Le père noël existe !

Votre santé nous tient à cœur Le magazine de votre hôpital universitaire I Mensuel N°59 I DÉCEMBRE 2021 Comment annoncer à ses enfants qui est le Père Noël ? Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Réflexions sur la notion de cadeaux ! LE PÈRE NOËL EXISTE ! FÊTES DE FIN D’ANNÉE | NUMÉRO SPÉCIAL ‚ CADEAUX „ PP. 2-8 FLF | BOURSE ADRIAN MASTRODICASA PP. 10-11 Le souvenir d’Adrian perdure à travers la recherche 04 2425252 | CENTRAL SATURE P 14 FOOTBALL | L’EXPERTISE UNIQUE DU CHU P 9 « Tous nos collaborateurs sont occupés…» La reconnaissance FIFA au service du Standard de Liège PR. M. MOUTSCHEN :  IL EST LÉGITIME DE VACCINER LES ENFANTS ! COVID | SAISON2 EPISODE 1 PP. 12-13 © Béatrice DUCULOT

02 CONTE DE NOEL | L’AVIS DU PEDOSPYCHIATRE Le mois passé, le journal «Le Patient » s’était préoccupé d’une formation donnée au personnel soignant pour annoncer la mauvaise nouvelle aux patients atteints d’unemaladie grave. Dans un registre plus léger, nous interrogeons le Pr Alain Malchair, pedopsychiatre, sur l’impact sur les enfants de la nouvelle selon laquelle saint Nicolas ou le Père Noël n’existe pas. En partant d’un beau conte de Noël, à l’auteur américain inconnu, dans lequel le papa explique l’existence du Père Noel à sa fille Coralie. Le Pr Alain Malchair est pédo-psychiatre au CHU de Liège. Pas plus tard que le 6 décembre dernier, il était déguisé en Saint-Nicolas et saluait les enfants de l’asbl «LaManivelle», le centre psychothérapeutique de jour (AVIQ) du Boulevard de la Constitution à Liège dont il est aussi leDirecteurmédical. Le centre accueille une vingtaine de jeunes enfants âgés de 2 à 5 ans maximum à leur entrée qui présentent des troubles relationnels importants de type autistique, psychotique ou de l’attachement. « L’annonce de l’identité de saint Nicolas ou du Père Noël est une mauvaise et une bonne nouvelle. Une mauvaise dans le sens où l’événement est un deuil de l’imaginaire enfantin, la fin d’un monde magique merveilleux. Les enfants le font quand ils sont prêts et, en réalité, cela ne représente pas souvent un drame. Certain enfants, d’initiative, reportent le moment pour faire durer cette «bulle» positive. Aussi parce qu’ils sont confrontés à une crainte : si le secret m’est révélé, est-ce que j’aurais toujours les cadeaux? Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour l’enfant parce qu’elle témoigne du fait que l’enfant grandit, que son horizon s’élargit et que ses parents partagent avec lui ces secrets ». Le conte que « Le Patient » livre ci-dessus « désacralise » les personnages imaginairesmais les remplace par les parents. L’enfant peut-il en ressentir un sentiment de trahison? « Le miracle de saint Nicolas ou de Noël, il est lié à l’a‰ection des parents, reprend le PrMalchair. Tout sentiment de trahison est donc automatiquement e‰acé puisque ce lien perdure, non seulement par les cadeaux qui se poursuivront toute la vie, mais par la confiance des parents qui font entrer leur enfant dans la communauté «de ceux qui savent». L’enfant aura de suite compris que l’avoir maintenu dans le monde magique du rêve était une preuve d’un amour qui prend à présent une autre forme ». LM. Comment dire à ses enfants que le Père Noël existe ? Éditeur responsable I Sudinfo - Pierre Leerschool Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur Rédaction I Frédérique Siccard, Jenifer Devresse, Milena De Paoli, Caroline Doppagne, Charles Neuforge, Coordination I Louis Maraite, Rosaria Crapanzano Photographies I Pamela Iglesias, Michel Houet Mise en page I Creative Studio Impression I Rossel Printing EDITO I Bonne année, Bonne santé ! Des vœux, alors que les hôpitaux sont en pleine crise et qu’il faut procéder à des réquisitionsd’infirmièrespour leur permettre de fonctionnerenserviceminimum?Levœu que les Gouvernements prennent enfin à bras lecorps lestatut dupersonnel infirmier. Le vœu que le statut du personnel soignant soit enfin revalorisé de manière conséquente. Le vœu que l’accès à la profession soit revu et rendu plus attractif. Le vœu que les milliers d’heures supplémentaires et le recours à l’intérim «fidélisé» ne soient plus la norme. En gardant à l’esprit que, sans infirmière, il n’yaplus de soins de santé et que la réquisition n’est pas une solution. Des vœux, alors que la crise sanitaire repart, que les mêmes erreurs sont commises qu’en première vague? Le vœu que s’arrêtent les tergiversations sur la vaccination obligatoire ou sur le port du masque par les enfants. Le vœu que les autorités donnent priorité aux recommandations des experts qui pensent santé publique plutôt qu’à leurs conseillers politiques qui pensent réélection. Le vœu que les conflits s’apaisent entre les pro et les anti, entre les générations. En gardant à l’esprit que tout le monde est dans le même bateau. Même pendant les guerres s’organise une trève de Noël. Profitons-en pour, dans ce numéro du Patient, réfléchir à la notion de cadeaux, à la façon dont les parents peuvent confirmer à leurs enfants que saint Nicolas et le Père Noël existent vraiment. Pour partager de bonnes nouvelles comme la recherche contre la redoutable tumeur cérébrale avec la Bourse Adrian Mastrodicasa créée par ses parents qui permet à la Fondation Léon Fredericq d’aider un jeune chercheur qui travaille sur lamaladie qui a emporté son ami. Pour annoncer le partenariat entre le service de médecine sportive du CHU de Liège et le Standard de Liège. En gardant à l’esprit cette belle maxime : «C’est dans la di–culté que l’on reconnait ses vrais