L'IRM 18 déstresse

13 05/02/2021 Les gites de vacances sont réouverts, décision du Conseil d’Etat 07/02/2021 Le nombre de patients en soins intensifs en Bel- gique passe sous la barre des 300 08/02/2021 Reprise des tests salivaires à l’ULiège couverte de l’année. Elle aura clairement un impact, on le voit déjà ». Le profes- seur Laureys estime toutefois qu’il faut être nuancé sur le sujet : « Soyons transparents sur nos connaissances mais aussi sur ce qui nous échappe », consi- dère-t-il. « Dans la balance risques-béné- fices, je pense que les bénéfices sont clairs. Mais les risques doivent être clairement communiqués. En ce qui me concerne, j’explique à ma famille et aux patients que je vois la valeur ajoutée de ces diffé- rents vaccins. Les présenter comme la solution miracle et sans risque ne sert à rien ». Pour le pro- fesseur Laureys, beaucoup d’as- pects de cette pandémie nous échappent encore et de nombreux défis, logistiques notamment, sont encore à relever. « Plus nous sommes nuancés, plus nous partageons nos questionnements et nos in- certitudes, et plus nous sommes crédibles. Même si en la refusant, nous mettons les autres en danger, je pense qu’il ne sert à rien de rendre la vaccination obligatoire. Il appartient à chaque patient de faire son choix ». CN COVID 19 I STEVEN LAUREYS « Nous sommes plus crédibles si nous partageons aussi nos questionnements et nos in- certitudes ». Cette petite phrase, c’est presqu’un credo pour le professeur Steven Laureys. Pas seulement lorsqu’il est question de coma, le domaine de prédilection du neurologue. Quand c’est de covid et de vaccination qu’il s’agit, Steven Laureys part dumême postulat : être transparents sur les connaissances. « Mon message sera un message positif, d’es- poir et de remerciements » : dès le début de la conversation, Steven Laureys donne le ton de l’entretien. Nombre de personnes testées positives à la covid, nombre d’hospitalisations, de décès, ... : à ses yeux, les médias «bom- bardent » la population avec trop de chiffres. « Je ressens beaucoup d’angoisse, tant chez les patients à la consultation que dans mon entourage » constate le neu- rologue. « Cette anxiété joue sur notre cerveau et change les réseaux importants de nos émotions (le cortex préfrontal, les parties dites limbiques, l’amygdale, ...) ». L’incertitude, le côté imprévisible de la situation, le contrôle limité de la réalité : nous sommes toutes et tous impactés et confrontés ce que le doc- teur Laureys qualifie de « triade neu- rotoxique». TOTAL RESPECT Face à ce constat douloureux, il est capital à ses yeux de véhiculer un message positif. A tous les étages. Le personnel soignant, la première ligne, les infirmières, le personnel d’entretien, des cuisines, ... : la majo- rité a ressenti des symptômes d’an- xiété, de dépression. « On demande beaucoup à ces personnes. Grand respect pour elles. Il est important d’être attentif à leurs besoins émotionnels, de leur offrir un soutien psychologique, ce que nous faisons au CHU ». Les indépendants, ceux qui vivent l’insécurité financière : même combat. Les jeunes : « De l’école primaire à l’université en passant par le secondaire : ils font à nouveau un effort incroyable. Pour eux aussi il y a des plaintes au niveau du bien-être mental. Chapeau pour ce qu’ils ont fait ». De l’autre côté du spectre, les personnes âgées ressentent elles aussi fortement l’impact. « Nous sommes des animaux sociaux. L’isolement, ne pas pou- voir voir l’autre, lui faire des câlins : c’est une punition ». La bonne nouvelle, c’est que tous les mécanismes observés (anxiété, épui- sement, dépression, ...) sont réver- sibles. Et qu’il existe d’autres pistes que celles des anxiolytiques ou des antidépresseurs qui vont avoir des conséquences sur notre cerveau, en terme de dépendance, notamment. « Chacun de nous peut jouer un rôle. L’acti- vité physique, la qualité de notre sommeil, l’alimentation, les contacts sociaux (dans le respect des consignes) sont autant d’al- ternatives à la prise de médicaments. Pour assurer son bien-être mental, je pense aus- si aux techniques d’hypnose (qu’on utilise beaucoup au CHU) et à la méditation ». Ses recherches sur le cerveau du moine bouddhiste Mathieu Ricard (dans le livre «La méditation, c’est bon pour les cerveaux») a prouvé comment celle-ci stimule le fonctionnement cérébral et le mo- difie de manière positive. Une ana- lyse qui amène Steven Laureys à cette réflexion: « Une crise nous in- vite à plus d’empa- thie, à nous mettre à la place de l’autre. C’est une invitation à réfléchir à notre so- ciété au sens le plus large ». UNE VACCINATION NUANCÉE Et la vaccination dans tout ça ? « En tant que chercheur, je considère que les vaccins contre le virus constituent la dé- «UNE CRISE NOUS INVITE À PLUS D’EMPATHIE, À NOUS METTRE À LA PLACE DE L’AUTRE. C’EST UNE INVITATION À RÉFLÉCHIR À NOTRE SOCIÉTÉ AU SENS LE PLUS LARGE» TRANSPARENTE POUR UNE VACCINATION

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