Journée mondiale du braille

09 FONDATION LÉON FREDERICQ| LA CHERCHEUSE DU MOIS Son espoir : trouver une cible thérapeutique pour lutter contre le plus redouté et le plus foudroyant de tous les cancers, l’adénocarcinome pancréatique. La jeune chercheuse liégeoise concentre ses recherches sur lamyoferline, une protéine prometteuse pour de futurs traitements. Dès l’école primaire à Visé où elle a grandi, la petite Sandy était déjà captivée par les cours de biologie, surtout sur le système digestif. « J’avais hâte de rentrer des cours pour raconter à ma maman tout ce que j’avais appris ! », se souvient la jeune femme. En rhéto, le hasard des rencontres la décide à se lancer dans un Master en Sciences biomédicales, qu’elle achèvera brillamment en 2018. Aujourd’hui doctorante FRIA de 26 ans au sein du Laboratoire de recherche sur les métastases de l’ULiège, Sandy Anania remporte pour la deuxième année consécutive une bourse de la Fondation Léon Fredericq pour ses recherches sur le cancer du pancréas. Grâce aux 6.000 € du Prix Josée et Jean SCHMETS, elle va pouvoir terminer ses expériences sur la myoferline d’ici la fin de l’année. EN 2025, LA MORTALITÉ DÉPASSERA CELLE DU CANCER DU SEIN Sandy Anania a choisi d’apporter sa pierre à la lutte contre l’adénocarcinome pancréatique, « parce que c’est l’un des cancers les plus pernicieux et les plus agressifs, et qu’à l’heure actuelle aucun traitement efficace ne permet de sauver les patients », explique la chercheuse. Si ce n’est pas le cancer le plus fréquent, son incidence augmente chaque année et « son taux de survie est le plus bas parmi tous les cancers ! Ceux qui sont atteints ont 90 % de chances d’en décéder dans les cinq ans qui suivent le diagnostic, et la plupart y succombent dans les cinq à six mois ». Un constat qui ne devrait malheureusement pas s’améliorer si la recherche n’avance pas : « sa mortalité dépassera probablement celle du cancer du sein d’ici trois ans, et il sera la deuxième cause de décès par cancer dans dix ans ». « Seule la chirurgie a fait ses preuves pour traiter ce cancer. Le problème est que la maladie évolue silencieusement pendant longtemps et que lorsque le diagnostic tombe, les métastases ont déjà colonisé les organes avoisinants et sont inopérables, dans la grande majorité des cas. De plus parmi les patients opérés, 70 % récidivent ». C’est pourquoi il est urgent de développer de nouveaux traitements ciblés. «Mais pour cela, il faut d’abord identifier les molécules à cibler ! ». Pour la doctorante liégeoise, une protéine semble jouer un rôle déterminant dans la progression des métastases : la myoferline, dont elle tente de percer les mystères. UNE CIBLE PRÉCIEUSE POUR DE FUTURS TRAITEMENTS En 2011, le Laboratoire de recherche sur les métastases découvrait que le taux de myoferline, une protéine naturellement présente dans le corps, était anormalement élevé dans les cas de cancer du pancréas. Ce qui n’était alors qu’une intuition s’est confirmé à l’expérimentation : « En inhibant la myoferline, on parvient à réduire la taille de la tumeur et empêcher les cellules cancéreuses de proliférer, donc de former de nouvelles métastases ». À partir de là, Sandy tente de « comprendre précisément comment la myoferline impacte la cellule cancéreuse ». Si ses premiers résultats se confirment, cibler la myoferline pourrait constituer une clé de voûte d’un futur traitement contre le cancer du pancréas, « en combinaison avec d’autres thérapies. Car agir sur la myoferline permet de réduire les tumeurs et les métastases, mais ne les supprime pas », prévient la chercheuse. Au terme de son doctorat, prévu pour la fin d’année, ses collègues de labo devraient poursuivre les recherches entamées, tandis que Sandy s’envolera en post-doctorat à l’étranger « pour étudier d’autres aspects du cancer du pancréas ». Jen D. Sur la piste dela myoferline : une clé pour comprendre le cancer du pancréas? SANDY ANANIA Chercheuse du mois - - - s n t t - a - a é - , a i - e s - e n u : e u - , e - l N Vous souhaitez, vous aussi, soutenir la Fondation Léon Fredericq et nos jeunes chercheurs de l’Université et du CHU de Liège ? FAITES UN DON, CHAQUE AIDE EST ESSENTIELLE ! Compte : BE48 0018 3821 0927 Communication : Fondation Léon Fredericq CC4012 (déductibilité fiscale à partir de 40€) Contact Fondation Léon Fredericq, Caroline MAZY, 04/366.24.06, caroline.mazy@chuliege.be À QUOI SERT LE PANCRÉAS ? Le pancréas est une glande située au fond de l’abdomen, derrière l’estomac, qui remplit deux fonctions importantes: • il déverse dans l’intestin des sucs (enzymes digestives) utiles à la digestion des aliments et à l’absorption des graisses, des sucres et des protéines ; • il sécrète deux hormones (l’insuline et le glucagon) qui contrôlent le taux de sucre (glycémie) dans le sang.

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