amis». Bonne année, bonne santé. Prenez-soin de vous ! LA RÉDACTION LE MOT WALLON «On bon coshet n’ est nin nareus di s’ batch» Un bon porcelet n’est pas regardant à son auge Il est heureux de ce qu’il a, il mange tout de bon appétit. Bone fièsse di Noyé ! Bone ånnèye ét bone sinté ! Un conte de Noël et les commentaires du Pr Alain Malchair sur l’annonce à l’enfant de cette nouvelle importante A LAIN MALCHAIR Pedopsychiatre Coralie : Papa, je pense que je suis assez grande maintenant. Est-ce que le Père Noël existe pour du vrai ? Papa : Ok Coco, je suis d’accord que tu es assez grande. Mais avant de te le dire, j’ai une question pour toi. Tu vois, la «vérité» est un cadeau dangereux. Une fois que tu sais quelque chose, tu ne peux plus l’ignorer. Savoir la vérité sur l’existence du Père Noël veut aussi dire que tu ne le comprendras plus jamais et tu ne penseras plus jamais à lui comme tu le fais maintenant. Ma question est donc : es-tu sûre de vouloir savoir ? Coralie (réfléchit...) : Oui, je veux savoir! Papa : Ok, je vais te le dire. Oui, il y a un Père Noël ! Coralie : Vraiment ? Papa : Oui, vraiment, mais ce n’est pas un vieil homme avec une barbe en costume rouge. Ça c’est ce que nous disons aux enfants. Vois-tu, les enfants sont trop jeunes pour comprendre la vraie nature du Père Noël, alors nous leur expliquons d’une manière qu’ils peuvent comprendre. La vérité sur le Père Noël est qu’il n’est pas du tout une personne : c’est une idée. Pense à tous ces cadeaux que le Père Noël t’a donnés au fil des ans. Je les ai achetés moi-même. Je t’ai regardée les ouvrir. Crois-tu que celam’a dérangé que tu ne m’aies pas remercié ? Bien sûr que non ! En fait, cela m’a fait grand plaisir. Vois-tu, le Père Noël, tout comme c’est vrai pour Saint Nicolas, est L’IDÉE DE DONNER POUR LE PLAISIR DE DONNER, sans pensée ni remerciement ni reconnaissance. Quand j’ai vu cette femme s’e¡ondrer dans la rue la semaine dernière et que j’ai crié à l’aide, j’ai su qu’elle ne saurait jamais que c’était moi qui avait appelé l’ambulance. J’étais le Père Noël quand j’ai fait ça. Coralie : Oh ! Papa : Alors maintenant que tu le sais, tu en fais partie. Tu dois aussi être le Père Noël maintenant. Cela signifie que tu ne peux jamais révéler le secret à un jeune enfant, et tu dois nous aider à choisir les cadeaux du Père Noël pour eux, et le plus important, tu devras rechercher des occasions pour aider les gens. Est-ce que tu as compris ? Coralie : Oui. Papa : Je t’aime très fort. Aidez-vous les uns les autres ce Noël et... soyez le Père Noël ! L’enfant aura de suite compris que l’avoir maintenu dans le monde magique du rêve était une preuve d’un amour qui prend à présent la forme de la confiance

03 8 JANVIER| JOURNEE INTERNATIONALE DES BAINS MOUSSANTS A l’occasion de la Journée internationale du bain moussant, vous tapez sur Google et vous apprenez des choses essentielles : Henri Salvador en a fait une chanson, les États-Unis comptent 7 fois plus de décès dans une baignoire qu’au cours d’un orage, et que Jacques Dutronc accorda un jour une interview tout habillé dans son bain. Bita Dézfoulian, Professeur en Dermatologie, vous livre, elles, d’autres informations vraiment indispensables. Tout est d’abord une question de peaux. Le Pr Dezfoulian distingue d’emblée les peaux normales, «probablement plus résistantes aux agressions extérieures », des peaux sensibles et allergiques, «plus ou moins démunies de défenses naturelles face aux agressions externes ». Il est aisé, dès lors, de comprendre que les premières devraient se tirer sans trop de dommage «d’un bain comme on en voit dans les films, débordant de mousse », tandis que les deuxièmes éviteront di–cilement rougeurs et tiraillements, voire réactions allergiques. En cause: les surfactants, parfums, agents moussants et conservateurs. « Les produits cosmétiques sont sans doute moins irritants qu’il y a 20 ans, et on ne va pas conseiller, aux personnes sans problème particulier, de se passer d’un moment de détente en ces temps compliqués », sourit Bita Dézfoulian. «Mais dans tous les cas, ignorez les promesses d’hydratation longue durée avec les bains moussants : rincez, rincez, rincez, et séchez soigneusement la peau avant de sortir du bain. Fuyez également les produits qui n’a’chent pas clairement leur composition. Enfin, c’est essentiel pour les personnes allergiques… évitez les produits comestibles dans vos cosmétiques faits maison ! » L’huile de noisettes première pression à froid, comme l’huile d’olive, contient en e™et davantage de protéines qu’un produit fortement industrialisé. «Ces protéines traversent la peau, la sensibilisent et peuvent créer une réaction allergique après un nouveau contact avec la peau, ou après leur consommation, allant jusqu’au choc anaphylactique chez les personnes sensibilisées par voie cutanée. Je le répète souvent à mes patients allergiques, aux arachides ou au pollen par exemple : si vous ne supportez pas la nature, vous ne la supporterez pas dans vos produits cosmétiques non plus ! » Outre les allergènes, un grand nombre des produits cosmétiques contiennent des perturbateurs endocriniens, comme le Triclosan (antibactérien présent dans les dentifrices) ou l’Ethylhexyl Methoxycinnamate (anti-UV présent dans les produits solaires). En application cutanée, ces parabens pénètrent la peau, se logent dans les tissus de l’organisme et peuvent perturber la fonction cellulaire. Danger, vous avez dit danger ? Se précipiter vers des produits marqués « sans parabens », dès lors, procède d’une certaine logique. Mais ceci n’exclut pas d’autres conservateurs, nécessaires pour éviter le développement de bactéries dans les crèmes et autres laits pour le corps… et tout aussi nocifs. Les plus problématiques étant synthétiques, on privilégiera donc les soins labellisés bio, ou 100% d’origine naturelle : des cadeaux 100% sûrs, et 100% plaisir ! Et donc, avant de procéder à l’emballage, unœil avisé sur la composition du cadeau s’impose… Bonne année ! Frédérique SICCARD Les produits de beauté, cadeaux empoisonnés ? BITA DÉZFOULIAN Professeur en Dermatologie Ignorez les promesses d’hydratation longue durée avec les bains moussants : rincez, rincez, rincez, et séchez soigneusement la peau avant de sortir du bain

