La dérive des réseaux sociaux chez les ados

12 La vaccination des jeunes en débat COVID 19 | VACCINATIO « La vaccination reste une démarche per- sonnelle dont le bénéfice revient au vacciné mais dans le cas présent aussi aux collec- tivités et à la communauté. Il s’agit donc de penser à tous, mais aussi de s’o rir une protection à soi-même : même si les ado- lescents et les jeunes adultes développent rarement des formes de Covid aussi symp- tomatiques que les plus âgés, ils peuvent être malades pendant 5 à 7 jours. L’idée est de faire baisser la circulation et la transmis- sion du virus, et d’o rir aux adolescents l’année scolaire la moins perturbée possible, la plus proche de la normale, tant au niveau des cours que des sports et des loisirs. On sait qu’ils mènent une vie trépidante, avec 30 à 40 contacts par jour », déclare d’em- blée le Dr Christelle Meuris, membre du GEMS, le groupe d’experts qui conseille les autorités dans la gestion de la pandé- mie de coronavirus. Au CHU, désormais, l’objectif est « que tous ceux qui sont éli- gibles à la vaccination y aillent, pour éviter un retour à l’isolement, à la quarantaine, et vivre la vie la plus épanouissante possible ! » Restent les craintes relatives aux e ets se- condaires, telles que lesmyocarditesmais aussi les rumeurs comme celle des e ets possibles sur la fertilité.. « Il est di cile de concevoir scientifiquement qu’un petit bout de l’ARN du virus, injecté dans le bras, entraîne la stérilité . Tous les jours notre système immunitaire « gère » des bouts d’ARN, d’ADN que nous rencontrons. Que dire alors des personnes qui ont lutté contre la maladie, donc tout le génome du virus ? Si c’était le cas, si cet ARN rendait les gens stériles, alors même les coronavirus banals qui provoquent des rhumes auraient un ef- fet sur la fertilité, puisque tous les corona- virus ont la même similarité minimale. Ce n’est pas le cas » , assène ChristelleMeuris. Quant aux myocardites, « on a consta- té quelques cas, très rares, chez certains adolescents et jeunes adultes vaccinés », re- connaît le Dr Julie Frère, membre de la «Task Force Pédiatrique » qui rassemble un collectif de pédiatres. « La grande ma- jorité des cas se sont avérés spontanément résolutifs. Nous ne sommes pas inquiets, mais il convient, chez les jeunes les plus sportifs, de ralentir un peu leurs activités, surtout après la deuxième dose. » Selon la CDC (l’agence de santé américaine), le bénéfice-risque est clair : même pour les hommes, davantage touchés par les myo- cardites, un million de vaccinés s’accom- pagnerait d’environ 70 cas. En Israël, 275 cas de myocardites ont été signalés entre décembre 2020 et mai 2021, sur plus de cinq millions de personnes vaccinées. Le plus souvent, aucune hospitalisation n’a été nécessaire, et 95% des cas ont été clas- sés comme légers. Frédérique SICCARD CHRISTELLE MEURIS Infectiologue JULIE FRÈRE Pédiatre infectiologue Rencontre avec Christelle Meuris, infectiologue, et Julie Frère, pédiatre infectiologue ET LES 5 11 ANS ? Pfizer va demander à ouvrir son vac- cin aux enfants de 5 à 11 ans, après les premiers résultats d’un « essai clinique encourageants ». « Il est di cile de parler de résultats encourageants, dans la mesure où on constate peu de cas symptomatique pour cette population, tant dans le groupe d’enfants vaccinés que dans le groupe témoin », tempère immédiate- ment le Dr Frère. « Le débat est donc encore en cours. SI le reste de la popu- lation est vacciné correctement, sans doute peut-on imaginer laisser le virus circuler chez les plus jeunes, qui fabri- queront leur propre immunité. C’est une discussion à la fois politique et scienti- fique, et sans doute un gériatre n’aura-t- il pas le même avis qu’un pédiatre. Mais il faudra mettre, dans la balance, leur bénéfice à eux, qui sont peu hospitalisé et peu malades, et pour la société, si la majeure partie des adultes est vaccinée ». Et le Dr Meuris de renchérir : « Il ne s’agit pas de mettre la pression sur les 5-11 ans, pas plus d’ailleurs que sur les 12-18 ans, alors qu’il y a encore des personnes de plus de 65 ans, ou des personnes présentant des facteurs de risques élevés, qui ne sont pas vaccinés. Il ne faut pas se tromper de cibles. » F.Si Il est di cile de concevoir scientifiquement qu’un petit bout de l’ARN du virus, injecté dans le bras, entraîne la stérilité

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