Le Patient 50 / Vaccins, interview optimiste

14 est une question de plus en plus abor- dée. Ceux-ci sont définis comme des substances chimiques qui interfèrent avec notre système endocrinien, c’est- à-dire avec notre système hormonal. Delphine Franssen explique. « Pour l’ instant, on en compte presque 1.000 dans notre environnement. Il a été démontré que ces substances affectent la reproduction par exemple. Elles peuvent être un facteur de risque pour l’obésité et induire des effets neu- ro-comportementaux. Maintenant, on s’aperçoit également que les consé- quences de leur exposition peuvent être trans-générationnelles. » Les dernières études auxquelles la cher- cheuse a participé se sont concentrées sur l’impact des perturbateurs sur la reproduction des rats : « On a exposé des rats femelles à un mélange de per- FONDATION LEON FREDERICQ I LA CHERCHEUSE DU MOIS N otre environnement in- fluence énormément notrevie. Il envademême pour notre reproduction. La jeune chercheuse hervienne de 31 ans, Delphine Franssen, se penche sur la question. Chargée de recherche au FNRS, elle s’intéresse à l’impact qu’a notre envi- ronnement sur notre fonction repro- ductrice. Cap sur une étude qui vient de débuter, avec l’aide de la Fondation Léon Fredericq. Après avoir obtenu son bachelier (2010) et son master (2012) en sciences biomé- dicales à l’Université de Liège, Delphine Franssen se lance dans un doctorat où elle s’intéresse déjà à l’impact de l’ex- position à des perturbateurs endocri- niens sur l’hypothalamus, une région au coeur du cerveau, lors de la puberté. Dès la fin de son doctorat en 2016, elle entame des recherches post-doctorales en neuroendocrinologie dans le labo- ratoire du Professeur Tena-Sempere en Espagne. En 2019, elle revient à l’Uni- versité de Liège au Giga-Neurosciences où elle démarre des recherches sur les perturbateurs endocriniens altérant la reproduction féminine supervisées, par le Docteur Anne-Simone Parent. La présence des perturbateurs endo- criniens dans notre vie quotidienne LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS AFFECTENT LA REPRODUCTION DELPHINE FRANSSEN Chercheuse au FNRS SOUTENEZ LA RECHERCHE À LIÈGE Vous souhaitez, vous aussi, soutenir la Fondation Léon Fredericq et nos jeunes chercheurs de l’Université et du CHU de Liège? Faites un don, chaque aide est es- sentielle! Compte : BE16 2400 7780 1074 – Communication : Fondation Léon Fredericq CC4012 (déductibilité fiscale à partir de 40€) CONTACT: Fondation Léon Fredericq, Caroline MAZY, 04/366.24.06, caroline.mazy@chuliege.be turbateurs à faible concentration (une dizaine de substances le plus souvent détectées chez l’homme) pendant la pé- riode périnatale, à savoir la gestation et la lactation. On s’est rendu compte que les deux générations qui ont suivi ont présenté des troubles de la matura- tion pubertaire. » Ces deux générations de rats devenues adultes, les résultats ont montré des troubles de la cyclicité oestrale suggérant un dérèglement de l’ovulation, un mauvais développement des follicules au niveaux des ovaires et une augmentation de testostérone dans le sang. Transposés chez la femme, ces trois der- niers paramètres rappellent fortement le syndrome des ovaires polykistiques (SOPK), le trouble endocrinien le plus fréquent chez les femmes en âge de procréer mais dont on ne connaît pas bien les causes. « Certains suggèrent qu’ il pourrait y avoir une origine neu- ro-endocrinienne . » Dans cette lignée, la nouvelle étude sur laquelle travaille Delphine Franssen s’intéresse à l’hypo- thalamus, la zone du cerveau qui règle la reproduction. « On s’ intéresse à l’effet des perturbateurs sur cette zone en par- ticulier qui pourrait jouer un rôle dans la prévalence du SOPK. » Débutée en octobre pour le FNRS, « l’ob- jectif [de cette étude] est de comprendre comment ces substances affectent notre reproduction et d’en comprendre les mé- canismes. Il faut continuer à investiguer pour démontrer les effets nocifs de ces substances. Ça ne s’arrête pas à notre génération, nos générations futures vont également en payer les conséquences. On espère une meilleure évaluation et régulation de la mise sur le marché des produits chimiques. » La chercheuse insiste également sur l’aide financière reçue pour cette étude et remercie le FNRS, la Fondation Léon Fredericq et la Province de Liège pour l’aide obtenue. MILÉNA DE PAOLI MIEUX RÉGULER LAMISE SUR LE MARCHÉ DES PRODUITS CHIMIQUES SI ON EST EXPOSÉ À CES SUBSTANCES, NOS GÉNÉRA- TIONS FUTURES VONT ÉGALE

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