04 CADEAUX SANTE| CE N’EST PLUS DU LUXE O“rir des cadeaux « santé », c’est dire à la personne qu’on aime « prends soin de toi ! » Brosses à dent électriques avec manche capteur de pression, masques chirurgicaux tendances, portables à larges touches pour seniors, séances de méditation endormissement garanti, tests PCR individuels, ... : taper « cadeau santé » sur internet et vous ne saurez où donner du portefeuille pour un présent de fin d’année original estampillé «bien-être». Si malgré tout LA bonne idée viendrait à vous manquer, ces quelques pistes de derrière les fagots pourraient vous aider à la dénicher. UN TENSIOMÈTRE : ATTENTION À LA TENSION Inventé par Riva-Rocci à la fin du 19e siècle, l’appareil destiné à mesurer la pression artérielle s’est invité depuis quelques années dans les rayons de la grande distribution. Dorénavant, il est possible de mesurer soimême sa tension. En plus des mesures e™ectuées par le médecin, le tensiomètre permet notamment aux personnes qui ont un diagnostic d’hypertension de se tester à tout moment de la journée. C’est aussi la possibilité de réaliser l’opération chez soi, sans avoir à fréquenter l’hôpital ou le cabinet médical, le fameux «e‰et blouse blanche », source possible de stress et, par conséquent, d’une augmentation des mesures. Tenir à l’oeil les signaux que le corps envoie, partager les données avec lemédecin pour éventuellement ajuster un traitement: c’est possible pour moins de 100€. VÉLO—BUREAU—CARDIO : TOUS EN SELLE Bouger une demi-heure par jour, c’est bon pour la santé. Mais c’est aussi plus vite dit que fait : comment y parvenir quand on est bloqué toute la journée à votre bureau? La réponse : si vous n’allez pas au vélo, le vélo peut venir à vous. En mode mini vélo d’appartement à pédales portable ou, plus sophistiqué, vélo d’appartement avec table réglable en hauteur pour maison et bureau: de multiples variantes existent désormais. Vous pouvez téléphoner, écrire, participer à une réunion tout en e™ectuant un travail cardio centré sur le bas du corps, en tonifiant vos muscles et en développant votre endurance, le tout sans vous essou«er ou transpirer. En fonction du modèle choisi, le budget varie de quelques dizaines à …745 €! AU POIGNET UNE MONTRE CONNECTÉE Au début particulièrement onéreuse et réservée à une élite aussi initiée que fortunée, la montre connectée (voire intelligente) s’est aujourd’hui fortement démocratisée et s’accroche à tous les poignets. Carré, rond, rectangulaire, ce petit PC ambulant dépasse largement l’image du gadget 007. Connectées au smartphone ou indépendantes, ces montres permettent, entre autres choses, de suivre sa santé en permanence et de recevoir des informations sur l’état de celle-ci. Mesure de la pression artérielle, du taux d’oxygène dans le sang, fréquence cardiaque, cycles du sommeil, ... Des applications devraient bientôt être capable de mesurer le taux de sucre dans le sang. La fourchette de prix est large. Les plus abordables coûtent moins de 100 euros. Pour les plus perfectionnées, « sky is the limit ». ... AU DOIGT MAIS PAS À L’ŒIL : LE SATUROMÈTRE Le saturomètre, alias « oxymètre de pouls », est utilisé pour mesurer la quantité d’oxygène qui circule dans les artères. Ils intéresseront les sportifs qui veulent évaluer leur taux d’oxygénation mais aussi les personnes qui sou™rent d’insu–- sance cardiaque ou d’apnée du sommeil ou celles qui suivent un traitement pour a™ections respiratoires. Placés au bout du doigt, sans aiguille ni douleur, ces oxymètres donnent une information quasi instantanée. Noter les valeurs obtenues permettra de tenir le médecin au courant de l’évolution de l’état de santé. Accessibles au grand public, le prix des entrées de gamme se situe à moins de 30 €. MÊME PLUS PEUR D’AVOIR PEUR : DES STAGES Peur de prendre l’avion? Peur du vide ? Vaincre vos appréhensions, c’est possible. Une société belge propose par exemple un stage «Prêt à décoller ». La journée comporte tout d’abord une prise en charge par une psychologue pour apprendre à gérer l’anxiété et éviter les crises d’angoisse. Ensuite, le stagiaire suit une formation à la sécurité aérienne. Enfin, il suit une séance de simulateur de vol. Prix du stage : 430€ la journée. Pour le vertige, des stages en haute montagne avec guide sont également organisés. Au bout de deux jours, le denier exercice consiste à traverser un pont, suspendu à 200mètres au-dessus d’un torrent. Pour la peur de l’eau, opter pour des stages d’aquaphobie, organisés dans de nombreuses piscines. Une dernière idée cadeau pour la route ? O™rir une séance de cinéma à domicile le film « Supercondriaque ». « Le malade imaginaire » version Dany Boon à visionner tout en pédalant sur un vélo-bureau, équipé d’un tensiomètre, saturomètre au doigt : elle n’est pas belle la vie ? CN Bonneannée, bonnesanté !

