Le Patient 50 / Vaccins, interview optimiste

9 COVID-19 I DENTISTERIE O ui, il est toujours diffi- cile d’obtenir un ren- dez-vous en Dentis- terie au CHU pour le moment. Ce département a été en effet l’un des plus impactés par la crise sanitaire. Avec le Pr. Marc Lamy, on vous explique pourquoi. En attendant, soyez patients et compréhensifs. Si vous aviez décrété que 2020 serait l’année de votre hygiène bucco-dentaire, vous avez dû revoir vos plans. La pan- démie s’est en effet avérée extrêmement complexe pour les dentistes, contraints de travailler à la source même de l’infection : la bouche. Ni masque ni distanciation so- ciale, ni plexiglas de protection, le patient en consultation de dentisterie ne peut for- cément appliquer aucun geste barrière. Or, on le sait, la transmission du coronavirus est aérienne. A cette bouche béante s’ajoute un deu- xième problème : tous les soins dentaires (sauf, généralement, ceux d’orthodon- tie) génèrent un « aérosol ». C’est-à-dire l’émission de grosses gouttelettes qui peuvent être projetées jusqu’à 6 mètres (et qui se déposent sur les surfaces alentour), mais aussi de gouttes plus fines qui, elles, restent en suspension (jusqu’à 3h). «C’est donc un véritable nuage, potentiellement infecté, qui sort de la bouche des patients et reste dans l’air », illustre le Pr. Marc Lamy, chef du département de Dentisterie du CHU de Liège. Bonjour les infections croisées… Pour le praticien, mais aussi pour tout qui passe dans les environs (autres patients, person- nel d’entretien, etc.). LE TOUT EN… OPEN SPACE Une décontamination systématique s’im- pose. Via les gestes et produits désinfec- tants désormais familiers, mais aussi en ouvrant grand les fenêtres pour ventiler les lieux. «Au sortir du confinement, nous devions laisser 1h d’aération entre chaque patient », se souvient le Pr. Lamy. «Aujourd’hui, 1/4h suffit si la fenêtre est grande. Plus elle est petite, plus le temps d’aération s’allonge. Et s’ il n’y a pas de fenêtre, il faut un système de décontami- nation de l’air. ». Quant au dentiste, lourdement harnaché (masque, visière, charlotte, combi, gants, protège-chaussures, etc.) pour sa propre protection, il doit lui aussi se changer entre chaque patient qui passe au fauteuil. Et on vous passe les détails de désinfection du matériel et de gestion des déchets. Un troisième élément est venu complexi- fier encore davantage la situation : l’archi- tecture en « open space » (= ouverte) des salles de consultations, tout particulière- ment à la polyclinique Brull. Or, c’est le plus important (66 fauteuils) des quatre sites de Dentisterie de l’hôpital univer- sitaire liégeois (81 places au total). « Les cloisons entre les boxes ne montaient à peine à 1,40m », expliqueMarc Lamy. «Ab- solument rien n’était fermé comme dans les cabinets privés. Nous ne pouvions pas travailler ainsi, le risque de contamination était trop élevé… » Résultat, le département de Dentisterie s’est retrouvé privé des deux tiers de son activité habituelle. Ajouter à cela le fait que les rendez-vous ont été annulés pendant trois mois au pire de la crise au printemps, et que d’impor- tants travaux ont été réalisés pour trans- former l’open-space en box de consulta- tion, que tout cela a généré un gros retard qui doit toujours être résorbé, vous com- prenez pourquoi la prise de rendez-vous est aujourd’hui toujours si compliquée… «Les travaux sont terminés (un investisse- ment de 2millions d'euros). Nous reprenons l’activité. Mais l’impact de la crise sanitaire durera encore un certain temps, prévient le chef de service, «L’agenda est fait chaque se- maine, avec la meilleure volonté dumonde. Chaque dentiste est informé de l’appel de ses patients, il gère ses rendez-vous et demande à ce que les personnes soient recontactées. ». CÉCILE VRAYENNE 04/01/2021 Le nombre de patients hospitalisés au CHU réaugmente à 38 dont 13 aux soins intensifs. 04/01/2021 Les premiers vaccins de Pfizer sont arrivés au CHU de Liège 04/01/2021 Rentrée scolaire en code rouge • CHU • CHU LA DENTISTERIE A ÉTÉ LA PLUS TOUCHÉE PRMARC LAMY, Chef du département de Dentisterie du CHU de Liège EN CAS D’URGENCE, DIRECTION LE SART-TILMAN Victime d’une rage de dents qui résiste aux antalgiques, d’une infection sévère ou d’un traumatisme dentaire ? Rendez-vous sur le site du Sart-Tilman, où un dentiste as- sure les urgences chaque ma- tin. Entre dix et quinze patients peuvent être soignés chaque jour via cettegarde, des places devraient très bientôt réouvrir également à la polyclinique Brull à Liège.

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