Comment prendre soin de vos dents pour être en bonne santé

06 «Adénome hypophysaire» : sous ce nombarbare et inquiétant se cache un mal en réalité assez répandu, et généralement bénin. Bénin, mais parfois très embêtant ! La bonne nouvelle, c’est qu’il se soigne la plupart du temps très bien. Éclairage du Pr. Albert Beckers, l’un des plus grands spécialistes de l’hypophyse. Quelle étrange pathologie, qui peut aussi bien passer inaperçue qu’entraîner des symptômes spectaculaires, comme le gigantisme : « Les plus grands géants du monde sont engendrés par un adénome hypophysaire ! », assure le Pr. Beckers. Pour l’ancien chef du Service d’Endocrinologie du CHU de Liège, s’il s’agit bien d’une forme de tumeur, que l’on se rassure de suite : « il n’engendre pas de cancer dans l’immense majorité des cas. Un cancer de l’hypophyse, c’est tout sauf fréquent ! ». Il y a encore quelques années d’ici, on considérait l’adénome hypophysaire comme une pathologie rare. Mais grâce au chercheur liégeois, on sait aujourd’hui qu’il touche (tout de même !) une personne sur mille, et cela a été confirmé ensuite dans diverses régions du monde. D’origine génétique (mais rarement familiale), l’adénome évolue souvent lentement et sera parfois découvert par hasard, lors d’une IRM effectuée pour une autre raison. Quant aux symptômes qu’il provoque, tout dépend de l’endroit où il va se loger dans l’hypophyse et du volume qu’il prend… La tumeur peut comprimer les nerfs optiques et entraîner des problèmes visuels. Elle peut aussi induire une insuffisance de production d’une ou de plusieurs hormones, ou au contraire une hypersécrétion : «Un adénome peut se former directement sur les cellules spécialisées chargées de la sécrétion de telle ou telle hormone, qui n’obéissent alors plus aux régulations du cerveau et se mettent à produire cette hormone en excès ». Elle peut encore produire tout cela à la fois ! LA PROLACTINE, CIBLE PRÉFÉRÉE DE L’ADÉNOME Les plus fréquents sont les adénomes dits « à prolactine », cette hormone qui dirige notamment l’allaitement. Chez les femmes, même lorsque la tumeur est toute petite, elle peut engendrer une production excessive de prolactine qui se manifeste par « du lait dans les seins (galactorrhée), des règles perturbées ou absentes (aménorrhée), une baisse de libido et de l’infertilité ». Du côté des hommes, cela se traduit plutôt par « de l’impuissance, mais également une perte de libido et de l’infertilité… ». Moins courant, mais un peu plus sérieux, l’adénome peut se former sur les cellules qui sécrètent l’hormone de croissance. « Un enfant touché deviendra un géant » ; par contre si la tumeur se déclare à l’âge adulte, lorsque la croissance est achevée, « elle peut entraîner l’acromégalie : on voit se développer de gros pieds, de grosses mains, une grosse langue, la peau épaisse... On peut aussi souffrir d’apnée du sommeil, de prise de poids, de diabète et d’hypertension », précise le spécialiste. Plus rarement encore, un adénome peut affecter l’hormone qui dirige les glandes surrénales et stimule la production de cortisol : « C’est ce qu’on appelle la maladie de Cushing, caractérisée par de l’obésité, du diabète, de l’hypertension, de l’ostéoporose, des vergetures, des ulcères, la peau fragilisée…». Dr Antoine-Moussiaux, « car ce n’est pas seulement une question quantitative, mais aussi qualitative », en fonction des variétés de végétaux, des espèces animales qu’elles abritent et de leur équilibre, mais aussi des spécificités naturelles, culturelles et socio-économiques de chaque zone. « Les liens entre nature et santé sont extrêmement complexes, et loin d’être complètement élucidés ». D’autant que la nature en ville peut aussi comporter quelques risques « comme l’augmentation des allergies liées au pollen ou de certaines maladies infectieuses transmises par les animaux (moustiques, tiques, renards…), telles que la maladie de Lyme par exemple ». Le verdissement urbain doit donc être pensé « de façon à promouvoir les interactions bénéfiques entre la nature et la santé humaine tout en atténuant les interactions néfastes », estime le Conseil Supérieur de la Santé dans son avis de novembre dernier. Ce rapport d’une cinquantaine de pages formule une série de recommandations pratiques et dresse l’état des connaissances scientifiques belges et internationales sur le sujet. DES TRAITEMENTS LONGS, MAIS EFFICACES ! Le diagnostic est assez simple à poser : « Pour un médecin aguerri, la plupart des adénomes hypophysaires se repèrent par une simple observation du patient ou à l’interrogatoire ». L’endocrinologue confirmera ensuite ses soupçons à l’aide d’une prise de sang pour mesurer les concentrations hormonales, puis réalisera une IRM pour évaluer la taille de la tumeur. «Car même si un adénome est bénin, il peut parfois devenir agressif, grossir jusqu’à comprimer les structures nerveuses adjacentes et provoquer d’autres symptômes, comme une perte de champ visuel ou la paralysie d’un œil, de la fatigue, des maux de tête…». Heureusement, ils se soignent dans la plupart des cas facilement avec des médicaments « à long terme mais bien tolérés, qui agissent à la fois sur la sécrétion d’hormones et sur le volume de la tumeur ». Plus rarement, lorsque l’adénome est particulièrement agressif ou qu’il dérègle l’hormone de croissance ou la glande surrénale, « on peut avoir recours à la chirurgie, voire à la radiothérapie ». Mais attention à bien choisir son chirurgien : « Opérer un adénome est un acte délicat, qui réclame une solide expérience ! » Jen D. Du lait dans les seins ? Des problèmes d’infertilité ou d’impuissance ? Et si la responsable, Souvent petits de quelques millimètres, les adénomes peuvent parfois grossir jusqu’à 6 ou 7 centimètres ! ENDOCRINOLOGIE| ADÉNOMES HYPOPHYSAIRES UNEGLANDEDE LATAILLE D’UNE NOISETTE, MAIS ESSENTIELLE À LA VIE L’hypophyse, c’est une glande d’un demi centimètre cube environ, logée au centre de la tête, juste au-dessous du cerveau. Elle secrète plein d’hormones indispensables à une série de fonctions vitales, le tout sous la direction de l’hypothalamus, une zone du cerveau qui se charge de réguler la production de ces hormones. Les hormones de l’hypophyse dirigent la thyroïde et les glandes surrénales (cortisol), mais aussi la croissance, la lactation (prolactine), la reproduction via les testicules et les ovaires (gonadotropines), la naissance (ocytocine) et même la rétention de l’eau dans l’organisme, sans laquelle on devrait boire 10 litres d’eau par jour. ALBERT BECKERS Pr d’Endocrinologie clinique, grand spécialiste de l’hypophyse, CHU de Liège, ULiège

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