05 JOËL PINCEMAIL Docteur en Sciences MANON LIÉGEOIS Nutritionniste Un réveillon spécial antioxydant ! U a ALIMENTATION | ANTIOXYDANTS Manon Liégeois, nutritionniste, et le Docteur en Sciences Joël Pincemail, spécialiste du stress oxydant au CHU de Liège, vous dévoilent leur menu de fête : bon pour la santé, prix raisonnable, circuit court… Et aussi gastronomique ! Les fêtes de fin d’année sont indubitablement liées à des repas de famille ou entre amis qui, traditionnellement, sont des moments où chacun se lâche : en cuisine pour réaliser un repas de fête, dès l’apéro pour les «mises en bouches» et à table pour …faire honneur à la cuisinière ou à l’amitié. Et pour décompresser d’une année di–cile. Manon Liégeois est diététicienne-nutritionniste agréée INAMI. Elle est spécialiste en nutrition des sportifs même si elle reçoit tous types de patients. Elle collabore pour l’aspect sportif avec le Dr Luc Stevens, médecin du sport du CHU de Liège, et avec le Docteur en Sciences Joël Pincemail, attaché aux Services de ChimieMédicale et de Toxicologie au CHU de Liège et qui est spécialiste du stress oxydant. Ensemble, ils ont entamé la rédaction d’un livre de recettes «antioxydantes» à destination des sportifs. Si la sortie de l’ouvrage est prévue en 2022, il était intéressant, en cette période de fin d’année, de proposer, avec eux, unmenu de fête diététique et antioxydant. Et pas seulement pour se donner bonne conscience… Le voici. › ALIMENTS COURANTS RICHES › EN POLYPHÉNOLS ANTIOXYDANTS ¡ 1. Noix de Pécan: 1612 mg/ portion de 80 g 2. Cassis : 564 mg/portion de 80 g soit 20 baies 3. Haricots rouges : 510 mg/ portion de 80 g 4. Café : 430 mg/200 mL = 1 tasse 5. Graines de lin: 300 mg/ portion de 20 g 6. Artichaut et brocoli : 300 mg/portion de 80 g 7. Vin rouge : 285 mg/125 mL = 1 verre 8. Fruits rouges (cerises, fraises, framboises) : 260 mg/ portion de 80 g 9. Pomme : 200 mg/portion de 80 g 10. Thé vert : 170 mg/200 mL = 1 tasse 11. Chocolat noir : 130 mg/portion de 10 g = 1 mignonette « Les fruits et légumes contiennent beaucoup de vitamines essentielles, d’antioxydants (vitamine C, caroténoïdes, polyphénols), de minéraux, de fibres et d’eau. Les nutritionnistes recommandent de manger au moins cinq portions de fruits (3) et légumes (2) par jour (soit 400 g par jour) afin de se protéger aumaximumcontre l’apparition de diverses pathologies chroniques (maladies cardiovasculaires, cancer...) dans lesquelles un stress oxydant est potentiellement impliqué » précise Joël Pincemail. « Les polyphénols, antioxydants naturels présents dans de nombreux fruits et légumes, sont encore largement méconnus. C’est l’objet de nos recherches, l’objectif étant d’aboutir à une meilleure alimentation du grand public notamment en ces polyphénols antioxydants et, partant, à une meilleure santé. Le travail est colossal : près de 20 % de la population de la Province de Liège présentent un apport journalier en fruits et légumes proche de zéro ! » (chi™res 2008). Rendre cette alimentation « santé » accessible au grand public, c’est le travail mené entre scientifiques et nutritionnistes pour proposer une « cuisine antioxydante ». « Les antioxydants se trouvent dans les fruits colorés, expliqueManon Liégeois : plus ils sont foncés, plus ils ont des contenus importants en vitamine C et en polyphénols. J’en ai donc placé autant que possible dans le menu de fête ci-dessus, avec pour autres contraintes, un prix modéré, réalisable en cuisine de collectivité en privilégiant quand c’est possible le circuit court ». Manon réalisera ce repas de famille pour Noël, pour dix personnes (par table de six, COVID oblige). « Il y a du poisson, truite saumonée plutôt que saumon, circuit court oblige. Le poisson gras est riche en acides gras oméga 3 et en oligo-éléments. Pour la viande, je privilégie une volaille, la dinde pauvre en cholestérol, qui est aussi de saison. Mais vous pouvez aussi choisir le gibier. A cuire idéalement à l’huile d’olive extra-vierge plus saine et très riche en polyphénols. Attention toutefois à la température de cuisson : privilégier la basse température ! » Pour les légumes, il faudrait idéalement les consommer crus. « Moins ils sont cuits, plus ils conservent leurs vertus nutritionnelles antioxydantes ». En dessert, les fruits rouges et du chocolat noir avec modération. Avec le café. Et les alcools ? « Avec modération sourit Manon. Des bulles à l’apéritif et plutôt du vin rouge très riche en polyphénols antioxydants ». Voilà une bonne nouvelle… Sortie du livre de recettes en 2022*. LM APERO • Mousseux/Champagne • Soupe butternut et pistache • Toast truite saumonée fumé, fromage frais et aneth • Pain d’épices, houmous de betterave et ciboulette ENTRÉE • Carpaccio de truite saumonée fraîche aux baies roses • Salade de crudités (betteraves, carottes) aux grenades PLAT • Dinde farcie aux marrons et pruneaux • Mélange de légumes grillés à l’huile d’olive : brocolis, carottes, chou frisé, ail et oignons • Compote d’airelles • Purée de patate douce • Purée de chou-rouge aux pommes et à la cannelle • Vin rouge/eau DESSERT • Cheesecake aux myrtilles et copeaux de chocolat noir • Café/cacao/thé vert S C (apport suggéré recommandé : 1000 mg/jour) Source : J. Pincemail. Stress oxydant et antioxydants. TestezEditions, Liège, 2014 * Références : Françoise De Keuleneer, Joël Pincemail, Jean – Pierre Gabriel. Couleur santé. Les secrets de la cuisine antioxydante. Ed F. De Keuleneer, 2008. Joël Pincemail et Florine Minet. Les polyphénols, ces antioxydants encore méconnus. De la Science à l’assiette. Ed Province de Liège, 2017.

06 A l’occasion de la journée mondiale, le 11 janvier, du « Merci » ! SITUATION: Réponse d’un prestataire de soins interrogé dans le cadre d’une plainte d’un patient à son égard > prise de conscience de son comportement au moment des faits : Madame, Comment débuter cette lettre autrement que par vous présenter mes excuses. A chaque fois que je repense à ce matin-là, je n’arrive ni à comprendre ni à me pardonner ce mouvement d’humeur. J’ai bien quelques raisons personnelles qui pourraient expliquer mon manque de patience, mais elles ne me su’sent pas. Et votre démarche confirme que je n’ai pas été en mesure d’apaiser votre douleur, au contraire, j’ai ajouté de la sou‰rance. Je suis convaincu qu’on apprend beaucoup de ses erreurs, celle-ci me rappellera longtemps la responsabilité qui est la mienne. Je suis navré que ce soit vous qui ayez fait les frais de cet apprentissage. Dans son ouvrage Les vertus de l’échec (Allary Editions, 2016, pp 7071), Charles PEPIN souligne : « Voir