Le Patient 47 / Semaine de la douleur

2 SEMAINE DE LA DOULEUR I DU 15 AU 22 OCTOBRE Edito UN FAKIR À L’HÔPITAL C’est la semaine de la douleur. Un million de Belges souffrent de douleur chronique sévère. «Le Patient» se penche sur cette «briseuse devie».Ellenemenacepeut-être pas la vie mais elle impacte directement la qualité de vie. Cette douleur, elle se soigne. Et pas nécessairement par voie médica- menteuse. Non, les anti-douleurs ne font pas tout. Le Centre de la douleur du CHU est pionnier dans les différentes approches, jusqu’àl’auto-hypnosequifaitdesmiracles. Le Patient se penche aussi sur le mal de dos. Hernie discale, arthrose de la co- lonne, faut-il opérer Docteur ? C’est une question qui se pose très souvent et il ne fautpastoutletempss’enremettreàl’ima- geriemédicale qui nemontre pas tout. Le DrSomvillesuggèrequantàluidesurtout garder son dos actif: «bougez et écoutez votre corps! L’activité physique régule de nombreuses hormones impliquées dans la douleur et l’inflammation». Dès le mois prochain, Le Patient revien- dra sur le Covid qui reprend vigueur. La deuxième vague est là. Les hôpitaux sont mobilisés mais font face à trois difficultés différentes de la vague de mars-juin: les hospitalisés Covid viennent s’ajouter aux patients «saisonniers» de l’automne (pro- blèmes pneumos,…) et aux «reportés» de la première vague; le personnel infirmier estfatiguéetlui-mêmevictimed’infections plusnombreusesqu’auprintemps;l’hôpital veutsoignertouslespatients,les«Covid»et lesautres.Lasolutionrésidedanslaréorga- nisation des services, opérations et consul- tations,etlasolidaritéentrelesmembresdu personnelsoignant.C’estlaclépourrésister! Bonne lecture. LA REDACTION Editeur responsable: • Sudpresse Pierre Leerschool Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur Rédaction: • Frédérique Siccard • Jennifer Devresse • Caroaline Doppagne • Cécile Vrayenne • France Dammel • Delphine Gilman • Aline Dethise Coordination: • Louis Maraite • Rosaria Crapanzano Photographies: • François-Xavier Cardon Mise en page: • Sudpresse Creative Impression: • Rossel Printing U n Belge sur quatre souffre de douleurs chroniques. Et pour un tiers d’entre eux, elles sont si intenses qu’elles gâchent leur vie au quo- tidien. Alors qu’ils perdent parfois jusqu’au goût de vivre, la plupart restent longtemps dans le si- lence et l’incompré- hension. La douleur ne se voit pas. Certaines paraissent plus évi- dentes: un cancer, un accident de voiture, une maladie grave… Pourtant, il n’y a pas nécessairement de rapport entre la gravité d’une pathologie et l’intensité de la douleur. Certaines douleurs «bénignes» peuvent être vio- lentes et durer des mois, des années, voire toute une vie. Le fameux «Ce n’est rien de grave» n’est guère rassurant du point de vue de ces patients: si leur espérance de vie n’est pas directement menacée, leur qualité de vie en revanche se trouve ter- riblement dégradée, à tel point que cer- tains n’y voient plus d’intérêt. Unmillion de Belges, dont une majorité de femmes (59%), sont touchés par une douleur chro- nique très invalidante. C’est principale- ment la population active qui est atteinte, avec un âge moyen de 48 ans. QUAND LA DOULEUR DEVIENT UNEMALADIE On distingue la douleur chronique de la douleur «aiguë », qui signifie non pas une douleur forte comme on le croit parfois, mais une douleur d’apparition récente. Celle-ci agit comme un signal d’alarme pour notre corps, symptôme d’une lésion, d’une blessure, d’une maladie... Mais il arrive qu’une douleur persiste malgré les traitements: on parle alors de douleur chronique, lorsqu’elle dure (ou réapparaît demanière récurrente) durant plus de trois à six mois, ou au-delà d’une durée nor- male de guérison. Elle devient alors une maladie en soi. Bien sûr, la douleur chronique peut être liée à une maladie chronique: diabète, zona, sclérose en plaques, arthrose…Mais pas toujours. Nombre d’entre elles restent inexpliquées, ou bien perdurent au-delà de la disparition de leur cause. L’exemple le plus connu étant celui des douleurs fan- tômes qui subsistent après l’amputation d’un membre. Mais elles ne sont pas pour autant imaginaires! L’imagerie cérébrale ne laisse aucun doute à ce propos. Les causes les plus fréquentes de douleur chronique sont les troubles d’articulation telles que l’arthrite ou l’arthrose, suivies par les hernies discales et discopathies. Viennent ensuite les douleurs post-opéra- toires, puis les suites des accidents et bles- sures…bien avant lesmaladies chroniques ! UNE DOULEUR AIGUË NON SOULAGÉE RISQUE DE DEVENIR CHRONIQUE Endurer la douleur sans piper mot, c’est rarement une bonne idée. Pour le Pr. Jean Joris, médecin anesthésiste réanimateur au CHU de Liège, «On sait aujourd’hui qu’une douleur aiguë non soulagée repré- sente un risque majeur de chronicisation». D’où l’importance d’une prise en charge performante de la douleur dès son appari- tion (lire notre article en p. 4), notamment post-traumatique et post-opératoire. «Ac- tuellement, 10% des douleurs post-opéra- toires deviennent chroniques. Certaines in- terventions sont plus à risques que d’autres, comme la chirurgie thoracique, la chirurgie du sein ou encore l’amputation» , alerte le spécialiste. 1 MILLION DE BELG DE DOULEUR CHRO CAUSE DE LA DOULEUR usure des os/articulations opération accident autre maladie ostéoporose radiothérapie chimiothérapie blessure sportive ,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 35,0 Percent PR. JEAN JORIS médecin anesthésiste réanimateur au CHU de Liège LEMOTWALLON «I FÊT LÈS HÈGNES AS STEÛLES » «IL FAIT DES GRIMACES AUX ÉTOILES (IL EST MORT)» De Jean Dufrecheux (Editions du CRIWE)

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