Quelle consommation d'alcool ? Faites le test !

07 réellement ? pas mais tentent le coup, le chi re de réussite est moins élevé mais déjà très favorable (35 %). « L’état de santé général des personnes qui réussissent est meilleur après ce mois, constate le professeur Delwaide. Ils dorment mieux, ont plus d’énergie, une peau fraiche et plus belle et ont souvent réussi à perdre du poids. De plus, comme le challenge est réussi, cela donne un sentiment de fierté ». Autre constatation : durant ce mois-là, les participants sont en général plus intéressés par la diététique, le «manger sain », et ils refont du sport,… « Cela a un e et très bénéfique pour la santé ». Point, par ailleurs, très important : cette amélioration de l’état de santé perdure pendant les 6 mois qui suivent le mois d’abstinence. L’INTERVENTION BRÈVE Outre ces déf is, d’autres moyens permettent de tester si un patient a une consommation à risque. C’est le cas de l’AUDIT-C, un test mis au point par l’OMS. Il est composé de 3 questions qui permettent d’évaluer à quelle fréquence on consomme de l’alcool, combien de verres on boit à chaque fois et s’il arrive de faire des « binge drinking » (boire 5 verres d’alcool ou plus sur une courte période de temps). Grâce à ce test, qui devrait être implémenté au CHU dans les mois à venir grâce à l’appui du Doyen de la Faculté de Médecine, le Professeur Edouard Louis, on peut voir si les règles de l’OMS sont dépassées et évaluer le niveau éventuel de ce dépassement. En cas de dépassement, une intervention brève (un court entretien) permet généralement de se repositionner dans les limites autorisées par l’OMS. Outre l’hôpital, le médecin traitant est aussi particulièrement en mesure d’avoir cet entretien autour de la consommation d’alcool avec son patient. Le professeur Delwaide met toutefois en garde : le questionnaire et les seuils fixés par l’OMS ne sont pas complètement sécurisants. « Lors des interventions brèves, nous insistons sur le fait qu’il n’y a pas de petites consommations d’alcool. En e et, les risques de développer des problèmes cardiovasculaires et des cancers (du sein, du colon, de l’œsophage, ORL, …) commencent déjà à augmenter dès la consommation d’un seul verre quotidien de vin ou de bière. Les règles de l’OMS ne sont pas un gage de sécurité ». CHARLES NEUFORGE À quelle fréquence vous arrive-t-il de consommer des boissons contenant de l’alcool? Jamais 0 1 fois par mois ou moins 1 2 à 4 fois par mois 2 2 à 3 fois par semaine 3 Au moins 4 fois par semaine 4 Combien de verres standard buvez-vous au cours d’une journée ordinaire où vous buvez de l’alcool ? 1 ou 2 0 3 ou 4 1 5 ou 6 2 7 à 9 3 10 ou plus 4 Au cours d’une même occasion, à quelle fréquence vous arrive-t-il de boire six verres standard ou plus? Jamais 0 Moins de 1 fois par mois 1 1 fois par mois 2 1 fois par semaine 3 Tous les jours ou presque 4 TOTAL (0 à 12) Questionnaire AUDIT-C: 3 premières questions du Alcohol Use Disorders Identification Test. Score 3 chez la femme et 4 chez l’homme : mésusage probable de l’alcool. Rappel seuil OMS: 10 U/semaine, ET 2 jours d’abstinence/ semaine, ET moins de 4 unités/occasion, ET en dehors de situation à risque. Les risques de développer des problèmes cardiovasculaires et des cancers commencent déjà à augmenter dès la consommation d’un seul verre quotidien de vin ou de bière TESTEZ VOUS ! COMMENT CONSOMMONS NOUS ? Avons-nous une idée précise des conséquences de ce geste régulier qui semble anodin : se servir un (ou plusieurs) verre(s) ? La société est-elle bien informée qu’outre la dépendance, il y a bien d’autres types de mésusages, ceux qui concernent le plus grand nombre? Que faisons-nous pour éviter que ces mésusages (à risque et nocif ) n’évoluent lentement, mais finalement vers la dépendance? Thomas Orban, médecin généraliste et alcoologue, et Vincent Liévin, journaliste spécialiste des questions de santé, se penchent dans leur livre «Alcool, ce qu’on ne vous a jamais dit » sur un problème qui nous concerne tous, directement ou non: la consommation d’alcool. Ils commencent par inviter chacun à changer son regard sur les mésusages qui peuvent en être faits : l’acoolo-dépendance ne peut être réduite à une consommation excessive et journalière d’alcool. Editions Mardaga

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