l’échec autrement, c’est penser qu’il nous pose une question sur ce que nous pourrions devenir. Croire que l’échec peut nous aider à rebondir, à nous réorienter, à nous réinventer, c’est prendre le parti d’une philosophie du devenir (…) Nos échecs peuvent avoir pour vertu de nous rendre disponibles, de favoriser un changement de voie, une bifurcation existentielle qui s’avèrera heureuse ». Partant de ce constat, au regard des milliers de dossiers de médiation que j’ai été amenée à traiter depuis 2004, au regard de la mission qui incombe au service de Médiation hospitalière d’émettre « la formulation de recommandations permettant d’éviter que les manquements susceptibles de donner lieu à une plainte, telle que visée au § 1er, ne se reproduisent » (article 11 §2.5 de la loi droits du patient du 22/08/2002), il peut être positif d’y porter un regard neuf : celui de « la plainte telle un cadeau ». Mon expérience professionnelle peut témoigner de ce paradoxe, car il n’est pas rare que, même si un courrier, un mail, ou encore les notes d’une consultation en médiation, relatives aux doléances du patient, a™ectent beaucoup le(s) detinataire(s), un certain recul par rapport à la situation permet, dans certains cas, d’en extraire des éléments objectifs et constructifs qui permettent de revoir, améliorer les pratiques ou les aspects relationnels soignants-soignés, voire d’émettre des excuses. Remerciement d’un patient suite à sonmécontentement lors d’une prise en charge dans un service. Une enquête a été menée afin d’entendre les prestataires concernés, et un suivi par écrit fut transmis : Cher Monsieur, Je fais suite à votre dossier de médiation concernant votre prise en charge dans le service X, en mars dernier. Un contact a été pris à cet égard avec le Chef du service, qui a examiné avec attention vos doléances. En réponse, il transmet les éléments suivants : - Il est tout à fait d’accord avec vous, cette attitude n’est pas acceptable de la part du personnel soignant. - Une note de service concernant les règles de conduite et de respect a été transmise à tous les membres du service. - Concernant l’agent concerné par la plainte, une «remarque» lui a été adressée personnellement et une discussion s’est tenue avec lui, à ce propos. Il espère que ça n’arrivera plus. Tout en vous remerciant pour votre témoignage et votre démarche constructive, et en regrettant la situation rencontrée, veuillez croire, Cher Monsieur, en l’expression de mes Remerciements : Chère Madame Doppagne, J’ai bien reçu votre e-mail concernant le suivi de mon dossier de médiation suite à mon passage dans le service X, en mars dernier. Comme déjà formulé dans mon précèdent écrit, être entendu et pris en considération est une étape qui permet d’avancer. Je suis apaisé de vous lire et rempli d’espoir de voir que ma démarche etmon témoignage découlent sur quelque chose de constructif et positif. En cette période di’cile, je suis encore plus convaincu que c’est comme cela que le monde avance. Je vous remercie vivement pour le suivi accordé à mon dossier et vous prie chère Madame Doppagne, mes meilleures salutations. En pratique, la Médiatrice peut faire un travail de fond avec les services qui en sont demandeurs. Mais aussi, dans le cadre des réponses qui sont ensuite données aux patients, ou via les rencontres en médiation qui sont mises en place, la reconnaissance est de mise. Des «mercis» sont formulés : ils font chaud au cœur car le «monde de la plainte» n’est facile pour personne, ni pour les plaignants, ni pour les personnes concernées dans les dossiers, ni pour le Médiateur au centre des di‰érends, neutre et impartial, tâchant qu’une solution émane des parties. La journéemondialedumerci est célébrée le 11 janvier. C’est l’occasion de mettre en avant qu’un petitmot de gratitude fait toujours tant de bien. Il permet de garder un état positifmalgré leclimat actuel ambiant. C’est aussi l’occasion pourmoi de vous remercier pour la confiance placée dans le service deMédiationhospitalière duCHU de Liège, dont le bon fonctionnement est dû à la collaboration de tous au processus. Merci et très belle année nouvelle! MEDIATION HOSPITALIERE | CAS CONCRETS Contact : mediation.hospitaliere@chuliege.be Le paradoxe de la plainte perçue comme un cadeau UN PATIENT CAROLINE DOPPAGNE Médiatrice

07 C’est la fête ! COMITE DE PATIENT | LA CHRONIQUE «Bonjour, Petit Nicolas» (Goscinny / Sempé ©) ! Et voilà, c’est reparti. Les «monsieur» et les «madame» sont déjà là. C’est décembre et il fait toujours tout noir dehors. Et il pleut en plus. Ils veulent quand même que je m’éveille. Bon, je peux rester au lit, c’est déjà ça. Avant … ah oui, avant, c’était avant que je dorme ici dans une chambre avec des «monsieur» et des «madame» comme ceux d’aujourd’hui (et des autres jours depuis des mois) qui viennent «pour mes soins » comme ils disent. Maman et Papa m’ont dit que je devais aller dans l’hôpital, même que je sais pas comment qu’on dit pace que je n’en avais jamais vu avant. Je suis malade, ils m’ont dit. Avant, quand j’étais malade, je restais à la maison avec Maman et Papa ou bien avec ma Mamy quand ils étaient au travail. Et même que c’était bien parce que je n’allais pas à l’école. Mais maintenant, depuis le temps que je ne vais plus à l’école, je veux revoir mes copains et mes copines. Ils m’écrivent des belles cartes mais c’est avec eux que je veux jouer et même apprendre, tiens. Et Mademoiselle Jeanne, (Franquin ©) elle me manque. Elle donnait bien des punitions parfois mais moi, je l’aimais bien. On apprenait beaucoup des choses avec elle … Le plus di’cile, c’était l’aurtografe ! Je demande tous les jours mais ce n’est pas encore aujourd’hui que je reverrai la classe et la cour de récréation. Paraît que j’ai une sorte de « lussmie» dans le sang et que c’est grave. Ils m’ont pas dit. Ils parlaient à voix basse mais j’ai quand même tout entendu. Tiens, aujourd’hui, on a mis des étoiles et des sapins tout dans ma chambre. Avec des lumières. C’est mieux que les lumières habituelles au plafond, celles qui sont tout blanc et tout froid. Maintenant, c’est chaud. Et ça clignote. C’est comme à la maison quand Papa Noël m’apporte des cadeaux. P’têt bien qu’on est le 25? C’est drôle. Ça doit être ça. On a mangé mieux aujourd’hui. C’est Monsieur le chef de la cuisine qui a décidé, on m’a dit. Faudra que je lui écrive «merci » sur un papier. Je vais demander après mes crayons et mon carnet. On a mangé mieux mais pas comme à la maison le jour du Père Noël. Maman, elle fait bien la cuisine. C’est plus bon qu’aujourd’hui mais