L'IRM 18 déstresse

12 UN NOUVEAU REGARD? En tant que clinicien, le doctorant lié- geois a remarqué qu’une grande partie de sa patientèle en consultation de la Mémoire étaient des personnes s’in- quiétant d’un déclin de celle-ci. Mais leurs résultats aux tests habituels ne démontrent rien de particulier. « Ces pa- tients arrivent en consultation avec des diffi- cultés subjectives mais nous n’arrivons pas à objectiver cela. Avant, on avait tendance à les rassurer. Maintenant, on se rend compte que certaines de ces personnes sont plus à risque de développer une maladie d’Alzheimer dans les années à venir et qu’elles sont peut-être plus sensibles que nos tests habituels. » L’étude de François Meyer a récemment commencé mais est toujours dans la phase exploratoire. Le clinicien re- cherche d’ailleurs toujours activement des participants : « des personnes, hommes ou femmes, qui ont entre 50 et 75 ans et qui se plaignent de leur mémoire. Des personnes qui ont des oublis ou de plus en plus de dif- ficultés mais sans que cela ait vraiment de grandes répercussions au quotidien. » Il re- cherche principalement des hommes : « les hommes viennent peu, on aimerait avoir plus d’hommes intéressés pour participer à la recherche. Même en consultation, ils viennent peu ou sont amenés par leur famille ou par leur épouse, on a moins d’hommes inquiets. » «ON CHERCHE À DÉTECTER S’IL Y A UNE PERTE DE SYNAPSES» L’étude est objectivée par une série de tests : « on refait passer un bilan complet de la mémoire avec des neuropsychologues, on fait passer une IRM ainsi que deux PET-scan, des scanners avant lesquels on injecte un pro- duit dans le corps. Le premier sert à rechercher des protéines de la maladie dans le cerveau et le deuxième est le coeur de l’étude, c’est mon hypothèse. » Le produit utilisé pour le deuxième PET-scan « va mesurer le taux, la densité des synapses. » Dès le début de lamaladie, les personnes atteintes perdent rapidement des sy- napses (connexions neuronales) dans les régions spécifiques de la mémoire. « Avec ce produit, on cherche à détecter s’il y a une perte de synapses chez ces personnes qui ne sont pas encore malades mais qui ont déjà une inquiétude. » «LE DIAGNOSTIC PRÉCOCE EST ESSENTIEL. » Le projet, porté par le Professeur Salmon et le Cyclotron, a déjà quelques années. « On a fait la même étude il y a 3-4 ans chez les patients qui avaient la maladie d’Alzheimer débutante. L’objectif est de remonter de plus FONDATION LEON FREDERICQ I LE CHERCHEUR DU MOIS Ligne du temps | Évolution de l’épidémie 05/02/2021 Le nombre de nouvelles contaminations continue à augmenter. ) Tandis que le nombre de nouvelles hospitalisations continue à diminuer 05/02/2021 Le Codeco annonce la réouverture des coiffeurs 05/02/2021 Le CHU de Liège compte en ses murs 13 cas COVID dont 8 aux Soins Intensifs • CHU LUTTER CONTRE L’ALZHEIMER PRÉCOCE L a maladie d’Alzheimer est au centre de beaucoup de re- cherches et d’études. Le jeune chercheur liégeois de 28 ans, François Meyer, s’intéresse à la phase précoce de cette maladie neurodé- générative. Il a récemment lancé une étude sur le sujet, avec l’aidede la Fon- dation Léon Fredericq. Vous ne vous souvenez plus de l’endroit où vous avez mis vos clés? Vous vous plaignez de ne pas retrouver divers pe- tits objets chez vous? Alors votre cas intéresse sûrement François Meyer. Cet assistant et doctorant en neurologie a démarré une étude en octobre 2020 sur la précocité de l’Alzheimer. Après avoir fini ses études de médecine à l’Université de Liège en 2017, Fran- çois Meyer entame une spécialisation en neurologie ainsi qu’un doctorat en sciences médicales. Actuellement en quatrième année de formation, il est assistant clinique en neurologie auprès du Professeur Pierre Maquet et cher- cheur FNRS au Centre de Recherches du Cyclotron au In Vivo Imaging sous la supervision du Professeur Éric Salmon. en plus tôt. » Les problèmes de mémoire ont cependant toujours intéressé Fran- çois Meyer : « c’est un problème qui est très intéressant dans la neurologie dans lequel il y a encore beaucoup de recherches à faire. Ce qui m’intéresse surtout dans le domaine de la mémoire et des troubles cognitifs en gé- néral, c’est le diagnostic. On manque parfois de moyens de diagnostic précoce. » Actuel- lement, il n’existe encore aucun traite- ment pour lamaladie d’Alzheimer. « C’est une maladie qui est très complexe sur le plan biologique, et donc c’est très difficile de savoir où cibler les traitements. » Certains sont ce- pendant en cours d’étude, ce qui justifie le travail du chercheur : « on sait que si les traitements arrivent sur le marché, ils ne se- ront intéressants que dans les phases précoces. Le diagnostic précoce est donc essentiel. » Pour cette étude, le doctorant liégeois bénéficie d’unmandat FNRS: « Je suis can- didat spécialiste doctorant, ce qui me permet d’être à mi-temps en clinique et à mi-temps en recherche pure. » Il a également pu bénéfi- cier de plusieurs bourses de la Fondation Léon Fredericq. « Toutes ces aides me per- mettent de dégager du temps. Ça nous permet aussi de financer les produits qui coûtent très cher, de financer des examens comme l’IRM et les PET-scan, ça permet de participer à des congrès pour nous informer. Tous ces finance- ments-là sont vraiment essentiels. » MILÉNA DE PAOLI FRANÇOISMEYER Assistant et doctorant en neurologie fran çois.meyer@chuliege.be

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