Journée mondiale du braille

03 Mais, chez ce troisième groupe, le corps n’élimine pas ce qui est anormal. Le patient présente donc un risque un peu plus élevé de développer un cancer particulier, à différents âges de sa vie. » DES TRAITEMENTS POUR TOUS Plus de la moitié des patients atteints de DIP appartiennent au premier groupe. « Et la plupart des 400 formes de maladies répertoriées se soignent bien, à condition de poser le bon diagnostic », rassure Benoît Florkin. Et d’énumérer les quatre formes de traitements actuellement mis en place : « Quand on connaît un problème de fabrication d’anticorps, on en prend de manière chronique et régulière, une fois par semaine ou une fois par mois, sous forme de perfusion. C’est le traitement le plus fréquent. Certains de nos patients sont traités de la sorte depuis plus de 35 ans et mènent une vie parfaitement normale. Dans les cas les plus graves, quand les globules blancs ne fonctionnent pas bien, on peut envisager une greffe de moëlle, qui permet de guérir complètement. Si on ne fabrique pas assez d’anticorps, on peut également bénéficier, de manière prophylactique, d’un traitement au long cours par antibiotiques, antiviraux ou antifongiques, de manière à éviter des épisodes aigus d’infection. Enfin, en cas de maladie auto-immune, il arrive que nous prescrivions des immunosuppresseurs, qui freinent la partie du système immunitaire qui fonctionne de manière mal ciblée. » 4000 PATIENTS EN BELGIQUE Relativement rare (on compte un malade pour 2 à 3000 habitants), le déficit immunitaire primitif est généralement détecté dans l’enfance. « Voilà pourquoi ce sont généralement des pédiatres qui s’en occupent », sourit Benoît Florkin. « Il arrive cependant que le corps ne manifeste ce trouble que plus tard : on pose parfois le diagnostic chez des personnes de plus de 60 ans. » À part la greffe, aucun traitement n’offre actuellement de guérison. Mais tous permettent « une qualité de vie comparable à celle de Monsieur et Madame Toutlemonde. » FRÉDÉRIQUE SICCARD Lavez-vous les mains, mais jouez dans la terre ! Entretenir le système immunitaire passe aussi par le contact avec des agents infectieux. « Il est encore trop tôt pour connaître les conséquences de notre mode de vie actuel -masqué, aseptisé, protégé- sur les allergies, il faudra attendre quelques années », reconnaît le Professeur Renaud Louis, chef du Service Pneumologie au CHU de Liège. «Mais on sait qu’un système immunitaire sain, peu exposé aux agents infectieux, a tendance à dériver vers la voie TH2 plutôt que TH1. » En d’autres termes, la production de ces lymphocytes T, au cœur de la réponse immunitaire acquise, connaît un certain déséquilibre, privilégiant les TH2, qui répondent naturellement aux allergènes, plutôt que les TH1, qui se battent davantage contre les virus et les bactéries. Lorsqu’une personne est en bonne santé, le système immunitaire s’ajuste, et répond à une demande TH1 ou TH2, voire aux deux simultanément. «SI on produit moins de TH1 et davantage de TH2, on bascule donc vers un phénomène allergique », résume Renaud Louis. « Laisser les enfants jouer dehors, c’est les autoriser à rencontrer des agents infectieux, donc développer la voie TH1, empêchant de la sorte la TH2 de devenir prédominante. » Une expérience finlandaise a ainsi, récemment, recréé l’environnement forestier sur les aires de jeu de quatre garderies urbaines. Les enfants, d’âge préscolaire, y ont joué 1h30 par jour pendant 1 mois. Après seulement 28 jours, la diversité de leurs bactéries intestinales et cutanées a augmenté de façon spectaculaire, ainsi que leurs lymphocytes T et d’autres marqueurs immunitaires importants dans le sang. Des résultats qui soutiennent l’hypothèse selon laquelle une biodiversité faible, dans notre cadre de vie moderne, pourrait conduire à un système immunitaire non éduqué, donc augmenter l’incidence des maladies immunitaires… RENAUD LOUIS Chef du Service Pneumologie

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