c’est pas grave. J’aime quandmême bien. Le plus bon, c’est quand Mamy «va fé l’amagnî » comme dit maman. Quand j’étais malade à lamaison, Mamy disait tout le temps : «Acouh’nez vosse malåde come i fåt. I sèrèt vite so pîd». J’espère que Monsieur le chef de la cuisine connait ma Mamy. Super ! Aujourd’hui, on pouvait avoir des visites! Ah oui, je vous ai pas dit mais, avec le machin du «covite 19», on peut voir nos parents jusse une fois par semaine. Pace qui faut faire attention à tout et surtout pour les enfants fortmalades commemoi. «Covite», ça va, j’ai déjà entendu. À ce qui parait, ça s’attrape facile. Mais, je comprends pas le 19. Quand i fait danger, on dit pourtant «22, v’là les flics» ( Cauvin / Kox ©). Bon, encore des a‰aires de grands, tout cela. Ah oui donc, en parlant des grands. Papa et Maman sont venus aujourd’hui !!! Avec des grands sourires comme les «monsieur » et les «madame » du matin mais ils ne m’ont pas réveillé, eux. Les autres, ils étaient bien gentils mais c’est quand même pas la même chose. Même que Papa il avait mis son rouge costume avec sa bonète à blanc pompon. Il pensait que j’allais pas le reconnaitre même en faisant une grosse voix. Il est pas toujours très malin, Papa. Il avait laissé ses lunettes à son nez ! P’têt c’était mieux pour pas cogner contre la porte. Mais, avec ses grosses lunettes, ça ne pouvait être que lui. Et puis, il aurait disputé Maman si elle aurait venu me voir sans lui … et avec un autre clown en plus. Ils m’ont apporté tout plein des jouets et des cadeaux que les copains et les copines de ma classe avaient préparés à l’école. J’ai eu du chocolat, des boules de gommes, des gâteaux, des oranges, des mandarines et … trop pour mon petit ventre qu’on m’a dit. Alors, je devais les garder pour les autres jours. J’ai voulu dire : «bien vite les autres jours » mais j’étais trop content de voir Papa et Maman aujourd’hui. Et même qu’ils ont pu rester plus longtemps que les autres semaines. C’est bien, Noël, je trouve. Je m’en souviendrai toute ma vie ! Je sais que je vais bien dormir cette nuit avec les étoiles, les sapins, Papa tout rouge et Maman avec les gâteaux. J’ai trouvé ! Je vais demander aux «monsieur » et aux «madame » de venir plus tard demain puisqu’il me va mieux. Jacques GLAUDE Nous ne connaissons pas ni le petit Nicolas ni les autres enfants hospitalisés en pédiatrie. Les uns pour quelques jours, les autres pour quelques mois, d’autres enfin pour … Mais il su–t de suivre l’un ou l’autre couloir du 3e ou du 4e étage du CHU BRUYÈRE pour imaginer leur vécu quotidien. Et la Fête durant ce mois de décembre et la pandémie? la Fête est considérée comme «non essentielle». Mais en thérapie, que vaut le geste-barrière face au geste festif?Même si la fête s’avère occasionnelle et transitoire, pouvons-nous en nier l’impact thérapeutique? Pour le philosophe, le sociologue ou le psychologue, la fête est et restera un événement invariant malgré la diversité et la multiplicité des comportements qui y sont associés. Pour Durkheim, le phénomène festif est reconnu en sociologie tant comme un divertissement que comme une célébration visant à faire pénétrer le sens du sacré au sein de la vie sociale. Pour Freud, la fête est psychanalytiquement justifiée comme un excès permis, voire ordonné, une violation solennelle d’une prohibition. Pour le philosophe moderne, toute fête remet à l’heure la temporalité de notre existence en perdant peu à peu sa raison d’être traditionnelle. Devenue événementielle, la fête prend valeur d’accompagnement des événements de nos existences, fussent-ils heureux ou malheureux. Elle peut prolonger les premiers comme elle peut obnubiler les deuxièmes. En synthèse de ces approches et de ces réflexions, la fête apaise mentalement la sou™rance tout comme elle peut apaiser la pathologie en elle-même en réconciliant le corps sou™rant avec le vécu de la sou™rance. En gardant bien en conscience la différence essentielle sinon le conf lit sémantique entre le sens de la fête et l’esprit festif, nous pouvons oser prétendre que la fête soit libératrice et expressive de la catharsis des tensions de chacun. Néanmoins, toute fête a ses limites comme l’a–rmait, déjà vers 306 AJC, Épicure qui écrivait à son disciple Ménécée: « Il n’est pas possible de vivre avec plaisir sans vivre avec prudence, honnêteté et justice c’est-à-dire sans appui sur une censure morale à lever ou à transgresser ». Si ce type d’engagement vous parle, merci de proposer votre candidature auprès du service de médiation du CHU en adressant votre demande à l’adresse-mail de Madame DOPPAGNE, responsable du CP-CHU (comitedepatients@chuliege.be)

08 ÊTRE SEUL A NOËL | CELA PEUT FAIRE DU BIEN Il y a la solitude que l’on subit et la solitude que l’on choisit. A l’occasion de la Journée mondiale de la solitude, le 23 janvier, Sylvie Roberti, psychologue clinicienne au CHU de Liège, précise ces notions entre lesquelles il y a une foule de nuances et d’intensité à apprivoiser. . Vaut-il mieux être seul que mal accompagné ? « Pour être bien seul, il faut en tout cas… être d’abord entouré», sourit Sylvie Roberti, psychologue clinicienne au CHU de Liège. « Car la solitude, pour être bénéfique, doit être vécue comme un choix, non comme une obligation. Alors seulement, elle favorise le ressourcement, la créativité, la naissance de nouvelles idées. Faire le vide permet de faire le plein, et de revenir aux autres avec plus de discernement, et d’énergie. » Ce qu’Eric Klinenberg, professeur en sociologie à l’Université de New York, appelle « la solitude productive» peut durer 5 minutes, que l’on s’accorde dans le fond du jardin ou dans un parc après une journée de travail, comme le temps d’un voyage en solitaire. « Cette respiration, plus ou moins longue, permet de renouer avec soi-même, de relâcher ses tensions, d’accepter sa fatigue », relève Sylvie Roberti. « On remarque très fort, lors des séances de massage assis organisées au CHU, que certains collègues ne sentent ni les tensions, ni leur fatigue, avant de s’accorder cette pause. Ils en oublient de respirer consciemment, or le système respiratoire est celui sur lequel nous avons le plus de prise. Et quand on calme sa respiration, les choses se calment dans le corps. » PAS PEUR DU VIDE S’arrêter. S’o™rir un parenthèse, seul(e). Et respirer. « Découvrir, ensuite, que le vide n’a finalement rien d’e‰rayant. Qu’à prendre le temps de s’écouter, on prend mieux conscience de ses besoins, de ses envies, et qu’il devient facile de remplir le vide de moments, de choses qui nous font du bien : on donne un sens à