L'IRM 18 déstresse

2 Ligne du temps | Évolution de l’épidémie 11/01/2021 2020, l’année la plus meurtrière depuis la grippe espagnole en 1918 12/01/2021 La Belgique pourra finalement acheter 12,5 millions de vaccins Pfizer 13/01/2021 Tout le monde sera vacciné pour septembre • CHU L e Pr Michel Moutschen, chef du service des mala- dies infectieuses du CHU de Liège, Professeur en immunopathologie, mala- dies infectieuses et médecine interne générale (U Liège), analyse chaque mois pour «Le Patient» l’actualité des vaccins. Un 3 e vaccin a été reconnu par l’agence européenne des mé- dicaments (EMA) le 1 er février : l’Astra-Zeneca. Il est différent des deux autres, Pfizer et Mo- derna. C’est un vaccin à adénovirus, pas à ARN Messager. C’est un virus de rhume, tout à fait inoffensif déjà de base mais encore davantage puisqu’on lui a retiré tout ce qui lui permettrait de se répliquer. C’est une sorte de cheval de Troie qui va insérer l’information géné- tique dans la cellule (pas dans le noyau), de manière éphémère mais suffisamment longtemps pour que la protéine de surface en question puisse stimuler une réponse immu- nitaire. Pourquoi utilise-t-on un adéno- virus de chimpanzé? Parce que l’immunité préalable des humains contre les adénovirus est majeure, ce qui veut dire que si l’on a des anticorps préalables contre les adénovirus humains, le vaccin ne fonctionnera tout simplement pas. Il sera arrêté avant d’atteindre sa cible. En prenant un virus de rhume de chimpanzé, il y a moins de risque que les humains aient des anticorps préalables. Le vaccin est aussi plus facile d’usage… Ce sont des vaccins qu’il est effec- tivement beaucoup plus facile de produire en grande quantité, qui coûtent beaucoup moins chers et dont l’utilisation est plus simple : ils peuvent être conservés dans un simple frigo pendant plusieurs mois et, une fois sortis du frigo, peuvent encore être conservés un certain nombre d’heures sans se dégrader. Ils sont aussi administrés en deux doses? Il ne faut pas généraliser. Celui d’AstraZeneca est administré en deux doses mais une autre étude de phase 3, extrêmement prometteuse vient, de sortir, pour le vaccin Johnson & Johnson. La technologie est identique, à adénovirus cette fois-ci humain –on en reparlera- mais le vaccin a montré une efficacité tout à fait intéressante, supérieure à 60 % avec une efficacité très importante sur les formes graves. Il est, quant à lui, en une seule dose. Le vaccin AstraZeneca est-il effi- cace sur les personnes de plus de 65 ans…? Il y a peu de sujets de plus de 65 ans qui ont été testés. Il y en a eu et on a montré une efficacité tout à fait si- gnificative chez ces sujets-là. Mais, en statistiques, quand on a peu de don- nées, l’intervalle de confiance est très grand. La certitude est moins établie. De mauvais esprits, des journalistes allemands, ont considéré l’intervalle le plus pessimiste d’efficacité en di- sant « ce n’est efficace qu’à 10 %» , sachant que 10 % est la limite inférieure sta- tistique d’efficacité mais avec une mé- diane comparable à ce que l’on a chez les sujets plus jeunes, c-à-d autour de 50-60 ans. Donc cette histoire de 10 % est totalement fausse, c’est une inter- prétation biaisée de ce qu’est une sta- tistique. Il faudrait une nouvelle étude d’AstraZeneca incluant plus de sujets Edito COVID INTERRUPTUS? «Une crise nous invite à plus d’empathie, à nous mettre à la place de l’autre. C’est une invitation à réfléchir à notre société au sens le plus large ». Les mots sont du Pr. Steven Laureys, neurologue, qui prend justement du recul par rapport à cette actualité turbulente. Une activité qui est aujourd’hui axée sur les vaccins que com- mente, en toute transparence, le Pr. Michel Moutschen, chef du service infectiologie du CHU de Liège. Le Patient de ce mois se focalise à nouveau sur le COVID-19, sur les clivages générationnels qui se mettent malheureusement en place, sur les effets de l’alimentation sur la revalidation, sur la transmissibilité des enfants, sur les me- sures préventives d’hygiène… L’initiative du Conseil communal des en- fants de Flémalle de transformer la salle d’imagerie de l’hôpital des Bruyères en vaisseau spatial pour déstresser les jeunes patients lors des examens médicaux nous apporte légèreté et intelligence dans cette actu pas vraiment rose. Merci à eux. Et un clin d’œil aux brancardiers qui font un métier formidable en conduisant les patients de leur chambre vers les blocs : pas un simple acte technique mais un moment de partage avec des personnes à un moment de stress particulier. Pour la première fois depuis la création du CHU de Liège, leur métier se féminise : il y a à présent aussi des brancardières ! Explica- tions dans ce journal ! LA RÉDACTION Editeur responsable: • Sudpresse - Pierre Leerschool Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur Rédaction: • Frédérique Siccard • Jennifer Devresse • Caroline Doppagne • Charles Neuforge • France Dammel • Milena De Paoli Coordination: • Louis Maraite • Rosaria Crapanzano Photographies : • François-Xavier Cardon Mise en page: • Sudpresse Creative Impression: • Rossel Printing LEMOTWALLON «TOUMÉR DJU DI S'TCHEÏR» «TOMBER DE SA CHAISE» In «Projet Babel» VACCINS COVID-19 I SAISON 1, EPISODE 4 LAVACCINATION ET LES (FUTURES)MAMANS PR. MICHEL MOUTSCHEN chef du service des maladies infectieuses et de médecine interne générale et professeur en immunologie et maladies infectieuses

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