coût global des prestations de santé qui lui ont été accordées. La partie non remboursable de ces prestations est définie comme étant le « ticket modérateur » dont la qualification se justifie par le souci d’éviter une surconsommation médicale. Pour en revenir à l’impact des soins de santé sur l’équilibre de nos budgets ménagers, il serait donc extrêmement souhaitable (pour ne pas invoquer plus clairement le principe général d’équité de chaque citoyen devant la Loi) que tout prestataire adhère aux termes de la Convention médico-mutualiste qui définit tant ses honoraires que le montant du remboursement attribué au bénéficiaire. En d’autres termes, le prestataire de soins devrait être « conventionné » aux fins de pallier les inégalités inconcevables d’une médecine à deux vitesses ! Il n’est pas inutile de préciser que la loi impose à chaque prestataire à titre personnel ou à toute institution collective de soins de porter à la connaissance de sa patientèle le statut conventionné, conventionné partiel ou non conventionné du prestataire de soins. Sachant que le remboursement INAMI restera toujours attaché à la nomenclature de la prestation, un médecin conventionné sera dans l’obligation de présenter les honoraires prévus dans le prescrit de la Convention. Si le prestataire a décidé de recourir à sa liberté corporatiste de n’adhérer que partiellement (durant certains jours, certains lieux de prestation ou certaines heures) ou pas du tout aux dispositions conventionnelles, il sera libre d’appliquer les tarifs de son choix. Le ticket modérateur restant néanmoins inchangé, le surplus d’honoraires présenté sera considéré comme étant totalement « à charge du patient ». Il est donc impératif, quoique plutôt rarissime, que le patient, soucieux de gérer au mieux ses possibilités financières d’accès aux soins médicaux, connaisse avec précision le statut conventionné ou non d’un prestataire de soins. Au sein de certaines institutions hospitalières, malgré l’obligation légale de diffusion à la connaissance du patient du statut conventionnel de ses prestataires, force est de constater que, hors toute demande formelle d’information par le patient, ce statut du médecin prestataire n’est pas spontanément porté à la connaissance du patient… si ce n’est lors de la rédaction, a posteriori, de la note de facturation. Au CHU de Liège, la procédure voudrait que la responsabilité de cette information incombe au service de gestion des rendez-vous. Bien que la recherche et la communication de cette information s’avérât dévoreuse de temps lorsqu’elle ne débouche pas plus simplement sur une possible difficulté du service concerné à répondre de façon satisfaisante à cette requête, il reste impératif pour tout patient de persister à solliciter ce type d’information qui conditionnera le coût réel des soins prestés par le médecin chargé de répondre à la demande de prestation, et ce dans une grille horaire définie. Dans l’hypothèse inverse, la prise en compte des disponibilités financières dont dispose le patient souffrira objectivement de ces lacunes inacceptables. En ces moments difficiles pour tout le monde, la notion de « sécurité sociale » retrouverait tout son sens. Les prestataires de soins au même titre que les patients devraient en être conscients et agir en termes de civisme et de respect des conditions de vie de chacun. Jacques GLAUDE «La sécurité sociale, c’est l’histoire de l’équité citoyenne d’un projet de société qui tombe et qui, au fur et à mesure de sa chute, se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… tant il est vrai que le problème n’est pas dans la chute mais dans l’atterrissage. » (Inspiré du scénario de «La Haine» - Mathieu Kassovitz – 1995)

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