nos choix. » Dans une société qui court vite, où chaque tâche doit être planifiée, organisée, « on oublie que ce sont souvent les soirées improvisées qui sont les plus réussies. Et, de la même façon que c’est quand il s’ennuie qu’un enfant fait le mieux preuve d’imagination, les adultes devraient s’accorder le temps de s’ennuyer, sans contact, sans réseau, pour retrouver leur créativité. » Reste, pour certains, à a™ronter la peur du vide. « Comment me sentir en sécurité pour pouvoir être bien seul ? Ai-je besoin d’un bain chaud, d’allumer des bougies, de lire un livre sous un plaid très doux, de prendre un grand bol d’air, ou de me perdre au milieu de la foule ?», énumère Sylvie Roberti. Avant ou après les fêtes, quand le tourbillon des célébrations se met en place, il peut être bon de s’o™rir une trêve des confiseurs rien qu’à soi. De profiter des nuits plus longues, des rues plus calmes, du bureau déserté pour se poser, seul. FRÉDÉRIQUE SICCARD Éloge de la solitude QUAND LA SOLITUDE EST TROP LOURDE À PORTER SYLVIE ROBERTI Psychologue clinicienne au CHU de Liège « C’est quand elle n’est pas choisie que la solitude est di cile à vivre. Quand elle nous est imposée par l’extérieur, elle peut nous entraîner dans une spirale négative : si je suis seul c’est que je n’ai pas d’amis, donc je suis nul, donc je ne vaux pas la peine », résume Sylvie Roberti. « Il s’agit, une nouvelle fois, de réfléchir à nos besoins, à ce que l’on peut mettre en place pour enrayer cette spirale. On peut parfois tout changer en osant la rencontre, en souriant à un inconnu, en s’inscrivant à un cours, en se rendant au petit marché tout proche. De quoi ai-je besoin ? Et, si j’ai peur, que raconte cette peur ? Une émotion, c’est unmessage. Si on ne l’écoute pas, elle tambourine jusqu’à ce qu’on lui ouvre la porte. » POUR SE SENTIR ACCOMPAGNÉ! Télé-Accueil Un service d’écoute par téléphone qui o’re à chacun l’occasion de trouver «quelqu’un à qui parler », dans l’anonymat, la confidentialité et le respect de tous. Télé-Accueil est accessible 24/24h, gratuitement via le numéro 107 et, également, via le chat accueil (www.tele-accueil-bruxelles.be). La Croix Rouge et ses bénévoles organisent des visites pour rompre la solitude des personnes âgées. Envie de rejoindre les bénévoles ou de bénéficier de leurs visites ? Formez le 105 ou contacter la maison Croix-Rouge proche de votre domicile.

09 COLLABORATION MÉDICALE | CHU¥STANDARD DE LIÈGE La reconnaissance FIFA au service du Standard de Liège LeCHUdeLiègeet leStandardentament une collaboration pour le suivi médical des joueurs «pros». «SportS² » (Pr. JF. Kaux) est un service d’excellence au service de tous les sportifs SportS², prononcez « Sports Carré », est l’acronyme de « Service Pluridisciplinaire - Orthopédie - Rééducation - Traumatologie - Santé du Sportif », une entité du CHU de Liège et de l’Université de Liège qui y collabore via le Laboratoire d’Analyse du Mouvement Humain. SportS² regroupe les médecins et les paramédicaux spécialisés dans le sport et ses pathologies et également dans la prévention des blessures, la réathlétisation et l’optimalisation des performances sportives. SportS² met l’expérience acquise dans la prise en charge et le suivi des sportifs de haut niveau au service des sportifs amateurs, ce qui participe à son originalité. En octobre 2016, le Pr Michel D’Hooghe, président de la Commission médicale de la FIFA, était à Liège pour remettre à SportS² le label « FIFA Medical Center of Excellence», inscrivant Liège dans le réseau mondial des (49) centres d’excellence et de recherches dans les pathologies du sport. D’autres reconnaissances, aussi prestigieuses, se sont ajoutées : celle du Comité International Olympique via ReFORM, le REseau Francophone Olympique de la Recherche en Médecine du Sport dans laquelle le CHU de Liège côtoie les expertises suisses, française, luxembourgeoise et canadienne dans un réseau mondial de 11 membres ; et celle de la Fédération Internationale de la Médecine du Sport. SportS² est sans doute la seule structure au monde qui rassemble ces multiples reconnaissances. Grâce à l’actualisation permanente de son expertise lors des congrès et colloques scientifiques internationaux, SportS² est à la pointe des explorations fonctionnelles dans le domaine du sport (tests isocinétiques, tests d’e™orts et explorations physiologiques, mesure de pression intra-musculaire, analyse biomécanique…). Les traitements les plus récents tels que les ondes de choc et les infiltrations de plasma-riche en plaquettes (PRP) y sont développés, étudiés et bien entendu mis à disposition des sportifs. Aujourd’hui, le Standard de Liège et SportS² o–cialisent leur partenariat qui fait suite à des collaborations ponctuelles existantes et à un constat d’une logique implacable : entre l’Académie du Standard de Liège et le CHU de Liège, il n’y a …que la route du Condroz à traverser. « L’Union des expertises fait la force ! » explique le Pr Jean-François KAUX, chef du Service Médecine physique, réadaptation et traumatologie du sport du CHU de Liège. Et c’est bien de nombreuses unions qu’il s’agit. «L’Union entre la recherche fondamentale et la recherche clinique : le CHU de Liège et l’Université de Liège travaillent de concert. Le LAMH, Laboratoire d’Analyse duMouvement Humain, est une entité interfacultaire commune aux facultés des Sciences Appliquées et de Médecine. L’équipe du laboratoire est multidisciplinaire et inclut à la fois des ingénieurs, des kinésithérapeutes et des médecins. Elle possède un lien très fort avec le CHU de Liège ». L’union entre les experts internationaux : « Chaque année SportS² organise un grand congrès scientifi que international à Liège sur une thématique très précise : l’édition 2020 a été consacrée à la cheville et l’édition 2021 au handisport ». L’Union des expertises multisports. « SportS² est partenaire du Comité Olympique et Interfédéral Belge, des centres de Formation des Fédérations de rugby, de handball, la ligue Handisports, de l’ADEPS ainsi que bon nombre de ses athlètes sous contrat, et de nombreux clubs dans de nombreux sports». L’union avec la Fondation Léon Fredericq. « Les aides de la Fondation, accordées sur base de projets validés par la Commission permanente à la recherche de la Faculté de Médecine de l’ULiège, permettent de dégager des moyens pour des recherches sur des pathologies du sportif».Et enfin l’union entre les recherches des experts et les expériences des pratiquants. « Nombreux sont les membres de la structure SportS² qui sont eux même des sportifs, de tous niveaux, dans les di‰ érentes disciplines et qui en connaissent les pathologies et qui ont deux ambitions : prévenir leur apparition et, après blessure, travailler à la meilleure réathlétisation ». « Ces expertises reposent sur la force d’une équipe, volontaire, dynamique, appliquée, innovante, toujours à la recherche de l’excellence, conclut Jean-François Kaux. Une équipe dont la motivation est en permanence en éveil, titillée autant par les reconnaissances o’ cielles des instances les plus renommées du sport que par les partenariats avec les fédérations belges, avec les clubs emblématiques de leur région comme le Standard, et surtout par le sourire des sportifs, renommés ou anonymes, qui jouissent ou retrouvent des joies du sport » LM C’est dans les dicultés que l’on reconnait ses vrais amis. Le CHU ocialise son partenariat avec le Standard de Liège. (BD)

10 LFONDATION LEON FREDERICQ I LE CHERCHEUR DU MOIS Arnaud Lombard : « Je cherche pour Adrian » ! Le glioblastome est le cancer cérébral le plus agressif et le plus fréquent chez l’adulte. Arnaud Lombard, jeune chercheur liégeois de 33 ans, s’intéresse à la maladie qui a emporté son ami Adrian Le glioblastome est le cancer cérébral le plus agressif et le plus fréquent chez l’adulte. Sa prise en charge est particulièrement di–cile car cette tumeur est peu sensible aux traitements actuels et récidive donc de manière systématique. Par conséquent, l’espérance de vie des patients sou™rant d’un glioblastome est particulièrement courte et, tout au long de leur prise en charge, leur qualité de vie s’altère progressivement. C’est ce que Arnaud Lombard, chercheur de 33 ans, voudrait changer. Arnaud Lombard a fait ses études secondaires à Saint-Benoit Saint-Servais en option mathématiques fortes et sciences fortes pour devenir ingénieur. Il décide finalement de s’orienter dans le domaine médical. En 2006, il entame un bachelier en Médecine à l’ULiège et continue avec un master qu’il obtient en 2013. Il se spécialise en neurochirurgie. Parallèlement à cela, il réalise une thèse de doctorat en sciences biomédicales au sein du laboratoire du Professeur Rogister sur le glioblastome et obtient son doctorat la même année. Il travaille actuellement au service neurochirurgie du CHU de Liège et occupe le poste de spécialiste post-doctorant au FNRS au sein du GIGA-Neuroscience. UNE THÉRAPIE PERSONNALISÉE L’étude que le chercheur liégeois mène s’intéresse aux cellules tumorales souches, qui semblent être à l’origine de la récidive du glioblastome. Celle-ci s’articule autour de plusieurs étapes. « La première consiste à utiliser du tissu tumoral qui provient de patients et de le mettre en culture tout en gardant le caractère dit « souche » des cellules, c’est-àdire leur capacité à pouvoir redonner une tumeur si le tissu est isolé de sa tumeur initiale. » La deuxième consiste à analyser ces cellules. «Nous les envoyons en analyse de « spectrométrie de masse » pour étudier l’ensemble des protéines qu’elles expriment au niveau de leur membrane (qui sépare l’intérieur de l’extérieur d’une cellule). » Pour analyser les données obtenues, il faut nécessairement travailler avec des outils bio-informatiques. « Ces outils nous ont aidés à sélectionner les protéines de membranes qui étaient plus exprimées par la tumeur que par le tissu cérébral sain. Ils nous ont permis ensuite d’a–ner encore un peu plus l’analyse en sélectionnant les protéines qui étaient bien exprimées par les cellules tumorales et non par des cellules immunitaires qui pourraient avoir envahi la tumeur. » Ce processus lui a permis de déterminer un panel de 15 protéines membranaires actuellement en cours de validation au laboratoire. L’étape suivante, qui vient d’être entamée, concerne les protéines qui ont déjà été validées. « Il y en a deux sur lesquelles nous avons déjà beaucoup avancé. On a produit de tout petits anticorps, qu’on appelle des nanobodies, contre ces protéines. On les a ensuite associés à des virus qui ont une capacité oncolytique, qui sont capables de détruire les cellules tumorales. Le concept est que le virus soit capable d’induire la mort sélective des cellules tumorales, à la condition qu’elles expriment le marqueur membranaire ». Avec l’aide du laboratoire du Professeur Sadzot, Arnaud Lombard a développé un virus oncolytique contre l’une des deux protéines déjà validées. « On a montré in vitro et in vivo que le virus est e’cace contre les cellules tumorales qui expriment le marqueur membranaire ». L’étape ultime serait d’apporter ce nouveau traitement selon une approche translationnelle. « Le but est de pouvoir utiliser ces virus, ciblés contre les protéines, chez le patient. Il va sans doute falloir qu’on développe un virus pour chaque protéine. À terme, l’objectif est d’obtenir une thérapie personnalisée en fonction du type d’expression de protéine de la tumeur du patient. »  LA COURTE ESPÉRANCE DE VIE, C’EST MON MOTEUR La complexité de cette maladie a toujours intéressé Arnaud Lombard. « Je m’y suis intéressé très rapidement, dès les débuts de mon assistanat en neurochirurgie. La courte espérance de vie des patients atteints de glioblastome était quelque chose que je n’acceptais pas facilement. » On estime l’espérance de vie entre 15 et 18 mois. « On observe des progressions majeures dans di‰érents domaines de la médecine, mais pour le glioblastome, il n’y a pas eu d’amélioration significative pour la survie des patients depuis bientôt 15 ans. Essayer d’améliorer un peu la survie de ces patients est à la fois motivant, mais surtout urgent ». Durant la réalisation de sa thèse, Arnaud Lombard a bénéficié d’unmandat Télévie, ce qui lui a permis de débloquer du temps pour la recherche, et de plusieurs prix de la Fondation Léon Fredericq, notamment le Prix Frédéric van den Brule. « Pour l’étude actuelle, c’est grâce au FNRS que je peux continuer à mener ma recherche. D’autre part, je continue à postuler pour des prix avec la Fondation Léon Fredericq, ils sont indispensables pour faire fonctionner le laboratoire. » En plus du FNRS, il est également le lauréat de la bourse Adrian Mastrodicasa « C’est un prix un peu particulier pour moi. Je connaissais très bien Adrian parce qu’on a fait nos études ensemble. Dans la mesure où je fais de la recherche sur la tumeur qui l’a emporté, je suis très fier d’en être le lauréat. » MILÉNA DE PAOLI Dans la mesure où je fais de la recherche sur la tumeur qui a emporté mon ami, je suis très fier d’être le lauréat de la bourse qui porte son nom ARNAUD LOMBARD Chercheur

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